vendredi 29 juin 2018

CAPTION 601

Et une caption en deux parties avec en vedette Courtney Stodden, la bimbo qui m'inspire beaucoup.


PARTIE 1
 
 
PARTIE 2

mercredi 27 juin 2018

CAPTION 600

Et une petite nouvelle en  2 parties...


PARTIE 1
 
 
PARTIE 2

mardi 26 juin 2018

lundi 25 juin 2018

dimanche 24 juin 2018

HISTOIRE-CAPTION: LA FORMATION DE DANIELLE.... PARTIE 6

Et une nouvelle partie de cette caption.

 
PARTIE 6
 

RECIT COQUIN

Hstoire agreable trouvée sur le site "Histoire Erotique" et que je publie en son entier.



                                                   "MA DECHEANCE"


Ma déchéance, histoire inspirée de faits réels…

 

6 janvier 2009. Je sors du supermarché en poussant mon chariot rempli de victuailles. Jus de fruits, champagne, fruits de mer, amuses gueules, je pense n’avoir rien oublié… Je regarde ma montre. 15 heures. J’ai largement le temps de préparer le repas, de faire un peu de ménage et de me préparer pour la soirée.

«Je veux que tout soit impeccable et que tu sois sur ton 31 » a exigé Julia et je vais tout faire pour ne pas la décevoir…

Je me dirige vers la voiture en ondulant peut-être un peu trop des fesses : l’habitude... Des gens me regardent, des mecs surtout, goguenards, mais cela m’est égal : je suis heureux ! Six mois que j’attendais ce moment ! Six longs mois qui ont été durs à vivre mais ce soir je le sens, je le sais, une page va se tourner… Enfin !

Hier matin, Julia a parue enchantée quand je lui ai fait part de mon intention de lui organiser sa soirée d’anniversaire. Il y a longtemps que je ne lui avais pas vu une telle satisfaction sur son visage. Son intérêt pour ce projet, son semblant de sourire, ont ravivé en moi l’espoir de la voir oublier le passé et de reprendre notre vie comme avant ou du moins de s’en rapprocher… Avant : c’était il y a six mois. Peu de temps en fait mais cela m’a paru tellement long…

Tout a basculé au début du mois de juillet, quand elle a découvert que je la trompais.

L’histoire habituelle : un numéro de téléphone sous un prénom féminin oublié dans le fond d’une poche, une enquête poussée comme seule les femmes peuvent les conduire avec au bout la confirmation de ses soupçons. Pour moi, un mauvais souvenir inoubliable…

 

Ce jour-là donc, je venais de rentrer d’un énième rendez-vous à Pôle Emploi. Je revois encore Julia m’attendant assise dans le canapé, un verre de whisky devant elle, elle qui ne boit jamais. Ses yeux me fixent avec une dureté incroyable et un mépris dont je ne l’aurais jamais cru capable. Ses mots sont tout de suite très durs :

« Tu es une merde, un salaud, une ordure !! Tu me trompes ! Sans doute depuis longtemps, inutile de nier ! Après tout ce que j’ai fait pour toi !! Tu es un pauvre type et tu vas retourner d’où je t’ai sorti : de la rue et retrouver tes petits boulots merdiques ! Ta valise est là. Tu la prends et tu disparais !! »

En quelques minutes le monde s’écroule et avec lui toute ma vie. Je perds tout si je la perds : l’amour – car malgré ce qu’elle peut penser, j’en suis fou amoureux - la sécurité, le confort, les projets…Tout quoi… Je suis effondré, je bafouille, tente de parler mais elle me coupe à chaque fois. Je tente de venir vers elle pour la prendre dans mes bras, elle me gifle à toute volée furieuse, ses yeux lance des éclairs de haine.

« A genoux, sale chien ! Je ne veux pas t’entendre ! »

J’obtempère prudemment espérant que ce geste de soumission suffise à apaiser sa colère. La tête baissée je laisse passer le gros de l’orage. Elle crie, me lance plusieurs objets à la figure, me pousse de ses pieds… Une heure plus tard, mes genoux me font mal, j’ai mal à la tête, j’ai soif, je souffre de l’estomac... Elle, dans le canapé a bu deux whiskys bien tassés, passés devant moi plusieurs coups de fils à des inconnus à qui elle a expliqué une bonne douzaine de fois tous les détails de son infortune. A sept heures du soir, elle parait souvenir que j’existe :

« Tu es toujours là toi !? » J’articule un timide « oui… » « Disparais vite ! Je ne veux plus te voir ! Allez dans le placard ! »

Je rampe prudemment vers le placard à balai où je sais que je vais trouver la réserve de bouteilles d’eau et de lait. De quoi apaiser ma soif… Passer la nuit dans ce réduit de 2 m2 ne m’enchante guère mais je suis soulagé de ne pas devoir quitter l’appartement…

 

Je me réveille au petit matin, courbatu et hébété… Qu’est- ce que je fais là affalé sur ce tas de serpillères et de sacs, dans l’obscurité la plus totale ? D’un seul coup, les évènements de la veille me reviennent en mémoire avec, omniprésente, l’image de Julia furieuse, son regard, ses paroles, ses insultes… Une sourde angoisse me monte aux tripes. Que va-t-il se passer maintenant ? Julia va-t-elle me pardonner mon infidélité ? Va-t-elle me jeter dehors comme un malpropre ? C’est ce que je crains le plus en fait, sachant que sans domicile, sans travail et… sans elle je ne suis plus rien, je n’existe plus… Retourner Place du Tertre, galérer pour vendre mes croûtes à des touristes ignares et radins serait au-dessus de mes forces. C’est fou comme je regrette et comme je culpabilise… Je mérite tout ce qu’il m’arrive, je me suis cru plus malin que les autres et voilà où cela m’a mené…

La sonnerie assourdie du réveil m’arrache à mes pensées. Je colle mon oreille à la porte tentant d’entendre les bruits rassurants du lever de ma chérie. Comme je l’aime, comme je voudrais être avec elle, près d’elle en ce moment !! Cà y est je l’entends bailler, je la vois s’étirer, sortir ses jambes du drap… dans mon imagination… Elle s’est levée… J’entends maintenant le claquement de ses mules sur le plancher. Elle approche dans le couloir… Je me redresse, persuadé que la porte va s’ouvrir… Mais non, les pas s’éloignent dans la cuisine. Elle chantonne en se préparant un expresso… Qu’est- ce que je ne donnerais pas pour déguster moi aussi un bon café ! L’odeur du pain grillé s’insinue sous la porte me rappelant que je n’ai pas mangé depuis hier midi. Soudain la sonnerie de son portable : « ti ta ti tata » je le reconnaitrais entre mille. Elle se met à parler en riant de temps à autre. Je n’entends pas ce qu’elle dit mais il me semble qu’elle est avec une personne très proche : sa voix est douce, le ton chaleureux…Une de ses amies sans doute. Je suis terriblement jaloux ! Je voudrais tant qu’elle me parle encore comme cela à moi, mais ce n’est, hélas plus possible... Elle arpente le couloir dans ma direction tout en discutant. Je saisis une phrase au passage « toujours dans son placard… » Qui cela peut-il bien être pour qu’elle lui confie que j’ai passé la nuit dans un placard à balai ? Quelqu’un de très intime… Murielle peut-être ? A l’idée que sa soeur est au courant je me sens affreusement humilié… Murielle ne m’a jamais beaucoup aimé, je ne sais pas pourquoi, ou plutôt si : elle doit me trouver dragueur, la main un peu baladeuse… Et je dois reconnaitre qu’elle a raison. Mais qui aurait pu résister ? Murielle est une très belle fille. Pas autant que Julia peut-être mais beaucoup plus sexy dans sa manière de s’habiller. Elle porte couramment des jupes courtes, petits hauts ajustés à sa volumineuse poitrine, des talons hauts…Tout ce que j’aime ! Alors j’ai succombé… comme d’habitude…



Mon « dérapage »-le tout premier- était intervenu à l’occasion d’un réveillon du jour de l’An au début de ma liaison avec Julia. Je voyais Murielle pour la première fois… Belle, souriante, sensuelle, féminine… Tout de suite, j’étais tombé sous son charme ravageur ! Je la revois encore… Elle portait une robe fourreau bleue largement fendue sur les côtés et échancrée dans le dos jusqu’à la naissance des fesses ! Comme si cela ne suffisait pas, le tissu fin et légèrement transparent, ne cachait rien de ses formes voluptueuses, en particulier ses seins dont on devinait les tétons dressés. Cette robe était un véritable appel au viol ! Tous les mecs sans exception la dévorait des yeux mais cette garce paraissait ne pas se douter du désir qu’elle nous inspirait... Elle ondulait à travers la pièce sur les talons vertigineux de ses sandales, découvrant à chaque pas ses jambes interminables gainées de bas noirs. Nos regards s’étaient croisés à plusieurs reprises, elle m’avait souri et je m’étais pris à rêver qu’elle ait pu me remarquer parmi la quinzaine de ses admirateurs, voire qu’elle ne soit pas insensible à mon charme. J’étais beau garçon, les traits fins, pas très musclé certes mais plutôt bien proportionné. Je m’habillais décontracté, genre « artiste », cheveux blonds mi- longs, chemise blanche au col largement ouvert, pantalon large en toile écrue… Un style qui avait plu à sa sœur Julia quelques temps plus tôt à Montmartre où je vivotais tant bien que mal, comme artiste peintre. Ce soir- là, j’avais brossé son portrait au fusain sous l’œil peu intéressé de son compagnon de l’époque, un type plus âgé qu’elle qui n’avait cessé de parler au téléphone. Pendant les quinze minutes qu’avaient duré mon travail le regard de Julia clair et ironique était resté plongé dans le mien comme pour me lancer un défi. Troublé, j’avais inscrit sans y croire mon numéro de téléphone sous ma signature, ce qui n’avait pas échappé à ma belle cliente d’un soir. Une semaine plus tard, alors que j’avais abandonné tout espoir de la revoir, elle m’avait téléphoné… Un mois plus tard, n’osant croire à ma chance, je m’installais dans son luxueux appartement de Neuilly, fou amoureux d’elle comme elle paraissait l’être de moi…

 

J’aimais Julia à la folie mais ce fameux soir du mariage, je n’avais d’yeux que pour sa sœur Murielle, son petit cul cambré et sa poitrine provocante qui semblait vouloir s’échapper de sa prison de tissu. Mon imagination aidant, je me voyais bien en train de lui faire l’amour, elle dans des poses lascives et impudiques, moi dans la position du mâle dominant et sûr de lui… Une érection formidable déformait mon pantalon au point que je n’osais me lever de ma chaise. A la fin n’y tenant plus, j’avais dû partir me masturber dans les toilettes en l’imaginant à ma merci, à genoux devant moi, folle amoureuse de ma queue tendue.

Au retour dans la salle, apaisé et un peu honteux, je l’avais invitée à danser. Elle avait accepté en souriant de façon équivoque, du moins il me le semblait… Pendant le slow, mes mains avaient subrepticement glissé de ses hanches et je m’étais laissé aller à caresser ses jolies fesses sans qu’elle ne se dérobe. Il me semblait au contraire que sa façon de s’abandonner dans mes bras traduisait une certaine attirance pour moi. Mes caresses s’étaient faites plus appuyées et je m’étais mis à frotter mon sexe qui avait repris de belles proportions, contre son ventre ce qui parut ne pas l’offusquer outre mesure au contraire… La garce se collait à moi sans pudeur au point que je fus sur le point d’éjaculer dans mon boxer ! Fou de désir et sans réfléchir aux possibles conséquences je m’étais brusquement détaché d’elle et l’avait invitée à me suivre dans un coin tranquille. Avec un petit sourire entendu Murielle m’avait suivi dans la salle de bains de l’appartement. A peine avais- je ouvert la bouche qu’elle m’avait fait taire en posant son joli doigt manucuré sur mes lèvres.

« Chuuuut, désolée cher beau-frère mais je n’aime que les filles… Julia ne vous l’a pas encore dit ? ».

Puis, après m’avoir décoché un sourire aussi ironique que ravageur, ma ravissante allumeuse m’avait planté là me laissant interloqué et affreusement frustré. Mon sexe dur et dressé me faisait mal mais la douleur n’était rien à côté de la panique qui commençait à m’envahir à l’idée qu’elle puisse raconter un jour à sa sœur que je l’avais draguée… Julia, d’une jalousie de tigresse m’avait prévenu qu’elle ne me pardonnerait jamais le moindre faux pas. Avec le temps, j’avais fini par oublier cet évènement mais je savais qu’à la moindre occasion, Murielle risquait de parler. Ce qu’elle n’avait sans doute pas manqué de faire au cours de cette terrible soirée de la veille…

 

Le bruit de l’eau qui coule dans la baignoire me tire de mes pensées. J’imagine Julia qui quitte son peignoir, son pyjama et qui se glisse dans l’eau chaude et moussante. Hummm… comme elle est belle ! J’ai devant mes yeux fermés ses petits seins hauts perchés, ses fesses rebondies et ses jambes faites au moule !! Une beauté parfaite ! Et j’ai été assez con pour la tromper avec d’autres filles qui ne lui arrivaient pas à la cheville ! Je repasse dans ma mémoire les visages de la quinzaine- euh… non la vingtaine- de mes ex conquêtes. Toutes sans charme, sans attrait, sans intérêt… Quel imbécile je suis ! Cà y est, ma chérie sort de son bain, elle se sèche, s’habille… Un tailleur sans doute comme d’habitude : chemisier blanc ou crème, jupe assez ajustée mais un peu trop longue à mon goût, chaussures presque sans talons : son style quoi… Elle se maquille ensuite légèrement, se coiffe en chignon, deux touches de parfum que je tente de respirer avidement sous la porte. Le bruit de ses clefs de voiture, là- voilà prête à se rendre au siège de son entreprise. J’ai espéré jusqu’à la dernière minute qu’elle me délivrerait de ma prison. En vain… Elle passe devant ma porte en coup de vent, tourne la clef de la serrure du placard puis disparait dans le hall d’entrée.

« Tu sors quand je serai partie ! Prépares tes affaires et tu disparais. Ce soir en rentrant je ne veux plus te voir ! »

Je passe la journée à me morfondre, à penser à elle, à échafauder des stratégies… Ma valise est prête dans un coin de la chambre mais après trois tentatives j’ai renoncé à partir. Trop dur… Du coup j’ai décidé de tenter le tout pour le tout. Je vais rester, tenter de m’expliquer… Je me jetterai à ses pieds, la supplierai de me laisser une chance. Je promettrai tout ce qu’elle voudra. Je l’aime, je l’adore même et je suis prêt à tout accepter pourvu qu’elle me garde auprès d’elle. J’attends son retour avec angoisse et appréhension ! J’ai bu un verre pour me donner du courage… J’espère qu’elle aura réfléchi, qu’elle sera calmée et qu’elle voudra bien me pardonner… Dans le pire des scénarios elle me flanque à la porte avec ma valise et tout sera fini.

Le bruit des clés dans la serrure. Je me fige, tendu, le cœur battant la chamade… Julia passe devant moi sans un regard et disparait dans la chambre où elle s’enferme. Pour ne pas la brusquer, je décide d’attendre qu’elle sorte pour lui parler. Mon attente dure une heure, peut-être deux… Contrairement à ce que je redoutais, Julia a retrouvé son calme et me sourit presque en me regardant me trainer à ses pieds chaussés d’escarpins aux talons vertigineux. Elle a troqué son tailleur sévère pour une jupe noire courte, un pull crème à col roulé sans manche qui moule sa poitrine dressée. Elle porte des bas noirs et s’est maquillée de façon très sophistiquée. Ainsi vêtue elle est superbement attirante, je dirais même bandante si j’avais le cœur à la bagatelle. Est-ce pour moi qu’elle s’est faite belle ? J’espère un court instant qu’elle a réfléchi, qu’elle a compris que mon infidélité découlait-en partie- de son apparence sévère et prude. Ses amies lui ont peut-être dit que le meilleur moyen de garder un mari fidèle était de se montrer sexy. Mais je me trompe lourdement…

 

-« Je sors ce soir… annonce-t-elle en enfilant ses pendants d’oreilles devant le miroir. Tu sais où je vais ? Je vais me faire sauter ! Pourquoi tu fais cette tête mon chéri ? C’est le mot qui te choque ? Mais c’est bien celui que tu emploies avec tes pétasses dans tes sms, non ? Ah… c’est le fait que je vais baiser avec un autre mec qui t’ennuies… Je ne vois pas de quel droit. Il n’y a pas que toi qui a le droit d’en profiter… Vois- tu j’ai envie de d’être désirée par un vrai homme, pas un obsédé sexuel comme toi… Quelqu’un qui saura m’apprécier à ma juste valeur et qui me fera bien l’amour. Je ne sais pas quand je vais rentrer. Une discussion ? Demain peut-être, je verrai… D’ici là, tu gardes l’appart pendant mon absence. Il faut bien que tu serves à quelque chose. Tu peux dormir dans la chambre d’amis, utiliser la cuisine et la salle de bain mais je veux que tout reste impeccable, nickel ! Compris ?

- Oui ma chérie. Je ferais tout ce que tu voudras… Pourvu que tu me gardes avec toi… je réponds lamentablement.

- Je ne suis plus ta chérie. A partir de maintenant tu m’appelles Madame et tu me vouvoies. Ok ?

Le lendemain à midi, Julia est de retour. J’ai entendu crisser les pneus de sa voiture dans l’allée puis quelques dizaines de minutes plus tard, ses talons dans le hall. Un dernier coup d’œil dans l’appartement : j’ai strictement obéi à ses ordres, nettoyé de fond en comble le salon et même la cuisine. Tout est impeccablement propre et j’espère que cela permettra de faire un début de paix. Elle sonne et je vais lui ouvrir. Sans un regard pour moi, elle me tend son sac à main puis son manteau. Je scrute à la dérobée son visage pour tenter d’y déceler la marque de son infidélité… Je ne vois rien. Elle est toujours impeccablement maquillée et coiffée. Toute la nuit j’ai été angoissé à l’idée qu’elle me faisait cocu. Je l’imaginais dans les bras d’un autre homme et j’avoue que malgré mes multiples infidélités, cette pensée m’était insupportable. J’ai même pleuré à plusieurs reprises ravagé par le remord et la douleur. Comme elle avait dû souffrir par ma faute ! Mais maintenant qu’elle est là mes mauvaises pensées s’envolent. Je me suis inquiété pour rien… Les femmes ne sont pas comme nous elles ne couchent pas avec n’importe qui… Je reprends espoir…

Julia s’assoit dans le canapé, croise ses jambes découvrant largement ses cuisses, défait d’un geste précis les attaches de ses sandales, se déchausse…

- Alors, tu as passé une bonne soirée ? Moi excellente, je me suis éclatée ! Sers-moi un verre et viens t’assoir.

J’obtempère aussitôt remplissant largement son verre de whisky dans l’espoir de détendre le plus possible l’ambiance qui me parait plutôt détendue. Je suis tenté de me servir un verre à moi aussi puis je change d’avis. Un peu prématuré… Je me dirige vers un fauteuil.

- Non pas là ! Par terre. Tiens, tu vas me masser les pieds…

- Euh… oui chérie

- Madame !

- Madame, pardon…

Elle me regarde m’assoir près d’elle, un petit sourire méprisant aux lèvres puis tend vers moi un de ses jolis pieds. Ce n ‘est pas la première fois loin de là, qu’elle me demande ce genre de caresses que d’ailleurs j’adore ! J’ai toujours aimé les pieds féminins, leurs courbes délicates, leurs pleins et déliés, leurs doigts fins aux ongles délicatement carminés. Ceux de Julia sont d’une beauté et d’une sensualité rare et je n’exagère pas en disant que je leur vouais une véritable adoration. Je pouvais rester des heures à les caresser, les masser, les lécher avec délicatesse et application…

Mais tout cela sera hélas bientôt pour moi qu’un lointain souvenir. A moins que je parvienne à me faire pardonner… Pendant la matinée j’ai eu tout le temps le temps d’élaborer une stratégie : faire mon mea culpa avec franchise (pas trop quand même…) lui demander pardon mais aussi lui montrer ses torts (avec tact), et enfin, la complimenter, la valoriser. C’est ma dernière carte. Je suis sûr qu’elle peut marcher.

- J’ai beaucoup de choses à te dire. Toi aussi je pense…

- Oh oui, Madame !

- Je t’écoute…

- Et-bien, voilà : tout d’abord ma chérie, je t’aime !

Julia m’interrompt d’une violente paire de gifles. J’en ai les larmes aux yeux.

- Je t’ai déjà dit que je ne suis plus ta chérie ! Je t’ai dit aussi de me vouvoyer et de m’appeler Madame. Tache de t’en souvenir

- Oui pardon… Madame

- Alors, je t’écoute. Dépêche-toi ! Je n’ai pas toute la journée

- Et-bien voilà... C’est vrai que je t’ai… que je vous ai trompée…

- Combien de fois ? Attention à ce que tu vas répondre. J’ai fait ma petite enquête.

- Dix ou douze fois je pense.

Elle hausse les sourcils. Me fixe d’un œil suspicieux.

- Peut-être plus… Mais je l’ai fait uniquement parce que vous me manquiez ! Ce n’est pas un reproche mais votre poste de directrice des ressources humaines vous accapare beaucoup… J’ai ressenti cela comme une sorte d’abandon… Je te…je vous trouvais distante avec moi, peu accessible… Du coup notre relation de couple était devenue presque inexistante. Pour être franc, je manquais de sexe, d’amour…

- Franc ?! Toi ? C’est à mourir de rire ! Mais mon pauvre chéri, comment veux- tu que je te crois ? Tu n’as pas arrêté de me mener en bateau : les réunions professionnelles, les soirées avec Hervé, tes soi-disant stages ! Tu m’as prise pour une idiote et çà je ne te le pardonnerai jamais ! Saches que quoi qu’il arrive je te ferai payer cher tes mensonges !

Je me rends compte avec effroi que Julia sait tout ou presque : mes stages bidon, les réunions de boulot et même mes petits arrangements avec Hervé. C’est terrible ! Mais comment a-t-elle fait pour savoir tout cela ? Je sais que j’ai été imprudent avec mon téléphone, que j’aurais dû effacer certains sms mais quand même, certaines choses m’échappent... Quel con j’ai été ! J’aurais dû être plus prudent mais jamais je n’aurais pensé qu’elle puisse s’abaisser à fouiller mes poches et à m’espionner. Je me suis trompé sur toute la ligne. J’ai tout perdu cette fois… Les larmes me montent aux yeux, je renifle honteusement…

- Cesse de pleurer ! Ce n’est pas le moment et de plus, tu salis mes bas !

- Pardon. Excuse-moi. Euh… excusez-moi.

J’essuie avec délicatesse du plat de la main ses jolis pieds voilés de nylon noir.

- Désolée, oui je reconnais avoir menti… Je vous demande de me pardonner… Pour être franc donc, je n’aimais pas votre look de femme d’affaires. Vos tailleurs stricts, vos talons plats tout cela me portait à croire que vous étiez seulement intéressée par votre job. Mais je me trompais bien sûr… Quand je t’ai… je vous ai vue hier dans votre tenue, j’ai su que tout était possible, que vous étiez capable de vous habiller sexy… Vous étiez si belle avec vos talons hauts, vos bas, votre petite jupe courte !

- Ne t’affole pas tout cela n’était pas pour toi et ne le sera d’ailleurs, jamais plus ! De toute façon ce n’est pas aux hommes de décider les tenues que leurs femmes doivent porter ! Nous sommes assez grandes pour décider de notre « look » comme tu dis selon notre humeur et les circonstances ! Hier soir j’avais décidé de ressembler à une putain et je me suis habillée en putain !

- Une putain… peut-être pas mais vous étiez, c’est vrai, très sexy…

- Sexy, mon œil ! C’est une tenue de pute je te le répète ! La preuve, dit-elle en désignant ses jambes croisées ! Et si je me suis habillée comme çà hier soir c’est que j’avais envie de me comporter comme une salope. Et j’y suis parvenue assez bien, d’ailleurs…

Julia pousse un long soupir en fermant les yeux, renverse sa tête en arrière en souriant aux anges… Cette fois j’en suis sûr, elle m’a fait cocu hier soir ! J’ai trop connu cette sensation de bien-être après l’amour pour me faire encore des illusions… Et puis son corps exhale des effluves que je connais trop bien mélange de sueur, de parfum et de sexe … J’ai mal… Des larmes coulent sur mes joues, s’imprègnent dans la moquette. Toute à son bonheur, elle ne le remarque pas, parait dormir… Au bout de quelques minutes, j’ose timidement :

- Moi, je ne t’ai jamais prise pour une pute…

- Pour une pute peut-être pas mais pour un objet sexuel, çà oui ! réagit- elle avec vivacité. Mon pauvre ami, si tu t’étais vu hier soir : tes yeux te sortais de la tête ! Un vrai regard de pervers, d’obsédé sexuel !! Imagines-tu ce qu’une femme peut ressentir habillée de cette façon, exposée aux regards des tarés de ton espèce, déshabillée en permanence par les vicieux dans ton genre ? Non tu ne t’en doutes pas une seconde !

- Cela doit être très gênant, je le conçois…

- Mais bon bref, si j’en crois ce que tu me dis, c’est parce que tu n’aimais pas mon look que tu m’as trompée avec toutes les salopes qui passaient à ta portée. Je me trompe ?

- Euh… non… Madame…

- Si au moins tu t’étais comporté en homme ! Si tu m’avais dit clairement ce que tu attendais de moi, mais non, tu as préféré aller baiser ailleurs !

- Je sais, j’ai eu tort. Je vous en demande pardon… Vous m’impressionnez tellement !

- Tellement impressionné que tu n’as pas cessé de me mentir ! Tu te fiches de moi ?!

- Non, pas du tout, je vous assure. C’est vrai, je… j’aime le sexe, la sensualité. J’aime la transparence des dessous de dentelle, la douceur des bas de soie, les talons hauts... Je suis peut-être un obsédé mais c’est avec toi que je voulais vivre des moments de plaisirs. Seulement avec toi… avec vous, pardon ! D’ailleurs, j’ai essayé de vous faire comprendre à plusieurs reprises que j’aurais aimé vous voir habillée de façon plus sexy : rappelez-vous cette parure en dentelle noire que je vous avais achetée et aussi cette paire de Louboutin. Sans vouloir vous faire de reproches, vous n’avez jamais voulu les essayer… Il me semble qu’à votre place, j’aurais essayé de les porter ne serait-ce que par jeu, juste une soirée. Je suis sûr que…

Julia m’interrompt en levant le doigt en l’air… Elle me fixe quelques secondes le regard trouble un sourire ironique sur les lèvres

- Qu’est- ce que tu viens de dire ?

- Euh… je ne sais pas… Si… je disais qu’à votre place, peut-être est-ce que j’aurais essayé de les mettre. Ce n’est pas un reproche bien sûr. Juste un regret…

- Mais tu n’as rien à regretter mon petit chéri… il n’est jamais trop tard pour bien faire !

Julia affiche à présent un sourire carnassier. Son regard est dur, ironique. Elle pointe sur ma poitrine son ongle manucuré.

- A ma place, tu les aurais essayés » ?? Et-bien, réjouis- toi : tu vas pouvoir te mettre à ma place ! Puisque tu aimes tellement ce genre de de look « sexy », les dessous affriolants, les tenues provocantes, les bas, les talons et je ne sais quoi encore, tu vas les porter ! Tu vas être comblé mon petit chéri ! Non seulement tu auras sous les yeux en permanence toutes ces choses si excitantes mais tu auras tout le loisir d’en apprécier la douceur sur ton corps. Et par la même occasion, tu pourras te rendre compte de ce que les femmes ressentent à être sans cesse considérée comme des objets sexuel par des pervers dans ton genre.

- Mais chérie…pardon Madame, ce n’est pas possible… je vais être ridicule…

- Ohhh, non, peut-être pas tant que cela… Au contraire même je suis sûre que tu as la taille mannequin. Lève- toi pour voir… Oui, un 36-38 devrait t’aller comme un gant…

- Mais je suis un homme…

- Oui, oh, un homme c’est vite dit : tu avoueras que tu n’es pas le prototype même du mâle viril avec ton mètre 70, tes muscles inexistants et ton petit sexe….

 

« La garce ! Elle touche là où çà fait mal ! Typiquement les stéréotypes féminins : du muscle, des poils et une grosse bite, voilà sur quoi les femmes basent leurs choix en matière de mecs. Ridicule ! C’est vrai que je ne suis pas très grand et pas très poilu mais je me sens aussi viril qu’un autre. J’ai des muscles et d’ailleurs, je fais un peu de tennis même si, c’est vrai, je ne suis pas un sportif dans l’âme. Quand à mon sexe, il est je dirais normal, pas très grand ni très gros mais normal… Et d’ailleurs, elle n’a pas eu l’air de s’en plaindre pendant nos deux ans de vie commune ! Dois-je lui en faire la remarque ? Tant pis j’ose…

- Je te… je vous plaisais pourtant il n’y a pas si longtemps…

- Ah oui ? et bien je ne m’en souviens plus… Et puis çà suffit maintenant ! Si tu veux que je te garde avec moi, il va falloir te plier à mes exigences. Puisque qu’en plus, tu ne travailles pas et que tu restes à la maison. Puisqu’ il n’est pas question non plus que tu restes inactif, tu feras le ménage, la cuisine, la lessive comme une bonne petite femme d’intérieur… Quelle bonne idée tu as eu ! Comme tu vas être mignonne avec un petit tablier, perché sur des talons de 15cms ! Je sens que je vais adorer me faire servir par ma nouvelle petite soubrette ! Ah, ah, crois- moi quand tu auras porté des portes jarretelles, des talons en permanence pendant un mois, je pense que tu auras beaucoup moins de goût pour le look sexy comme tu dis…

- Mais ma ché… Madame, pardon, je ne pourrai jamais…

- Tu ne pourras jamais quoi ?

- M’habiller en femme, en soubrette… Je sais que je mérite de payer pour ma faute mais tu ne peux pas me demander cela. Je veux bien tout faire pour me faire pardonner mais je ne peux pas accepter une humiliation pareille, je suis désolé…

- Et-bien, tu partiras dans ce cas ! Suffit ! Je te donne 24 heures pour réfléchir. D’ici là tu retournes dans ton placard pour t’apprendre à être insolent !

J’aurais dû prendre ma valise et sortir en claquant la porte ! Du fond de ma prison, je rumine… Cette histoire vire au cauchemar. M’habiller en femme ? Non mais, Julia est devenue complètement dingue ! Il n’est pas question que j’accepte cela ! Mon honneur est en jeu, ma fierté de mec…Comment je pourrais me regarder dans une glace après cela ? Non pas possible… Je peux accepter à la rigueur de me plier à certaines exigences comme de faire le ménage, la vaisselle mais pas plus ! Et même cela, c’est déjà trop ! Je la connais : si j’acceptais elle exigerait toujours plus de moi. Je ne veux pas être son esclave ! D’ailleurs, tout cela ne m’étonne qu’à moitié. J’avais remarqué depuis longtemps que Julia avait tendance à se comporter en véritable tyran : au boulot elle traite, parait-il, les employés comme des moins que rien, les hommes comme les femmes qu’elle humilie dès qu’elle en a l’occasion. Avec moi, elle se comportait de façon bizarre. Les rares fois où elle avait envie de faire l’amour il fallait toujours qu’elle ait le dessus, qu’elle dirige nos ébats. Sa position favorite était de me chevaucher, allongé sur le dos et parfois attaché au montants du lit, se servant de ma queue comme d’un gode. Elle me « baisait » selon ses propres termes, sans se préoccuper de mes attentes, de mon plaisir… Je n’avais pas le droit de jouir sous peine d’être giflé et puni par une longue période d’abstinence. Mais comment ai-je pu supporter cela ? L’amour, ok mais il a des limites. Mais tout çà c’est terminé ! Basta ! Dès que je peux, je me casse ! J’aurais dû le faire hier soir… Je suis un con… »

 

Etonnament je suis en érection… Comment est-ce possible ? En réfléchissant je dois convenir que le souvenir de mes parties de baise avec Julia m’ont excité. A ma grande honte je dois avouer que j’aimais sa façon bien à elle de me réduire à l’état d’homme objet. Oui, c’est cela, j’aimais cette idée de n’être qu’un objet, une sorte de godemiché vivant dont elle se servait pour assouvir son désir. J’aimais qu’elle me traite comme un soumis et peut-être en suis-je un finalement ? Je sors sans réfléchir ma queue de mon slip et j’entame une lente masturbation. L’idée que Julia pourrait ouvrir la porte et me découvrir dans cet état ne m’effraie pas mais m’excite au contraire ! Je ferme les yeux, me revois allongé sur le lit, contenant à grand peine ma jouissance tandis qu’elle enchaine les orgasmes.

Lorsqu’elle était apaisée je devais m’accroupir entre ses cuisses ouvertes et trempées et lui faire « sa petite toilette » comme elle disait, avec ma langue.

« Tu es un lécheur de minous extraordinaire me disait-elle Je t’adore ! » J’étais fier, heureux de lui donner du plaisir…

Parfois elle me permettait de jouir sur ses pieds divins après que je les ai léchés pendant de longues minutes… Les yeux fermés dans la pénombre du placard à balai, je me masturbe doucement… Soudain, l’image de moi en robe de soubrette, perché sur des talons hauts m’apparait avec une netteté extraordinaire. Je marche dans l’appartement, un verre de whisky posé sur un plateau à la main… Julia vêtue seulement de son porte- jarretelle de dentelle, de bas noirs, jambes croisées, chaussée de ses talons Louboutin est assise sur le canapé. Je la sers puis m’accroupis pour lécher son sexe encore rempli de la semence d’un autre homme. Pendant que je m’active, elle téléphone à sa sœur Murielle lui raconte qu’elle m’a surpris avec une maitresse.

« Il doit être puni comme il le mérite » clament-elles en chœur.

Julia m’ordonne de m’allonger sur le lit, lève mon petit tablier et s’empale sur ma petite queue ridiculement dressée dans ma culotte transparente.

« Je t’interdis de te laisser aller ! » dit-elle en levant son doigt manucuré. Je pars dans ma main dans un orgasme violent…

 

Je me suis assoupi sans m’en rendre compte. J’émerge en tentant de rassembler mes idées un peu confuses. Qu’est- ce que je fais dans le noir, coincé entre l’aspirateur et les produits d’entretiens ? Ma main poisseuse ravive en moi les images de mon rêve érotique. Un rêve ou plutôt un cauchemar car il me revient aussitôt à l’esprit que ma femme a réellement l’intention de me transformer en soubrette soumise. Cela ne m’excite plus du tout à présent, au contraire… Je sens monter en moi une peur panique, mon cœur se met à battre la chamade et je me sens au bord de l’évanouissement…En contrôlant ma respiration je parviens malgré tout à me ressaisir et je tente d’évacuer tant bien que mal mes angoisses… Quelle heure est –il ? Combien de temps ai-je dormi ? Je n’en sais rien exactement mais j’ai l’impression que nous sommes en fin d’après- midi. Aucun bruit ne filtre sous la porte. Julia est sortie à moins qu’elle ne dorme ? Pas étonnant après la nuit qu’elle a passée. … sa soit disant « soirée de plaisir » ! Plus j’y pense et plus je me dis qu’elle m’a mené en bateau. Qu’elle soit sortie en boite, qu’elle se soit éclatée à danser-elle adore çà- qu’elle ait pas mal picolé, je veux bien, mais qu’elle ait « fait la pute » comme elle dit, je n’y crois pas une seconde ! Le sexe est pour elle une corvée dont elle peut très facilement se passer : une évidence que j’ai eue mainte fois l’occasion de vérifier. Elle pourrait encore moins baiser avec un partenaire de rencontre ! C’est sûr, elle a voulu me rendre jaloux, me faire souffrir et c’est de bonne guerre. N’importe quelle femme à sa place aurait agît de la même façon mais à mon avis, le plus gros de l’orage est passé. Le fait qu’elle ne m’ait pas viré tout de suite est un point positif : finalement elle tient autant à moi que je tiens à elle. Plus peut-être… Les femmes savent tellement cacher leur jeu… Certes je ne me fais aucune illusion : Julia a la rancune tenace et je sais que ce sera difficile mais si je m’y prends bien, je pense arriver à la reconquérir.

Première chose à faire : mettre un peu de distance entre elle et moi, m’installer ailleurs quelques temps chez Hervé, par exemple… Il ne me refusera pas ce service. Lui qui vient de divorcer sait ce que c’est que d’avoir des soucis de couple. S’il ne peut pas m’héberger j’irai ailleurs : j’en connais qui ne seraient pas mécontentes de me revoir… Non ce n’est pas une bonne idée… Bon, avant tout il faut que je sois plus ferme avec Julia ! Pas comme hier où je me suis laissé traiter comme une merde ! J’ai fait le con c’est un fait, mais je vais lui montrer que je ne suis pas un petit toutou et encore moins sa femme de ménage !

A peine deux heures plus tard, nous roulons vers le Centre commercial de Vélizy. Quand Julia a ouvert la porte du placard et m’a demandé ce que j’avais décidé, je n’ai réussi qu’à bredouiller lamentablement « que je voulais rester avec elle ». Et quand elle a insisté en me demandant si j’avais bien réfléchi, j’ai pleurniché un « oui » à peine audible.

- Oui qui ?

- Oui, euh…madame.

Très bien, tu l’auras voulu. Tiens, signes moi ce papier : c’est ton engagement à accepter ta nouvelle condition. Maintenant va te doucher et te changer. Mets un jogging. Dépêches toi, tu as dix minutes ! Nous allons à Vélizy…

Je n’ai pas osé demander ce que nous allions y faire…

 

Assis aux côtés de Julia qui conduit, je tente de me réconcilier avec moi-même. En vain : je me méprise à un tel point que je laisse la petite voix de ma conscience –ou ce qu’il en reste- me mettre plus bas que terre « Une fois de plus tu as abdiqué ! Tu as été lamentable » « Oui c’est vrai j’ai préféré au dernier moment ne pas envenimer les choses. J’ai eu trop peur de la perdre et je sais que je ne peux pas me passer d’elle. » « Tu aurais dû y penser avant et apprécier sa façon de t’aimer ! » « mais moi aussi je l’aime, je l’adore même… mais ce n’est pas avec nos petites parties de jambes en l’air une fois le trimestre que j’aurais pu satisfaire ma libido. Ce n’est pas de ma faute si elle est frigide ! » « Parlons-en de ta libido ! A cause d’elle tu es en train de tout perdre ! Julia a raison : tu es un obsédé et un prétentieux ! Tu manquais de sexe ? Tu n’avais qu’à te satisfaire tout seul quand l’envie devenait trop pressante au lieu de draguer à tout va ! Le plus beau c’est que tu t’es pris pour un Don Juan ! Tu as voulu imiter Hervé. C’est à mourir de rire ! » C’est vrai, qu’Hervé m’avait prévenu : Fais gaffe Eric, un jour tu vas te faire gauler ! Julia est une femme superbe. Ne la prends pas pour une conne car tu risques de la perdre ! Cet imbécile avait raison… J’aurai dû l’écouter pour une fois… Mais il m’agace avec son air un peu prétentieux de toubib qui sait tout ! Et puis, il n’a pas de leçon à me donner : il ne s’est pas gêné pour tromper sa femme ! « Oui, mais lui au moins ne s’est pas fait prendre ! » Difficile de répondre à une telle évidence… Hervé a été plus prudent que moi, c’est un fait. D’ailleurs, s’il a divorcé, c’est pour des raisons qui n’ont rien à voir avec son infidélité. De plus c’est lui qui a demandé la séparation…. Moi j’ai voulu jouer au plus malin et j’ai perdu ! Je ne dois m’en prendre qu’à moi-même. Je suis le dernier des imbéciles et Julia a raison de traiter de la sorte. De là à vouloir me faire porter des petites jupes et des talons, il y a une marge ! « Possible, mais tu sais qu’on est toujours puni par là où on a péché… C’est bien ces jupes et ces talons hauts qui t’ont fait perdre la tête, non ? Alors maintenant, il va falloir assumer si tu veux remonter la pente. » « Ok, j’ai compris : Julia veut me donner une leçon. Soit ! Je vais lui prouver que je peux changer ! Fini les maitresses, la drague et tout le reste… Fini aussi la dictature de ma queue ! Je vais rester un mois sans jouissance… Deux mois même… Cà va être très dur mais je sais que je vais tenir… De toute façon, je mérite ce qui m’arrive : me passer de plaisir sexuel pendant un bon moment ne me fera pas de mal. Et puis après tout si pendant ce temps-là je dois jouer le rôle de la femme au foyer qu’importe… Si c’est la condition nécessaire à retrouver Julia comme avant, je suis prêt à l’accepter… » L’arrêt du moteur met un terme à mon optimisme…

Je pénètre dans l’immense galerie commerciale en poussant le charriot que Julia m’a demandé de me procurer. Je baisse la tête. Mon angoisse m’a repris… Avec mon jogging froissé, mes Reebooks avachies et ma barbe de deux jours j’ai l’air d’une cloche et j’ai la désagréable impression que tout le monde me regarde. Comme si cela ne suffisait pas, les roues du caddy grincent… Pour passer inaperçu on fait mieux…

Julia m’attend debout au coin de la brasserie. Tout sourire, elle discute au téléphone et me fait discrètement signe de marcher derrière elle à bonne distance. Elle a honte de moi, c’est sûr… Je me sens soudain tout petit à côté d’elle, minable, insignifiant... Elle, par contre… Comme elle est sexy avec son débardeur qui moule sa petite poitrine galbée, sa jupe courte en jean ajustée au plus près de ses hanches qui ondulent au gré de sa démarche sensuelle ! Cerise sur le gâteau, elle a chaussé les Louboutin que je lui avais offerts et qui d’ailleurs lui vont à ravir ! Sa métamorphose me laisse perplexe : m’adresse- t-elle le signe qu’elle a compris le message que je lui ai adressé, veut elle me plaire ? J’ai beau essayer de m’en convaincre ma petite voix- toujours elle- me dit que je fais fausse route… Elle est en tout cas superbement bandante ! Un vrai régal pour les yeux : les miens si j’avais la tête à la bagatelle mais surtout ceux des mecs qui la croisent, et qui ne se gênent absolument pas pour lui montrer à quel point elle est à leurs goûts… Elle marche sans même paraitre les remarquer. Quelle classe elle a ! Deux jeunes types que je croise se retournent sur elle « T’as vu la meuf comment elle est gaulée ? » lance l’un à son ami. L’autre lui répond : « T’as raison : cette salope a un cul à gagner de l’or ! A mon avis çà doit être une pute… » Les petits cons ! S’ils savaient qu’elle est au contraire une femme mariée, une femme d’affaire sérieuse et responsable ! Je repense tout à coup à ce qu’elle m’a dit ce matin sur ce que ressentent les femmes à être regardées comme de vulgaires objets sexuels. Je me rends compte à quel point cela doit être gênant, dévalorisant, humiliant… Cela suffira-t-il à la faire changer ses intentions de me féminiser pour que je m’en rende compte ? Je l’espère mais j’en doute. D’ailleurs il est trop tard…

Julia m’a rejoint et me pousse dans l’entrée des Galeries. Ce n’est pas la première fois que j’y viens loin de là : c’est ici que j’avais l’habitude de venir acheter des petits cadeaux pour mes maitresses. C’est loin tout çà… Par habitude peut être, mes yeux s’attardent quelques secondes sur la croupe galbée d’une petite black courte vêtue. Au même moment Julia s’est retournée et me foudroie du regard m’intimant l’ordre de la suivre plus près. Comme un lycéen pris en faute j’obtempère et la suis le long des allées. Qu’est ce qui m’arrive mon dieu ? Moi qui croyais être un dominant… Les rayons de parfums, de bijoux, de lunettes de soleil, de sacs à mains et autres accessoires de la féminité triomphale défilent devant mes yeux ! Moi qui d’habitude, prenais plaisir à mater les jolies vendeuses et à leurs adresser des petits clins d’œil égrillards, je baisse la tête piteusement. J’en reconnais une ou deux que j’avais plus ou moins draguées et qui paraissent aujourd’hui m’adresser des regards entendus et des sourires ironiques. Les chiennes, aucune pitié ! Ma petite voix elle-même enfonce le clou : « Une femme humiliée peut se montrer impitoyable ! Tu n’as pas fini de t’en rendre compte». Mais est-ce que je mérite vraiment tout ça ?

Je rejoins presque en courant Julia au rayon des sous-vêtements. Elle est déjà en train de fouiller dans les bacs emplis de soutien-gorge et de culottes assorties. Je frémis à l’idée de devoir bientôt porter ces vêtements car il s’agit bien de ma future garde-robe que Julia est en train de choisir...

- Arrêtes de rêver ! Ouvre ta veste et lèves les bras, veux-tu ! Il faut que je prenne tes mensurations.

Julia a parlé assez fort pour couvrir le bruit de la musique ambiante. Des clientes nous dévisagent, s’arrêtent un instant, sourire incrédule aux lèvres… Un homme pas loin de nous part d’un énorme éclat de rire qui semble attirer tous les regards vers moi. Une honte énorme me submerge. Rouge et tremblant, j’ouvre ma veste, lève timidement les bras en me tournant vers le mur pour cacher ma nudité. Julia a voulu que je ne porte aucun sous vêtement sous mon jogging sans doute pour m’humilier un peu plus. D’ailleurs si j’en crois ce qu’elle m’a dit, je n’ai plus ni slip, ni maillot de corps, ni chaussette : elle a tout jeté aux ordures… Je n’ai plus rien : ma penderie est vide, mes vêtements enfermés dans deux valises prêtes à être descendues à la cave. « Une page qui se tourne » a-t-elle dit en vidant mon armoire. Le tout est de savoir jusqu’à quand ? Elle a parlé d’une durée d’un mois mais je me prends à douter qu’elle s’en tienne là.

Sans paraitre remarquer les curieux, Julia plaque sur moi un soutien-gorge, l’ajuste en commentant à voix haute.

- 85 A ! Naturellement tu ne rempliras pas les bonnets mais nous t’achèterons une fausse poitrine en silicone.

- S’il te plait Julia, je t’en prie…

- S’il te plait quoi ? Tant qu’à faire, autant que tu connaisses la sensation que ressentent les femmes d’avoir des seins ! D’ailleurs je vais te prendre un bonnet B. C’est bien toi qui m’a dit que tu aimais les grosses poitrines, non ? Je suis sure que tu vas adorer ma chérie ! Je t’en prends deux pour l’instant. Et maintenant tes petites culottes…

C’est la première fois que Julia me parle au féminin. Et je redoute que cela ne soit pas la dernière… Le choc est rude. Cramoisi de honte, transpirant à grosses gouttes, je fuis tête baissée vers le rayon dans lequel Julia choisit déjà les modèles qu’elle me tend m’intimant de vérifier si la taille me convient. J’obéis comme un automate, plaque le petit triangle de dentelle sur mon pantalon. « Le 38, devrait t’aller », décrète-t-elle. J’ai envie de pleurer, de m‘enfuir mais je reste planté véritable chiffe molle sans réaction. Dans le chariot, les dessous s’entassent : une série de culottes de coton blanc, une autre de couleur, des strings avec soutien- gorges assortis… Tout cela s’accomplit sans un mot et presque sans un regard de sa part.

Parvenue devant le stand Chantelle, Julia tombe en arrêt devant un superbe ensemble de dentelle noire très sexy, soutien-gorge, string et porte jarretelles assorti. Je n’ose pas croire qu’il me soit destiné… Elle parait heureuse de sa trouvaille, textote rapidement un message puis m’entraine vers les rayons des collants dont elle fait une ample provision de diverses teintes mais en majorité noirs, deux en résille : ceux que je préfère… ou plutôt que je préférais… Elle choisit ensuite trois paires de bas Dim Up dont une à résilles, toujours sans un regard pour moi qui suit avec mon chariot dont les roues couinent de plus belle. Au rayon prêt à porter, Julia met dans le caddy trois jupes courtes, deux pantalons, deux chemisiers, un pull, quelques robes puis m’entraine jusqu’aux cabines d’essayages.

- Allez entres et déshabilles toi ! Essaie cette jupe avec ce haut ! Et ne restes pas là comme un empoté ! Nous n’avons pas fini nos courses loin de là !

Je me déshabille fébrilement, enfile la jupe qui effectivement me va plutôt bien autant que je puisse en juger. Le haut, par contre, un chemisier blanc transparent à manches longues, me gêne aux entournures.

- Alors, ça te va ? demande Julia qui passe la tête derrière le rideau.

- Euh… le chemisier est un peu petit mais la jupe, ça peut aller.

- Essaies celui-ci, c’est une taille 40. C’est drôle j’aurais pensé que le 38 t’irait… de toute façon il va falloir que tu fasses un régime ma chérie. Dans quelques mois, je ne veux plus te voir avec ces bourrelets disgracieux…

« Mes mignons bourrelets » qu’elle disait tellement aimer… Je n’ose lui répondre que de toute façon, dans un mois « mon expérience » comme elle dit, devrait être terminée et que j’aurai retrouvé ma liberté. Julia parait un peu apaisée et mieux vaut ne pas la contrarier pour l’instant… Le chemisier en taille 40 me va parfaitement et Julia parait contente du résultat. Tant mieux… J’essaie les robes, les pantalons … C’est incroyable : tout me va comme un gant. « Tu as la taille mannequin » se moque plutôt gentiment Julia qui affiche une satisfaction évidente. De mon côté, je me sens ridicule attifé de la sorte avec mes jambes poilues, ma barbe de deux jours et pour un peu j’aurais envie de rire de l’image que me renvoie le miroir. Mon angoisse en tout cas a disparu et c’est presque tout à fait détendu que je suis Julia vers le rayon des chaussures.

Les chaussures… Mon péché mignon… J’ai toujours aimé les chaussures de femmes, les escarpins, les sandales, bottes et bottines… A condition qu’elles soient à talons hauts bien sûr… Si j’avais été une femme, je crois d’ailleurs que j’en aurais rempli des placards, je les aurais exposées comme une collection… J’avoue : je suis un véritable maniaque des chaussures ! J’aime la démarche des femmes perchées sur des talons, j’aime les regarder se chausser ou se déchausser, j’aime les voir assises jambes croisées agiter leurs pieds chaussés d’élégantes sandales… Toutes ces images possèdent pour moi un extraordinaire pouvoir érotique que je n’ai jamais pu communiquer malheureusement à Julia...

- Tu fais quelle pointure déjà ?

- Du 41. Mais je… tu ne vas pas…

Indifférente, Julia prend en main diverses paires, les retournes. La plupart sont à talons hauts, voire très hauts et je panique à l’avance à l’idée de devoir faire les essayages devant les vendeuses qui nous observent du coin de l’oeil. Je la vois hésiter entre deux modèles : une paire d’escarpins rouge et une paire de sandales à lanières noires, toutes les deux à talons de 12 cms.

- Mais chér… Madame, jamais je ne pourrais marcher avec ça ! Je vais me flinguer les chevilles !

L’idée ne semble pas effrayer outre mesure Julia qui me tend la paire de sandales et une paire de mi-bas couleur chair.

- Essaies la tu veux bien ! Et ne fais pas ta chochotte !

« Chochotte » : un mot, dont elle m’affuble parfois, qui a le don de m’agacer et elle le sait... Je soupire en jetant un coup d’œil autour de moi. Nous sommes heureusement dans un coin assez reculé du magasin et aucune vendeuse ne semble maintenant faire attention à nous. Résigné, je m’assois sur un pouf, enfile le bas puis chausse la sandale dont je boucle les délicates attaches. Le talon posé par terre, je me contemple, incrédule : j’ai l’impression que ce pied n’est pas le mien, qu’il s’agit de celui de quelqu’un d’autre et pour tout dire qu’il appartient à une femme… A ma grande honte, je me prends à en apprécier la cambrure, à le trouver sexy avec ses petits orteils que pour un peu, je voudrais voir avec des ongles vernis. Une excitation brutale enflamme mon bas ventre, mon sexe se tend dans mon pantalon. Est-ce possible d’abdiquer ainsi toute fierté pour une paire de chaussures ? Oui la preuve… Ces sandales me plaisent. Je les veux, je les désire… J’aimerais maintenant que Julia me demande d’enfiler l’autre, qu’elle me demande, pourquoi pas, de marcher devant elle. Je m’en sens capable… J’interroge anxieusement Julia du regard, espérant son assentiment.

- Lève- toi pour voir ! Pas mal du tout. Elle te fait un joli pied. On les prend. Les autres aussi et on rentre à la maison. J’ai hâte de te voir dans tes nouvelles tenues.

Moi aussi…

Deux mois plus tard cette difficile journée n’était plus qu’un lointain souvenir. Jour après jour, sur les conseils éclairés de Julia et aussi de Marlène son esthéticienne, j’étais devenu une femme, ou du moins j’en avais toutes les apparences. Je m’habillais avec des vêtements féminins, parfois sexy- mais pas assez au goût de Julia qui voulais que mes tenues soient plus « provocantes »- j’étais chaussé de talons en permanence, j’étais maquillé, coiffé et je portais même des bijoux le week-end… Comme elle me l’avait promis Julia m’avait acheté une paire de prothèses mammaires, bien entendu elle m’avait fait percer les oreilles et fait épiler intégralement d’abord à la cire puis au laser. J’avais la peau aussi lisse et douce que celle d’un bébé après quelques fastidieux rendez-vous hebdomadaires au salon de Marlène qui n’avait oublié aucune parcelle de mon corps.

Mais tout ceci hélas ne suffisait pas à me rendre « féminine », du moins aux yeux de Julia qui exigeait de moi que j’adopte un comportement féminin en toute occasion, ce qui était plus facile à dire qu’à faire…J’avais donc dû répéter pendant de longues heures certains exercices de « maintien » comme elle disait, pour apprendre à m’assoir, à croiser les jambes, à me baisser, à me tenir debout et un tas d’autres postures dont je ne soupçonnais pas l’importance avant cette époque. Certaines pratiques avaient été faciles à acquérir d’autres moins…

Marcher de façon harmonieuse et ondulante à la façon des mannequins avait été sans doute le plus difficile ! Je m’étais escrimé des jours entiers à évoluer la tête haute, les pieds toujours dans le même axe et les mains sur les hanches devant la caméra que Julia avait placée pour pouvoir suivre au plus près mes exercices. Les chevilles enflées, mes pieds gonflés et parsemés d’ampoules j’avais cru me dégouter définitivement des talons quand enfin, un soir, j’avais trouvé le bon rythme !

- Bonsoir Clarisse- c’est le prénom dont elle m’a baptisé- Tout s’est bien passé aujourd’hui ? Ouf, je suis fourbue… j’ai passé une journée difficile. Sers moi un verre et masses moi les pieds. Et toi, tu as bien travaillé ? Tu vas me montrer tes progrès.

- Oui Madame…

Comme tous les jours j’avais répété devant elle quelques gestes encore en cours d’acquisition. Je m’étais accroupie en gardant le dos bien droit, mes talons bien à plat sur le sol, je m’étais assis et relevé plusieurs fois en veillant à ce que ma mini robe de soubrette ne dévoile pas trop mes cuisses. Enfin, un peu anxieux, j’avais débuté quelques allez retour dans la pièce sous le regard inquisiteur de Julia qui me filmait en sirotant un apéritif. Je m’attendais comme d’habitude à quelques réflexions désobligeantes mais pour la première fois, et comme par enchantement, mes pas s’enchainaient avec grâce et souplesse, mes épaules et mes hanches ondulaient au même rythme… Enfin bref, je savais marcher sur des talons !

- Et bien, on dirait que tu as enfin eu le déclic ! Bravo ma belle, je pense que tu seras bientôt prête à porter des talons plus hauts sans te fouler les chevilles. Tu vois que le travail paye ! Si tu continues à faire des progrès, nous irons un prochain week-end t’en acheter une paire. Je sais que tu n’attends que ça… Non, non… ne fais pas l’étonnée, je le sais…Tu crois que je ne te connais pas petite vicieuse ? Réponds !

- Oui… vous me connaissez bien Madame.

- Porter des talons t’excite, n’est-ce pas ? Avoue-le !

- Oui… j’avoue que j’aime porter des talons hauts. Cela m’excite, c’est vrai…

- Remercies moi alors de te permettre d’assouvir ta passion !

- Je vous remercie Madame.

- C’est bien. Allez, refais encore quelques pas pour le plaisir... Oui… très bien. Ondule un peu plus encore des hanches. Bouge ton petit cul… C’est ce que les mecs regardent en priorité… Oui, c’est pas mal…

Dès lors, mon plaisir de porter des chaussures de femme n’avait cessé de croitre en même temps que la hauteur de leurs talons. Julia avait compris en effet que la meilleure façon de récompenser mes efforts était de m’offrir escarpins, sandales et bottes qui continuaient de me fasciner au point que j’en oubliais presque ma condition de soumis… Petit à petit, paire après paire je tombais dans le piège qu’elle me tendait sans m’en apercevoir… Mais il est trop tard pour regretter et d’ailleurs je m’évertue toujours à tourner la page du passé pour ne rien avoir à regretter. Mais revenons à mon apprentissage…

Apprendre à me maquiller avait été également un des grands moments de ma transformation. Cela m’avait par contre, paru assez facile grâce sans doute à mes antécédents « artistiques » et je dois l’avouer, aux explications de Marlène qui était pour moi d’une patience d’ange. En quelques jours, j’étais devenu un pro de l’utilisation de l’eye-liner, du mascara, du rouge à lèvres et autres fond de teint. Ma barbe avait toujours été assez peu importante de nature et très vite le laser avait fait son œuvre me débarrassant du même coup du fastidieux rasage matinal.

Une fois maquillé mon visage, assez fin, aux sourcils épilés et aux cils naturellement longs avait étonnamment pris une apparence féminine ce dont je me réjouissais. Je pense en effet que je n’aurais jamais accepté le ridicule de me sentir « déguisé » en femme si j’avais été pourvu d’un physique trop masculin. Cette fois encore, j’avais eu droit à un compliment ou presque : Julia avait reconnu que je me débrouillais très bien pour « une débutante » ce qui ne l’empêchait pas d’exiger encore plus. Deux fois par semaine, je devais me rendre au salon de Marlène pour m’exercer encore à différentes séances de maquillage et de coiffure pour comme le disait Julia toujours « être au top ».

Mes journées étaient donc bien remplies avec ces différentes occupations sans compter que depuis deux mois, j’effectuais également des tâches ménagères à la maison- notre bonne ayant été congédiée. Je faisais la cuisine, le repassage, la couture, les poussières et un tas d’autres choses, ce qui ne me posait aucun problème ayant vécu seul pendant de longues années avant mon mariage.

Au bout de deux mois j’arrivais enfin à un résultat mais ma métamorphose ne s’était pas accomplie sans mal : on ne change pas du jour au lendemain des années d’habitudes. Pas très bonnes en ce qui me concerne... Cette longue période avait été difficile à supporter… J’avais cru plusieurs fois tomber dans la dépression, non pas d’ailleurs seulement à cause de ce changement d’identité que Julia m’imposait mais en grande partie à cause de son attitude. J’avais espéré un moment que mon acceptation de ma nouvelle condition et ma soumission amorcerait un commencement de pardon de sa part à mon égard. Il n’en avait rien été : pendant toutes ces premières semaines, à part de rares exceptions, Julia avait été très exigeante et même intransigeante avec moi sur tous les plans. Rien de ce que je faisais ne lui convenait : « Redresse toi on dirait que tu es bossue ! Relève la tête ! Tires sur ta jupe, on voit tes fesses ! Coiffes toi ! Croises tes jambes ! » etc, etc… J’avais cru devenir fou ! Ses remarques m’atteignaient mais ce qui me faisait le plus mal c’était son attitude distante, froide, agressive, odieuse parfois… Le soir dans ma chambre, tandis que je refaisais pour la énième fois un maquillage mal fait à son goût, les larmes que je ne parvenais pas à stopper entrainaient mon rimmel dans de longues trainées noires… Combien de fois ai-je pensé prendre ma valise, partir et la quitter définitivement ? Je ne les ai pas comptées bien entendu mais sans doute des dizaines de fois… Rien ou presque ne m’empêchait de le faire. Julia partait le matin après m’avoir donnée les consignes pour la journée et je restais seul jusqu’au soir. Je n’avais plus de vêtements d’homme mais je disposais malgré tout pour faire les courses d’un jogging unisexe qui m’aurait permis de passer à peu près inaperçu… J’aurais pu partir mais je n’ai jamais franchi le pas… Par lâcheté sans doute mais aussi parce qu’au fond de moi je n’avais qu’un objectif, presque une obsession : la convaincre de mon amour pour elle, retrouver sa confiance et reprendre notre vie de couple comme avant. Avec cette différence bien entendu que je serai le mari le plus fidèle qui soit…

Certains peuvent penser que j’étais naïf et que je me berçais d’illusions. C’est possible. Je suis au fond de moi un éternel optimiste et je continue d’ailleurs de croire six mois après qu’elle peut me pardonner et que nous pourrions retrouver au moins un semblant de bonheur ensemble… Le fait qu’au fil des mois elle soit devenue moins agressive à mon égard, qu’elle me parle maintenant avec une certaine douceur, qu’elle arrive à me sourire parfois même (comme hier lorsque je lui ai proposé de lui organiser sa fête d’anniversaire) me laisse croire que je suis sur la bonne voie et que j’ai raison d’espérer.

J’étais donc psychologiquement mal en point, oscillant entre optimisme et dépression. Ma détermination n’avait pas faibli mais je traversais des périodes de doutes pendant lesquelles j’étais soucieux et angoissé. Je dormais mal obsédé par le désir de bien faire et aussi je dois l’avouer par le manque de sexe qui se faisait cruellement sentir. J’étais en état d’érection presque permanent et malgré mes résolutions je me masturbais presque quotidiennement ce qui ajoutait à mon mal être. J’avais honte d’être encore et toujours soumis à la dictature de ma libido. Mais tout changea au début de septembre….

Un jour, en effet, Julia m’annonça la visite de sa sœur Murielle qui était de passage à Paris avec son amie que je ne connaissais pas.

- La semaine prochaine Murielle viendra nous rendre visite. Je veux que tout soit impeccable dans l’appartement. Tu nous prépareras un petit apéritif dinatoire. Achètes des crevettes, des huitres, des fruits de mer. Je sais que Murielle en raffole ! Il nous reste du champagne ?

- Euh… oui : quatre bouteilles. Mais euh… je devrais être en… je veux dire, tu… vous voulez que je sois habillé comment ?

- Comment ? Et bien voyons… tu mettras ton petit haut rose et ta jupe grise. Tâche d’être au top ! Tu sais que Murielle est dans la mode. Son amie est mannequin… Je ne veux pas que tu me fasses honte…

 

La nouvelle de cette visite me plongea dans un abyme de réflexions angoissées. Depuis ce jour du mariage où j’avais dansé avec elle je ne l’avais pas revue Murielle qui vivait à Londres avec son amie Sally. Quelle contenance allais-je devoir prendre face à ces deux femmes jolies et élégantes ? Devais je jouer le jeu, faire mine d’être parfaitement satisfait de ma condition d’homme soumis ? Murielle était-elle au courant de ce que Julia appelait ma « trans- formation » en insistant sur la coupure entre les deux mots…Je l’espérais presque étant donné la surprise que cela pourrait provoquer pour elle… J’appréhendais d’autant plus de me retrouver habillé en femme devant ma ravissante belle-sœur que quelques mois plus tôt, au cours de la soirée de mariage, j’étais tombé sous son charme ravageur… Je l’avais même draguée à ma manière habituelle de mâle lourdingue eau et prétentieux : j’avais eu des paroles déplacées, des gestes équivoques même… Quelle honte pour moi quand j’avais appris de sa propre bouche qu’elle était lesbienne ! J’ignorais ce qu’elle avait raconté à Julia. Jamais en tout cas je n’avais eu d’échos de sa part. Trois mois après avoir fait le joli cœur, j’allais donc devoir affronter son regard moqueur, son rire, ses sarcasmes sans parler de ceux de son amie qui n’allait pas se gêner pour se ficher de moi dans la langue de Shakespeare ! Tétanisé par la honte je me voyais déjà en train de me tordre les chevilles devant ces trois femmes ridiculement affublé de ma petite jupe et de mon top rose au décolleté plongeant…

La semaine qui précéda la soirée fut un véritable supplice pour moi. Je tournais et retournais mes chances de m’en tirer sans trop de ridicule et je n ‘en trouvais aucune. A part d’assumer et de jouer mon rôle du mieux possible : quitte à passer pour une femme autant que ce soit avec panache !

J’avais donc mis les bouchées doubles pour régler quelques derniers petits détails susceptibles d’améliorer mon aspect : j’étais par exemple, allé de ma propre initiative au salon de Marlène pour éliminer une repousse peu importante mais que je jugeais disgracieuse sur mes jambes. J’en avais profité pour me faire affiner des sourcils, j’avais reverni mes ongles en rose fushia pour les assortir à mon top, rafraichi ma coupe de cheveux, etc, etc. La veille du grand jour j’avais fait des essayages devant le miroir de ma chambre. J’avais été stupéfait de l’image qu’il me renvoyait : celle d’une jolie femme… une très jolie femme même ! Ma jupe courte grise qui moulait mes fesses et laissait largement découvrir mes cuisses gainées de soie noire, mon haut rose légèrement transparent sous lequel on devinait les pointes dures de mes seins de latex, mes sandales à lanières, roses également, dont je prenais plaisir à entendre les talons marteler le plancher, mes cheveux blonds coiffés au carré, mon maquillage appuyé mais sans ostentation : tout était « au top » pour employer l’expression favorite de Julia ! Pour la première fois, j’étais sûr qu’elle serait satisfaite ! Une joie immense me submergeait ! Enfin, j’allais la satisfaire ! De mon côté je dois avouer que je ne cessais pas de m’admirer ou plutôt d’admirer celle que je voyais dans la glace. Car je ne me reconnaissais pas dans la jeune femme qui était devant moi. C’était une parfaite inconnue qui me regardait avec un sourire un peu mélancolique mais que je trouvais belle, sexy, désirable même… Au point que je dû ranger entre mes cuisses ma queue qui pointait incongrue, sous le tissu de ma jupe… Pour la première fois j’avais honte de mon sexe !

Enfin le jour prévu arriva. Je dis « enfin » parce que je n’en pouvais plus de l’attendre, paralysé par un mélange d’angoisse et d’excitation. Je ne dormais plus la nuit ressassant sans relâche les améliorations possibles afin d’être encore plus féminine. Je savais que Julia attachait une importance primordiale à mon aspect et je ne voulais à aucun prix la décevoir. J’espérais qu’il y aurait un avant et un après cette soirée et en cela je ne me trompais pas…

- On vient de sonner à l’interphone Clarisse. Dépêches toi d’aller ouvrir !

- Oui Madame

Trois minutes plus tard, tout tremblant, j’ouvrais la porte.

- Eric ? Waahooo… mais tu es magnifique chérie ! Fait voir ! Tournes toi ! humm… beau petit cul… dit Murielle en posant ses mains sur mes fesses ? Jolies jambes… beau maquillage... Julia m’avait dit que tu me surprendrais mais je ne pensais pas à ce point. Sally darling, que penses-tu de cette charmante petite sissy ?

- She’s so beautiful ! So sexy ! I love her !

- N’est-ce pas…Une vraie métamorphose ! Julia est là ?

- Oui Madame.

- Et bien éduquée à ce que je vois…dit-elle en me mettant une petite tape sur les fesses. Tiens, occupes toi de nos manteaux chérie.

Murielle quitta son manteau, me le tendit, aida son amie Sally à quitter le sien que je pris. Pendant que je les rangeais sur des cintres dans la penderie je les regardais entrer, enlacées, dans le salon… Plus attirante que jamais, ma jolie belle-sœur portait un ensemble gris perle mini short moulant ses jolies fesses et pull à col roulé sans manche qui mettait ses formes généreuses en valeur. Ses jambes étaient voilées d’un collant noir et elle était chaussée de mini bottes à talons vertigineux. Son amie Sally, une superbe métisse coiffée à la garçonne portait une robe longue blanche transparente qui révélait son corps nu magnifiquement proportionné. De fins bracelets d’or recouvraient ses poignets et ses chevilles, d’immenses créoles pendaient aux lobes de ses oreilles et un collier muni d’un anneau autour de son cou symbolisait sa soumission à sa maitresse. Quelle beauté, quelle élégance, quelle classe ! Et aussi quel tact, quelle intelligence elles avaient fait preuve en me voyant ! Si tant est que je doute encore de la supériorité de la femme sur nous, leur attitude m’en donnait une nouvelle preuve. Je n’osais imaginer la réaction d’un homme à leur place, les sourires moqueurs et égrillards, les réflexions libidineuses, que sais encore…

En tant qu’homme je me sentais soudainement petit auprès d’elles, minable, insignifiant… Pendant toutes ces années j’avais fait fausse route et il avait fallu Julia pour que je m’en rende compte… Comme je l’aimais pour cela, je l’adorais même ! Elle était ma déesse, ma Maitresse qui guidait à présent ma vie. Qu’importe si j’abdiquais toute personnalité, si je lui obéissais, si elle m’humiliait parfois... C’était pour mon bien. Aujourd’hui magnanime, elle voulait bien m’accepter parmi Elles- avec un grand E- à condition que je fournisse les preuves de ma volonté à changer… Ces preuves je voulais les leur donner, m’investir à fond dans la voie de la féminisation puisqu’il fallait en passer par là… Grisé par les compliments que Murielle et Sally avaient eu la gentillesse de me faire je me sentais déjà appartenir à un nouveau genre. Peut-être pas encore tout à fait féminin mais plus du tout masculin. Eric n’existait plus : Clarisse l’avait heureusement remplacée. Pour la première fois le mental suivait ma transformation physique : je pensais à moi au féminin, je pensais comme une femme et j’étais enfin heureuse, acceptée comme telle dans ce monde de la féminité qui me fascinait depuis toujours !

- Clarisse qu’attends-tu pour apporter le champagne ?

L’ordre de Julia m’arracha à ces considérations pour le moins optimistes, comme je devais m’en rendre compte plus tard…

- Oui Madame, j’arrive tout de suite !

Je revins très vite avec le plateau chargé de verres, ondulante sur mes talons roses, fière et impatiente de les rejoindre, de participer à leur joie de vivre et leur montrer mes progrès… Mais à mon arrivée dans la pièce les conversations, les rires cessèrent brusquement et ma confiance retomba du même coup. Tout rougissant et intimidé je servis les verres devant les regards inquisiteurs des trois femmes alignées comme un jury pour l’élection d’une miss. Enfin au bout d’une minute Murielle rompit le silence.

- Julia ma chérie, j’avoue que tu m’épates ! Deux mois après avoir découvert que l’on te trompait tu as retrouvé ta sérénité, ton équilibre. Tu es resplendissante de beauté dans ton nouveau look, à la fois classe et sexy… Quand à ta vengeance, elle est éclatante : tu as transformé ce salaud d’Eric en une fille très crédible, plutôt jolie, tu l’as soumis à ta volonté… Je t’avoue que je ne pensais pas cela possible, du moins aussi rapidement…

- Merci Murielle tu es adorable ! Cela n’a pas été toujours facile mais je pense effectivement avoir réussi à surmonter cette épreuve. Grâce à tes conseils et ceux d’autres personnes…C’est vrai que je suis plutôt satisfaite du résultat avec Clarisse. Pour l’instant, car ma vengeance est loin d’être accomplie !

- J’espère que tu ne vas pas en rester là…

- Rassures toi, non. Je te dirai tout à l’heure ce que je compte faire… Moi aussi, je l’avoue, je doutais de pouvoir aller si vite avec elle mais je me suis aperçue que cette petite chienne est dotée d’un caractère particulièrement malléable.

- A ce point ?

- Oh oui ! elle a tout accepté avec résignation et je crois même un certain plaisir. Si u veux savoir, c’est une vicieuse et une perverse qui ne connait aucune barrière morale.

- Comme tous les mecs, non ?

- Elle plus qu’un autre ! Je suis d’ailleurs persuadée que tout ce que je lui demande de faire depuis deux mois l’excite finalement !

- Non, tu crois ? Tu veux dire qu’elle se plait dans son rôle de sissy soumise ?

- J’en ai l’impression effectivement ! J’ai découvert par exemple qu’elle était fascinée par les talons hauts au point qu’elle n’a eu aucune réticence à en porter, au contraire... Son plus grand plaisir est d’en posséder des nouvelles paires. Et plus leurs talons sont hauts et plus elles lui plaisent !

- Quelle petite salope ! Je pense qu’il faut donc tu ailles beaucoup plus loin avec elle…

- C’est bien ce que j’ai l’intention de faire... Je veux qu’elle se rendre compte des souffrances et des humiliations que nous subissons dans cette société machiste…

- Oh… ne m’en parle pas ma chérie ! Tous ces mecs qui nous déshabillent des yeux… On ne peut plus faire un pas dans la rue sans être agressée par leurs regards d’obsédés ! N’est-ce pas Sally chérie ?

- Oh yes it’s too hard !

- Cette petite vicieuse aura bientôt l’occasion de s’en rendre compte par elle-même. Je pense la sortir en public très bientôt : nous irons faire les boutiques ensemble. Je suis sûre que son look va plaire aux hommes ! Je m’en régale d’avance…

- Elle fait un peu « pute » effectivement et puis elle a la démarche d’une véritable allumeuse !

- Je ne te le fais pas dire. Il ne reste qu’un seul problème à régler…

- Lequel darling ?

- Celui de ses érections… Tu sais que depuis deux mois, Clarisse n’a eu aucune activité sexuelle… Du moins officiellement.

- Deux mois… C’est beaucoup tu ne trouves pas ?

- Oui bien sûr, chérie je le sais. Surtout pour elle ! Il y a encore trois mois elle baisait avec tout ce qui passait à sa portée, rends toi compte ! J’ai fait ma petite enquête auprès de ses anciennes conquêtes qui m’ont toutes dit la même chose : Eric , enfin Clarisse, était une véritable obsédée sexuelle ! Je lui ai bien entendu interdit de se masturber mais certains signes me font croire qu’elle se branle dès que j’ai le dos tourné.

- Quels signes ?

- Et bien par exemple, l’application qu’elle met à me cacher ses petites culottes qu’elle lave un peu plus souvent qu’il n’est nécessaire… Et puis son regard lubrique parfois sans parler des bosses que je remarque sous ses jupes. Enfin bref je ne sais pas quoi faire pour lui faire cesser cette détestable manie…

Affairée derrière le comptoir de la cuisine je tentais de suivre la conversation, à la fois excitée et perplexe sur ce que Julia dévoilait de mon intimité aux deux jeunes femmes. Qu’allaient-elles trouver pour régler mon problème d’érection ? A ma grande honte je devais convenir que je bandais presque en permanence. La faute selon moi à l’abstinence à laquelle elle m’avait condamnée. Au début, Julia pensait qu’un sevrage strict parviendrait à m’ôter tout désir et que ma libido s’éteindrait tout naturellement au fil des semaines.

- Tu ne dois en aucun cas te toucher le sexe, te masturber entends-tu. Je veux que ton sevrage soit efficace et c’est une des conditions ! m’avait –elle ordonné

J’avais juré d’obéir et de mon côté j’avais pris la résolution de faire abstinence pendant deux mois. Mais dès le début j’avais compris que je ne pourrai pas respecter cet objectif. Julia m’avait défendu l’accès à sa chambre et m’avait installée dans la chambre d’amis qui était contigüe à la sienne. J’avais cru que cette proximité serait bénéfique pour moi mais j’avais très vite déchanté. J’entendais tous les bruits qui émanaient de cette pièce presque aussi bien que si j’avais été présent à l’intérieur : le frôlement de ses vêtements sur son corps, le martèlement de ses talons, sa voix et ses rires. Je vivais cette intimité comme un supplice de tantale. Très vite donc je ne pu m’empêcher de me masturber. Une fois, deux fois parfois par jour… Evidemment Julia s’en aperçu très vite soit disant par les taches qu’elle avait trouvé sur mes culottes et elle entra dans une colère noire !

- Une seule solution : il faut la castrer !

J’arrivais avec le plateau de fruit de mer à l’instant même où Murielle prononçait ces mots et je faillis trébucher.

- Je plaisante bien sûr… Oh… regardez là, pauvre chérie… Elle est toute pâlichonne à l’idée qu’elle puisse perdre ses petits bijoux de famille… Je plaisantais idiote ! On ne castre plus les vilains messieurs infidèles de nos jours… C’est bien dommage ceci dit… Selon moi, vers l’âge de 12 ans, les garçons devraient être séparés en trois catégories : les plus beaux, les plus virils qui seraient conservés tels quels comme mâles reproducteurs. Les moches qui seraient castrés et serviraient d’esclaves aux femmes. Enfin certains sans virilité ou efféminés, qui seraient eux aussi castrés et à qui on administrerait un traitement hormonal pour en faire des transsexuels… Ils serviraient de femme de chambres, de soubrettes soumises… On ne dira jamais assez ce que serait un monde sans mâles : plus de guerres, de conflit, l’harmonie partout…

- Tu exagères un peu chérie…Nous sommes capables aussi de nous battre entre nous…

- A cause des hommes souvent… ah, ah… Bon, mais cela ne nous dit pas ce que nous allons faire avec notre petite Clarisse…

- It is very simple ! You only have to put a male chastity device !

- Mais ouiiii… Sally tu as raison chérie! Pourquoi dans un premier temps ne lui ferais tu pas porter une cage de chasteté ?

- Une cage ? Qu’est-ce que c’est ?

Un tout petit appareil grand comme çà- Murielle montra son index- qui te changera la vie. Avec cette cage plus besoin de te poser la question sur la fidélité de son conjoint : ils ne peuvent tout simplement plus bander ! Toutes les femmes devraient en munir leurs petits maris.

- Mais comment être sure qu’ils ne l’enlèvent pas ?

- Parce que ces petites merveilles de technologie sont munies d’un cadenas dont tu es la seule à posséder la clé. Voilà pourquoi… Sally chérie je t’adore !!!

Murielle déposa un baiser sur les lèvres de son amie, goba une huitre puis se tourna vers moi en souriant.

- J’espère que tu n’es pas inquiète Clarisse ? Il s’agit d’un accessoire inoffensif qui te permettra de vivre plus sereinement ton abstinence. Ainsi, tu ne seras plus tenté de te toucher puisque ton petit oiseau sera en cage.

- Mais pour faire ses petits besoins, pour se laver ?

- Ne t’inquiète pas pour cela ma chérie. La cage ne l’empêchera pas de faire pipi mais il devra s’assoir obligatoirement sur la cuvette des toilettes s’il ne veut pas en mettre sur ses bas…rigola-t-elle.

- Like a woman…

- Tout à fait Sally, tout à fait… En ce qui concerne l’hygiène, tu verras, les cages sont ajourées et permettent un lavage minimum. De temps en temps bien sûr, tu devras lui ôter sa cage pour que faire le ménage à fond…ah… ah…

- Super idée !!! Et où trouve-t-on ces petites merveilles ?

- Dans de nombreuses boutiques spécialisées en Angleterre mais le mieux est de l’acheter sur internet. Je peux m’en occuper si tu le souhaites ?

- Oh oui, tu serais un amour de t’occuper de çà Murielle chérie. Tu sais comme je déteste acheter sur internet…

- Il me fait juste une idée de taille ?

- De taille ?

- Mais oui idiote… Celle de son pénis…pardon, de son clito. Tu m’as laissé entendre qu’il était de taille plus que raisonnable mais je tiens à m’en assurer par moi-même.

- Clarisse viens ici s’il te plait. Lève ta jupe !

J’obtempérais rouge de honte.

- Mais où est-elle ? Toutes les trois éclatèrent de rire tandis que je me sentais devenir écarlate.

- Ah ah ! Si elle pouvait avoir tout à fait disparu… Le rêve ! Hélas non, simplement je lui demande de se la mettre entre les cuisses pour ne pas avoir à supporter la vue de ces affreuses érections. Ecarte tes cuisses, petite sotte !

Mon sexe, qui bandait depuis le début de la soirée jaillit de sa prison de dentelle et pointa incongru et indécent sous mon collant. Julia faisant mine d’être outrée tourna la tête vers le côté tandis que Murielle et Sally gloussaient en le détaillant sous toutes les coutures

- Mais dis moi chérie tu m’as menti. Ce clito est d’une taille plus qu’honorable. Est-ce que par hasard tu aurais la vue qui baisse ?

Toutes les trois partirent à rire.

- Ne me dites pas que vous la trouvez trop longue ?

- Trop longue non mais plutôt bien faite dans son genre… A vue d’œil dix centimètres : assez pour qu’ils se prennent pour des Don Juan comme j’ai d’ailleurs pu m’en rendre compte par moi-même lors de la soirée de mariage… Mais bon passons…

- Ohhh… je t’en prie Murielle, ne me rappelle pas de mauvais souvenirs…

- Désolée chérie, je ne voulais pas… Pour en revenir à la cage il faut à mon humble avis, prendre au mois la taille médium. Mais il faudrait que je la voie de plus près… Sally soit gentille s’il te plait : va me chercher de la glace dans le réfrigérateur et fait ce qu’il faut pour calmer ce clito en chaleur…

Toutes les trois se mirent à rire.

- Yes… Mistress

- Regardes bien Julia : tu vas assister à un véritable miracle !

- Je l’ai assez vue tu sais, mais bon…

- Oui je comprends… mais regardes quand même parce que tu ne la reverras plus. rigola Murielle

- Approche Clarisse.

Sally posa un bol rempli de glace sur la table du salon, s’assis devant moi, baissa délicatement mon collant en dégageant ma queue dressée avec le pouce et l’index. Elle s’apprêtait à prendre un cube de glace mais à peine avait-elle posé ses doigts aux ongles vernis sur la base de mon prépuce que mon plaisir jaillit en un jet puissant qui s’envola à travers la pièce.

- My god !

Toutes les trois se reculèrent brusquement en poussant un cri de surprise suivi ensuite d’un fou rire dévastateur. Rouge de honte, je regardais la moquette striée de longues trainées blanches. Julia cessa brusquement de rire et mes yeux remontèrent jusqu’à sa jambe sur laquelle brillaient quelques gouttes laiteuses. J’étais effondré de honte et de confusion…

- Pardon, pardon…je suis désolé…

- Tu peux l’être ! cria Julia qui me fusillait du regard. Tu es une sale petite cochonne et tu vas immédiatement me nettoyer tout cela !

- Oui… pardon…

Elle cueillit du bout de son index une goutte de sperme qui perlait sur son bas et tendis sa main vers moi en affectant une mine dégoutée.

- A genoux et lèche mon doigt ! Vite !

- Quelle horreur ! s’exclama Murielle

- Oui… tout de suite Madame…

Accroupi devant elle j’ouvris la bouche dans laquelle elle introduisit son ongle verni que je me mis à lécher timidement du bout de la langue puis mes lèvres se refermèrent sur son doigt sur lequel j’entamai une lente et douce succion. Une à une, elle cueillit sur sa cuisse les gouttes de sperme et me les donnait à lécher.

- Suce encore ! Il en reste…

- Wahooo… it’s funny !

- Et bien ma chérie, j’ai deux bonnes nouvelles pour toi. Premièrement, Clarisse est éjaculatrice précoce, ce qui me laisse dubitative sur ses ex-talents de séducteur ! Deuxièmement, elle suce plutôt bien pour une débutante ! Je pense donc que tu n’auras aucune difficulté à atteindre les buts que tu t’es fixés.

Toutes les trois se mirent à rire. Je pris sur moi de ne pas réagir à la réflexion plutôt offensante de Murielle et je continuais de sucer le doigt tendu de Julia avec application et je l’avoue un certain plaisir… Comme tous les garçons sans doute, j’avais déjà eu la curiosité de gouter mon sperme et c’est presque avec gourmandise que je retrouvais sous ma langue la saveur à la fois âcre et poivrée de ma semence. Mais ce qui me procurais le plus de satisfaction était de pouvoir, pour la première fois depuis longtemps, sentir de près son parfum, la toucher, la lécher. Que ma position soit équivoque et ridicule m’importait finalement assez peu et je me connaissais assez pour savoir que je n’étais pas éjaculateur précoce. Quant aux projets de Julia me concernant, je les connaissais aussi bien qu’elle : faire de moi une créature suffisamment féminine pour exciter le désir des mâles et ainsi me montrer la tyrannie sexuelle qu’ils exerçaient sur les femmes. Je ne voyais pas le rapport par contre avec ce simulacre de fellation

- Suffit. Lèves toi et éponge la moquette. Tu la shampouineras demain entièrement. Va faire également ta toilette petite cochonne !

- Clarisse ! Tu viendras ensuite pour que l’on prenne tes mesures… J’espère que ton clito sera revenu à des proportions plus convenables.

- Oui Madame.

L’eau froide rendit effectivement à mon sexe sa taille normale. Au bout de cinq minutes, il pendait entre mes cuisses, petit, flasque, pour tout dire assez lamentable mais c’est seulement ainsi que je le tolérais car, à vrai dire, il me dégoutait à présent littéralement…

Jamais au cours de ma vie je n’avais connu une telle honte… A cause de lui, de mon incapacité à le contrôler, à le maîtriser j’avais trompé ma femme, je m’étais abaissé de la pire façon qui soit et j’avais failli perdre ce qui m’était le plus cher. Et maintenant malgré mes résolutions et mes promesses de dominer mes pulsions, il n’avait pu s’empêcher de bander. Pire encore, j’avais joui sans pouvoir me contrôler. J’étais amer, en colère ! J’enviais les femmes pour leur capacité à dominer leurs instincts et en cet instant, je crois que j’aurais accepté de voir ma queue disparaitre à jamais sous l’effet d’un coup de scalpel magique ! Je ne voulais plus la voir, la sentir entre mes cuisses… Et si une cage de chasteté pouvait m’aider à juguler ma sexualité débordante (selon les propres mots de Julia), j’étais prêt à l’accepter pourvu que je ne bande plus…

Deux semaines environ après cette soirée, un matin, on sonna à la porte. Je regardais dans l’œilleton : c’était le facteur, un antillais avec qui j’avais eu l’occasion de sympathiser au cours des années précédentes : à l’époque où je vendais mes toiles je recevais assez souvent des fournitures ou du courrier recommandé. C’était un homme grand, costaud d’une quarantaine d’années, un dragueur impénitent dont je dois avouer je m’étais senti assez proche à l’époque… Comme lui j’avais été un insatiable coureur de jupon, comme lui j’avais considéré les femmes comme une sorte de gibier peu farouche et destiné à l’unique plaisir du mâle. Une certaine complicité me liait donc depuis à lui et chaque fois que l’occasion s’était présentée je l’avais fait entrer pour boire un verre, échangeant des réflexions typiquement machos agrémentées de plaisanteries grivoises et de clins d’œil appuyés…

A chaque fois, il n’avait pas été avare de compliments sur Julia qu’il connaissait et qu’il avait affublée du surnom de « ravissante gazelle ». Les yeux brillants de désir, il m’avait complimenté sur sa beauté et m’avait fait d’assez peu discrètes allusions sur l’effet qu’elle lui faisait quand il la croisait dans la rue. J’avais trouvé ses paroles un peu déplacées mais je l’avais laissé dire, fier d’être le mari d’une femme si attirante.

Inattention, joie de le retrouver après plusieurs semaines de claustration ou tout simplement, l’habitude prise d’être habillée en femme ? Ce matin-là en tout cas, je fis ce que je faisais d’habitude : je lui ouvris la porte avec un grand sourire… avant de la refermer précipitamment après avoir croisé une fraction de seconde son regard à la fois étonné et égrillard. La méga bourde ! Mais comment avais-je pu être assez bête pour oublier qui j’étais à présent ? Je n’avais plus rien du macho qu’il avait connu : aujourd’hui, la « gazelle » c’était moi. Une gazelle dans une tenue plus qu’équivoque de soubrette sexy : chemisier blanc jupe courte noire avec tablier blanc, bas noirs, talons, maquillée et coiffée…Tremblante de honte et de confusion, je me demandais comment j’allais me tirer de cette situation humiliante quand sa voix se fit entendre à travers la porte.

- Madame ! Mademoiselle ! Veuillez m’excusez si je vous ai fait peur... Ce n’était pas mon intention croyez moi ! Je suis le facteur ! Pouvez- vous dire à monsieur Eric que j’ai un paquet pour lui ?

Je poussais un ouf de soulagement suivi d’un rire nerveux que j’étouffais dans le torchon à vaisselle : cet idiot ne m’avait pas reconnu et m’avait réellement pris pour une femme ! Incroyable ! Quelques peu rassurée, je repris contenance et fis résonner mes talons dans le couloir comme si je m’éloignais et revins sur la pointe des pieds.

- C’est vous Casanova (c’est comme cela que je l’avais ironiquement surnommé) ?

- Oui bonjour Monsieur Eric ! Désolé de vous déranger j’ai un petit paquet pour vous. Un recommandé…

- Euh… oui mais je suis désolé, je ne peux pas vous ouvrir. Je suis occupé… enfin vous voyez ce que je veux dire…

- Oui…oui… j’ai cru comprendre que vous étiez en charmante compagnie, rigola t-il à travers la porte avec son accent inimitable. Quelle belle gazelle ! Quel succès vous avez ! Je vous envie monsieur Eric !

L’envie me pris soudain de m’amuser un peu. Après ce coup de stress que j’avais vécu j’en avais bien besoin…

- Oh… merci Casanova mais vous connaissant, je suis sûr que vous n’avez rien à m’envier ! Et puis n’exagérons rien : elle n’est pas mal mais elle n’arrive pas à la cheville de ma femme ! Vous qui êtes un de ses admirateurs ne me dites pas que vous trouvez cette fille plus jolie qu’elle ? Elle ne serait pas contente de savoir ça…

- Non…non… je n’ai pas dit ça monsieur Eric, mais le peu que j’ai pu voir m’a fait monter le sang à la tête ! Ses jambes avec ses bas noirs, ses talons hauts ! Et puis ses lolos ! Bien ronds et fermes comme je les aime !

Je jetais un coup d’œil sur mon décolleté pour voir si par miracle des seins venaient de me pousser mais non…il ne s’agissait que d’un mirage dont avait été victime Casanova.

- J’aime bien ce genre de filles, très maquillées et avec des tenues provocantes… Vous voyez ce que je veux dire…

Instinctivement je me tournais vers le miroir du couloir. Indéniablement, mon maquillage appuyé, ma perruque rousse, ma jupe courte et mes talons me donnait l’apparence d’une pute. C’est ainsi que Julia m’avait habituée et je n’y faisais presque plus attention. Au contraire même j’avais appris à aimer ce look provocant qui correspondait à mes gouts d’antan...

- Oh… oui je vois très bien ! N’oubliez pas que nous avons les mêmes goûts Casanova ! Ah… ah…

- C’est vrai, comme tous les vrais mecs ! Ceci dit, vous avez raison : c’est une très belle fille mais elle n’a pas la classe de votre épouse !

- Sans aucun doute : ma femme est très belle et classe mais pas du tout sexy. Il en faut pour tous les gouts n’est-ce pas ?

- Oh pour ça oui, monsieur Eric ! Mais à mon avis, cette gazelle ne doit pas être trop farouche, ah…ah…

Encore un stéréotype typiquement masculin : les filles sexy sont toutes des salopes bonne à culbuter dans un coin. Dire que je pensais ça il n’y a pas encore longtemps…

- Vous croyez Casa ?

- Entre nous je me trompe rarement sur ce chapitre. L’expérience sans doute… D’ailleurs, c’est drôle mais son visage me dit quelque chose… Sans vouloir vous vexer, je me demande si je ne la connais pas ? Vous savez, monsieur Eric, Casanova connait beaucoup de monde dans le quartier. Ah… ah… ! Si un jour, elle veut rencontrer un black sympathique, faites-moi signe, je ferai un effort, rigola t-il… Bon je vous laisse monsieur Eric. Amusez-vous bien ! Je laisse le paquet devant la porte avec le recommandé. N’oubliez pas de le signer. Mes chefs sont très à cheval sur le règlement en ce moment et je risquerais d’avoir des ennuis si je ne le fais pas… Et ne vous-inquiétez pas, je serai muet comme une tombe… rigola t-il d’un gros rire gras avant d’entrer dans l’ascenseur.

J’attendis d’entendre le portail d’entrée sur rue se refermer avant d’ouvrir ma porte. Ouf, je l’avais échappé belle ! Un frisson de peur rétrospective me parcouru le bas du dos en imaginant ce qu’il serait advenu de moi s’il m’avait découvert… Une tombe, tu parles ! Outre la honte suprême d’affronter son mépris et ses moqueries je savais qu’il aurait propagé la nouvelle dans tout le quartier. La catastrophe ! J’aurais été contrainte de partir, de déménager loin, de me cacher peut-être…

Curieusement cette pensée laissa très vite place à un sentiment assez trouble de fierté et d’excitation à l’idée que j’avais pu passer à ses yeux pour une véritable femme. Certes il ne m’avait entraperçue que quelques secondes mais j’étais sûre qu’il avait néanmoins eu le temps de s’imprégner de mon image qui resterait sans aucun doute gravée dans son esprit toute la journée… Mieux même, et cela me troublait au plus haut point, « Casanova » avait incontestablement été séduit par celle qu’il avait pris pour une femme. Ses propos ne laissaient aucun doute là-dessus… L’idée que je puisse l’avoir excité, qu’il ait bandé pour moi me vint subitement à l’esprit… Peut-être était-il en train de caresser son gros sexe à travers son pantalon, peut-être se masturbait-il en rêvant de moi ? L’image de sa bite dure et dressée dans sa main noire m’excitait soudain terriblement et je regrettais à présent de n’avoir pas joué un peu plus avec lui. J’aurais dû lui parler plus longuement à travers la porte, l’exciter en lui laissant entendre ce que j’étais censée faire avec « Eric », lui dire que j’étais sa maitresse jouant le rôle de soubrette soumise... J’eus le réflexe de baisser ma culotte pour me masturber puis y renonçais : pas question de me laisser aller si près du but ! De toute façon, j’avais de plus en plus de mal à obtenir une érection digne de ce nom. La chasteté à laquelle j’étais astreint y était sans doute pour beaucoup mais j’avais constaté que mes problèmes avaient débutés avec la prise de certaines pilules roses que m’obligeait à prendre Julia pour d’après elle, « contrôler ma libido ». Elles la contrôlaient si bien que mon sexe, devenu presque insensible aux caresses ne s’échappait plus que rarement d’entre mes cuisses où je devais impérativement le ranger. En désespoir de cause j’avais donc pris l’habitude de me donner du plaisir en caressant mes tétons qui je l’avais remarqué, étaient devenus très sensibles tout en prenant me semblait-il, un certain volume. Ces caresses me procuraient des sensations agréables, très différentes bien sûr de la masturbation mais qui parvenaient néanmoins à apaiser mes envies de sexe.

Debout devant le miroir, je dégageais doucement mes petits seins de leur prison de dentelle puis les yeux mi-clos, je me mis à me caresser doucement mes pointes du bout de mes ongles manucurés. L’image de Casanova masturbant son gros sexe derrière la porte me vint devant les yeux : il me suppliait de lui ouvrir pour pouvoir me regarder. Je refusais tout d’abord puis finissais par céder ce qui provoquait sa jouissance.

Je dus me secouer pour quitter ce fantasme qui me troublait plus que je ne voulais l’admettre… Etais-je devenue narcissique voire un brin exhibitionniste ? Peut-être… Quelques jours plus tôt je m’étais surprise à prendre des poses équivoques devant le miroir imaginant que je me trouvais devant l’objectif d’un photographe. Et le pire était que je me trouvais plutôt crédible dans le rôle de mannequin ! N’importe quoi ! Décidément, j’étais en train de perdre mes repères et je devais d’urgence me ressaisir sous peine de devenir complètement fou… ou plutôt folle…

Je ramassais le petit paquet dont la provenance ne faisait aucun doute grâce aux adresses libellées en langue anglaise…. Je souris à l’idée que « Casanova » ait pu deviner qu’il contenait la cage de chasteté que j’attendais impatiemment de mes vœux depuis une semaine…

Ce soir-là, Julia trouva le paquet posé sur la table du salon devant le verre que je lui avais préparé comme tous les soirs. Elle l’ouvrit un peu fébrilement et s’absorba dans la lecture d’une petite brochure imagée, tandis que je lui massais les pieds. Elle ne fit aucun commentaire. Seul le petit sourire ironique qu’elle affichait sur ses lèvres traduisait la satisfaction qu’elle éprouvait à bientôt me réduire à une soumission sexuelle totale.

Après diner elle me demanda d’aller me laver et de venir la rejoindre « toute nue » près du canapé. Je m’empressais d’obéir, pris une douche rapide et je me présentais à elle dans le plus simple appareil comme on disait à une certaine époque. Un « appareil » dont j’avais longuement refroidi les ardeurs à l’eau glacée pour juguler un irrépressible début d’érection que je connaissais à chaque fois que je me voyais nue dans le miroir. Avec mon maquillage, ma peau lisse, mes petits tétons dressés, mes doigts de pieds aux ongles vernis, mes mains manucurées et mes cheveux qui avaient pris une certaine longueur, j’avais une allure androgyne que je trouvais des plus excitantes.

Julia était assise sur le canapé une boite carrée ouverte sur ses genoux. Dans écrin de tissu satiné reposaient ce qui paraissait être une sorte de bijou allongé en métal argenté encadré de deux autres pièces arrondies. Un petit cadenas doré muni de deux clefs minuscules brillait à part dans une enveloppe de plastique. Julia prit délicatement les différentes pièces, les examina avec attention… Comme elle, c’était la première fois que je voyais une cage de chasteté…. Jusque- là j’ignorais même que cela puisse exister et ce à quoi cela pouvait servir. J’ai depuis eu tout le loisir d’apprendre…

- Approche Clarisse ! Tu sais ce que j’ai dans les mains ?

- Heu… non madame mentis-je en m’approchant d’elle, dans une position de soumission, bras croisés derrière le dos, comme elle me l’avait appris.

- Et bien, c’est ta cage ma chérie… Et je vais te l’installer…

Julia avait parlé d’une voix plutôt douce comme si elle voulait me rassurer face à un moment difficile à vivre. Certes une étape importante pour moi allait être franchie mais elle se trompait en croyant que j’étais anxieux ou réticent. Au contraire j’attendais ce moment avec impatience depuis plusieurs semaines comme une délivrance... J’étais heureux et fier. Heureux car j’espérais que cette étape allait enfin me rapprocher d’elle et fier car j’allais, grâce à cet appareillage réussir enfin à juguler ma libido. Comme s’il avait enfin compris que ma détermination serait sans faille mon « petit zizi », comme l’appelait maintenant Julia était restée au repos, sage et détendu… C’est donc fièrement que je l’exhibais devant le regard de Julia qui contre toute attente, fronça les sourcils et s’exclama d’un ton étonné :

- Mmmm… mais il est encore trop gros ! Ca ne va jamais rentrer… Va me chercher de la glace, tu veux…

Je savais ce qu’elle allait en faire c’est pourquoi je revins quelques minutes plus tard avec un torchon dans lequel j’avais vidé le bac à glaçons.

- Avec ça, on devrait y arriver…

Elle me passa ensuite le tout, plutôt délicatement je dois dire, sur l’entrejambe, les couilles et sur mon sexe qui ne tarda pas à se recroqueviller. Le froid me faisait affreusement mal et je ne pus m’empêcher de me reculer instinctivement deux ou trois fois.

- Chochotte ! Ah voilà ton petit escargot revenu à une taille plus normale, apprécia-t-elle au bout de quelques minutes. La comparaison était judicieuse car effectivement mon sexe semblait s’être rentré dans sa coquille affichant maintenant la taille ridicule de celui d’un bébé. Gloussant de joie ou de plaisir, elle prit « mon escargot »dans sa main manucurée, enserra mes bourses avec ses doigts.

- - Surtout ne bouge pas chérie ! ordonna t-elle. Ce n’est déjà pas facile !

Elle prit ensuite du bout des doigts mon sexe qui ne mesurait pas plus de trois ou quatre centimètres et le glissa précautionneusement à l’intérieur du tube de métal. Elle le fit ensuite légèrement tourner afin que sa courbure soit impeccablement tournée vers le sol. Ceci fait elle saisit une autre pièce métallique, m’enserra les couilles rendues douloureuses autant par le froid que par la traction qu’elle exerçait sur elles puis en ajusta une seconde identique par-dessus. Un clic se fit entendre qui me parut comme celui d’une sorte de guillotine qui me coupait à jamais du monde des hommes. Elle plaça ensuite le petit cadenas doré qu’elle ferma avec un petit gloussement de satisfaction non dissimulée.

- Ce n’est pas si compliqué finalement… dit- elle pour elle-même.

Je ne fis aucun commentaire. D’abord parce que je n’en avais pas le droit et ensuite parce que j’étais un peu sous le choc. Autant j’avais été enthousiaste à l’idée de devenir chaste autant je redoutais maintenant de devoir porter cette cage qui pendait ridiculement entre mes cuisses. Une inquiétude accentuée par le fait que je ne savais pas du tout combien de temps j’allais devoir la porter.

- Tu garderas cette cage aussi longtemps que je le jugerai nécessaire, me dit Julia comme si elle avait deviné ma question. N’hésites pas à me dire si elle te blesse ou si tu t’y sens trop serrée. Nous avons pris la taille « small » qui je pense est celle qui te convient, m’humilia-t-elle. De toute façon, il n’est pas question de changer de modèle mais peut-être pourrons-nous modifier ton traitement au cas où…

- Oui… Madame… Mais est ce que je ne pourrais plus jamais…

- Jouir ? Et bien non ! Il est nécessaire que tu admettes une fois pour toutes que tu ne dois pas agir sous la domination de ton sexe. La chasteté est une vertu qui demande sans doute une certaine volonté que tu ne possèdes pour l’instant pas mais que tu es capable d’acquérir, j’en suis sûre. Je t’y aiderai… Pour ce qui est de tes besoins purement physiologiques nous verrons par la suite. J’ai lu qu’une « traite » tous les mois était largement suffisante. Et puis de toute façon nous avons le temps : avec tes petites fantaisies d’il y a deux semaines, tu devrais être calmée jusqu’à la fin septembre, n’est-ce pas petite cochonne ? Tu as des questions?

Non je n’avais pas de question. Je ne savais pas ce qu’était une traite mais je m’abstins de poser la moindre question pour ne pas gâcher ce semblant de complicité que je sentais naitre entre nous.

- Comment te sens-tu ? Fais quelques pas… Mmmm… oui bien sûr il va falloir t’y habituer mais je suis sure que tout va bien se passer. En tout cas, ce modèle te va très bien. Je suis contente de l’avoir choisi !

Du jour où je fus équipé de ma cage de chasteté, ma vie changea… Physiquement d’abord… Mon sexe supporta au début très mal l’étroitesse de sa cage et me faisait affreusement mal au point que je dus prendre matin et soir plusieurs cachets, certains contre la douleur et d’autres, aux dires de Julia, pour contrarier ce qui pouvait rester de ma nature masculine… Effectivement mes érections déjà très rares disparurent totalement au bout de deux mois. J’étais évidemment soulagée même si je m’inquiétais quelque peu sur la taille que finirait par prendre mon sexe qui avait à présent l’apparence ridicule de celui d’un bébé. Une inquiétude que ne semblait pas partager Julia qui au contraire s’extasiait devant la petitesse de ce qu’elle appelait ironiquement « mon clito » et que je devais lui présenter chaque soir avant le diner et avant la douche.

Le cérémonial était toujours le même : j’arrivais nue devant elle, mains derrière le dos, culotte baissée et cuisses légèrement écartées. Après m’avoir posé la question rituelle de savoir si je supportais bien ma cage, elle cueillait dans son chemisier la petite clé qu’elle portait en permanence suspendue au bout d’une chaine d’or. Elle déverrouillait ensuite le minuscule cadenas, enfilait des gants de chirurgien, dégageait délicatement mes petits testicules de leur carcan puis mon « clito de sa cage. Elle disposait les différentes pièces sur un plateau que j’emportais dans la salle de bain afin de les nettoyer et les désinfecter. Une fois revenue auprès d’elle elle prenait ensuite tout son temps pour selon elle « se rendre compte de ma transformation» sans préciser à quoi elle faisait référence…

Je crus au début qu’il ne s’agissait que de la taille de mon pénis qui avait effectivement je l’ai dit, diminuée de façon étonnante. Mais Julia s’intéressait également à mes seins qui je l’avais constaté avaient pris une certaine ampleur et dont les pointes étaient de plus sensibles. Autre constatation : mes fesses avaient pris une certaine amplitude malgré le régime que je suivais et qui avait affiné paradoxalement ma taille. Indéniablement mon corps se métamorphosait et je sentais au fond de moi que cela était dû à l’effet des médicaments que Julia me faisait prendre. J’étais bien sur très inquiet d’autant plus que je me sentais légèrement déprimée et que je me mettais à pleurer pour la moindre contrariété. Je lui avais fait part de mon inquiétude mais elle m’avait rassurée :

- Oui sans doute chérie, ton corps subit-il quelques changements à cause de ce traitement anti érectile. Il va falloir t’y habituer ! Ces médicaments sont sans danger rassures toi et puis je te rappelle que c’est toi-même qui as souhaité être aidée dans ton ce désir de changement profond de ta personnalité que nous souhaitons toutes les deux. C’est vrai ou pas ?

- Oui Madame c’est vrai…

- Heureuse de te l’entendre dire ! Alors continue de suivre scrupuleusement mes conseils sous peine de voir réduits à néants tous nos efforts au moment même où ils commencent à porter leurs fruits ! Ce n’est évidemment pas ce que tu veux n’est-ce pas chérie ?

- Non bien sûr Madame.

- C’est pour ton bien…

- Merci oui… Madame

- Bon, maintenant que nous avons réglé la plupart de nos problèmes je te propose de m’appeler Julia et si tu continues d’être obéissante par la suite je pourrai redevenir « ta chérie ». Je veux par contre que tu continues à me vouvoyer. Ok ?

- Ok Madam… Julia. Je vous remercie beaucoup…

- D’accord, d’accord. Bon à présent files t’habiller ! Met ta jupe noire, ton pull beige et tes cuissardes. Nous sortons !

Comme je la regardais avec un peu d’appréhension elle se leva, donna une petite tape sur ma cage puis me souleva le menton avec son index.

- Je suis sûre que ta cage va te donner une démarche des plus sexy. Les hommes vont adorer ! Et puis ne me dis pas que tu n’as pas envie d’inaugurer tes nouvelles bottes ! Maintenant que tu es une vraie femme, il faut te comporter comme telle et assumer ton nouveau look…

Pour « me récompenser de mes efforts » Julia m’avait en effet fait cadeau quelques jours plus tôt une paire de cuissardes noires aux talons de 15 cms. Elles m’allaient à ravir et le les adorais même si mes premiers pas avaient été un peu difficiles… Depuis je nourrissais le secret rêve de pouvoir sortir et d’arpenter les trottoirs de mon quartier chaussées de ces talons vertigineux…Julia me l’avait pour l’instant interdit : ma première sortie en public se ferait en sa compagnie et quand elle le déciderait avait -elle décrété ! J’attendais ce jour impatiemment mais maintenant qu’il arrivait j’étais dévorée par l’angoisse. Heureusement, il faisait nuit et je pouvais compter sur l’obscurité pour cacher mon malaise.

- File te préparer ! Je me prépare aussi. Nous partons dans ½ heure.

 

Ma déchéance (6)

 

Une heure plus tard Julia gara la voiture dans une petite rue du centre- ville et m’entraina derrière elle jusqu’à l’artère principale. Il était environ 22 heures, la rue était plongée dans l’obscurité et je descendis tout d’abord de la voiture avec une certaine assurance… Je m’étais soigneusement préparée pour cette première sortie et pour être franche, je me trouvais très crédible et même plutôt séduisante. Ceci dit, la tenue que Julia m’avait choisie, petite jupe courte noire et pull beige moulant me paraissait très provocante mais je ne pouvais nier qu’elle se mariait à ravir avec mes cuissardes que je ne me lassais pas d’admirer ! Les talons étaient certes un peu hauts mais ma cheville et mon mollet étaient bien maintenus et je me sentais prête à arpenter la ville entière tant j’avais plaisir à les porter !

Mais mon assurance diminua au fur et à mesure que nous approchions de l’artère principale éclairée par de puissants lampadaires : aux nombreuses devantures de bars, de sex-shops et de cinéma porno, j’avais reconnu en effet un des quartiers les plus chauds de la ville. Où Julia prévoyait-elle de m’emmener ? Une sourde angoisse commença à m’étreindre à l’idée qu’il puisse s’agir d’une de ces établissements de plaisir que j’avais beaucoup fréquentées et où je risquais d’être reconnu par les patrons… Mais ce n’était pas mon seul sujet de préoccupation : sur les trottoirs déambulaient de nombreux passants, en majorité des groupes de mecs qui nous dévisageaient avec insistance lorsque nous les croisions…. Pour la première fois j’éprouvais la sensation que m’avait décrite de nombreuses fois Julia : celle de se sentir scrutée, déshabillée presque violée par tous ces regards pleins de convoitise et de luxure… Et pour la première fois, je me rendais compte du calvaire que vivent les femmes à cause d’hommes comme moi. Enfin… comme moi… avant…

- Alors, comment te sens- tu Clarisse ?

- Euh… pour être franche, je suis un peu mal à l’aise… Tous ces hommes qui me déshabillent des yeux, c’est très gênant ! Vous êtes sûre que je ne suis pas trop sexy ?

- Tu l’es en effet ma chérie mais je t’avais prévenue… Tu découvres ce que les femmes comme nous vivent tous les jours ! Tu es bien placée pour savoir que les mecs nous considèrent comme des objets sexuels n’est-ce pas ?

- Oui Madame…

- Cesse de m’appeler Madame ! Ce soir nous sommes deux copines désireuses de boire un verre et de s’amuser un peu. Ok ? Appelle moi Julia.

- Oui Julia.

- Très bien, nous sommes arrivées. Suis-moi et n’oublie pas de sourire

Julia m’entraina à sa suite dans un escalier tapissé de velours qui menait dans une salle en sous-sol. A droite un bar étincelant occupait toute la largeur d’une immense piste sur laquelle ondulaient les danseurs éclairés par le scintillement des projecteurs. A gauche, s’alignaient des banquettes occupées par des couples enlacés, par des hommes seuls ou en groupe attablés devant des bouteilles d’alcool. A notre entrée, beaucoup de regards se posèrent sur nous et nous suivirent jusqu’au bar vers lequel nous nous dirigions. A ma grande surprise, Julia paraissait être connue : sur notre passage, plusieurs types lui firent un petit signe amical de la main, un ou deux se déplacèrent pour l’embrasser et certains même posèrent leurs mains sur ses fesses… A ma grande surprise elle se laissa faire. Attentive à ne pas trébucher, la démarche un peu raide je suivais Julia pas à pas comme un petit toutou stressée à l’idée qu’elle puisse me planter là pour rejoindre une de ses connaissances. Heureusement elle n’en fit rien et me présenta à eux comme une amie de province venue passer quelques jours à Paris.

- Hello les garçons, ça va ? Je vous présente Clarisse une copine. Clarisse chérie, embrasse-les, voyons! Excusez là, elle est un peu timide mais je suis sûre qu’elle va très vite se mettre dans l’ambiance… ah. ah…

Morte de honte, je dus faire la bise à au moins une dizaine de ses amis avant de pouvoir rejoindre le bar avec elle. Julia se percha sur un des hauts tabourets, croisa ses jambes et m’invita à m’assoir en face d’elle. J’essayais de me hisser à mon tour, maladroite sur les hauts talons de mes cuissardes qui glissaient sur la barre du tabouret et je pense que je serais tombée si un bras secourable ne m’avait pas soudainement aidé à rétablir mon équilibre. Confuse, je levais les yeux et découvris que c’était celui d’un homme jeune, la trentaine, plutôt grand et musclé, très bronzé dont le regard clair était braqué sur mes cuisses. A ma grande honte je m’aperçus que ma jupe remontée dévoilait très largement la lisière de mes bas et les attaches du porte-jarretelles. Rougissante je m’affairais à remettre un peu d’ordre dans ma tenue tandis que l’homme maintenait galamment mon équilibre en attendant que je sois totalement installée. La scène n’avait bien entendu pas échappée à Julia qui souriait en me regardant me confondre en excuses.

- Et bien ma chérie ! Heureusement que ce beau jeune homme était prêt à bander ses muscles pour te rattraper ! Je parierais que tu l’as fait exprès… Ah ah ! Mais voyons remercie-le comme il le mérite !

- Heu… oui merci beaucoup monsieur. C’est très gentil à vous…

- Embrasse- le voyons, chérie…

Je ne pouvais faire autrement que de m’exécuter. Hésitante je me penchais vers mon voisin, posais mes mains sur ses larges épaules puis déposais deux rapides baisers sur ses joues envahies par une virile barbe naissante. J’étais très troublée : ce n’était certes pas la première fois que j’embrassais un garçon mais je ne l’avais jamais fait en tant que fille. Un garçon qui portait, qui plus est, Dior Sport, mon parfum ou du moins celui que je portais autrefois. Un coup de blues tomba sur mes épaules …

- Merci encore…

- C’était avec un réel plaisir je vous assure ! J’aime secourir les jolies femmes en difficultés. Moi c’est José. Comment vous prénommez vous ?

- Heu… Clarisse.

- Mmmm ravissant ! J’aime beaucoup ce prénom ! Je suis espagnol d’origine. J’aime beaucoup la France et aussi les jolies françaises.

- Et bien ma chérie, tu ne me présente pas ? Moi c’est Julia et j’adore l’Espagne où je suis allée à de nombreuses reprises dans le cadre de ma profession. Clarisse mon amie de passage à Paris adore l’Espagne également. N’est-ce pas Clarisse ?

- Euh oui… J’aime beaucoup !

- Vous connaissez quelle région d’Espagne ?

- La région de Barcelone et le Sud

- C’est justement ma région d’origine : je suis de Malaga.

- Ah oui…nous connaissons Malaga ! Nous y avons passé de belles vacances n’est-ce pas chérie ?

C’était vrai. Deux ans auparavant nous avions passé trois semaines dans un superbe lotissement en bord de mer. Julia qui passait le plus clair de la journée au bord de la piscine m’avait laissé une certaine liberté. J’en avais bien sur profité pour draguer les filles sur le bord de la plage. Le souvenir d’une jeune hollandaise blonde que j’avais convaincue de me suivre dans le repli d’une dune me revint en mémoire. Je revis ses gros seins blancs et laiteux, ses fesses un peu trop volumineuses, ses yeux étonnés quand je l’eus pénétrée sans aucun préliminaire « Les français est une cochon » répétait-elle avec un accent des plus ridicules… J’effaçais ces images aussitôt. Quelle revanche pour elle si elle me voyait aujourd’hui affublé d’une mini-jupe et maquillée comme une pute !

- Puis je vous offrir un verre ?

- Avec plaisir José. C’est très aimable à vous. Pour moi ce sera un cocktail maison.

- Et vous Clarisse ?

- Euh… je préfèrerais un jus de fruit.

- Jus d’orange ?

- Très bien merci…

Cela faisait des mois que je n’avais bu la moindre goutte d’alcool ! Julia sous prétexte de me faire perdre quelques kilos superflus et d’affiner ma taille qui je l’avoue s’était un peu empâtée, me l’avait interdit. Depuis j’avais retrouvé « une ligne de jeune fille » comme elle le disait ironiquement et je ne m’en portais que mieux mais j’avoue que je mourrais d’envie de déguster une bonne vodka ou un whisky comme je le faisais quotidiennement avant que tout bascule…

- Clarisse tient à conserver la ligne ! plaisanta Julia. En plus, l’alcool lui tourne la tête et elle tombe dans les bras du premier venu quand elle en boit…

- Ah intéressant ! C’est dommage : j’aurais aimé être celui-là ! Avec des beautés telles que vous, tous les hommes rêvent d’être des tombeurs !

- Ah, ah, ah…

Je me forçais à rire un peu avec eux malgré la gêne qui me paralysait depuis que j’étais assise sur ce tabouret instable. Les jambes croisées, le dos droit, les mains sur mes genoux, je sentais le regard inquisiteur de José posé sur moi comme un fer rouge. J’avais chaud, la sueur me coulait dans le dos par intermittence, la rougeur me montait au visage. Je me sentais prête à défaillir… Julia dû avoir pitié de moi car, quelques minutes plus tard, elle me proposa de la suivre aux toilettes pour soit disant nous refaire une beauté en attendant que soient servies nos consommations. Je ne me fis pas prier.

Dans ce secteur de la boite, l’air conditionné apportait une sorte de fraicheur qui me rasséréna quelque peu et je repris contenance. Julia devant le miroir, refit le contour de ses lèvres et m’invita à en faire autant.

- Rafraichis toi un peu et remaquille toi ma chérie. Ton rimmel a coulé un peu sur le coin à gauche…

- Euh…Je ne sais pas si je dois rester...J’ai peur…

- Peur de quoi ? Tu plaisantes j’espère ?

- Ce type, là… Ce José…

- C’est un garçon charmant crois-moi… Un peu dragueur comme tous les mecs mais ce n’est pas à toi que je vais apprendre comment se comporter avec eux.

- C’est-à-dire ?

- Oh ne joue pas les ingénues je t’en prie ! Il va te draguer, te peloter peut-être un peu ou t’embrasser et puis basta. C’est le lot de toutes les jolies femmes et il faut hélas s’y résigner… Si tu sais le remettre à ta place tu ne crains rien.

- Je… je ne parviens pas à croire que cet homme me prenne pour une vraie fille…

- C’est dans ta tête chérie ! Tu es ravissante et je suis sûre qu’aucun des mecs à qui je t’ai présentée ne se doute une seule seconde de ton petit secret… José pas plus qu’un autre. Tu as vu comme il te dévore des yeux ?

- Justement. Il me semble qu’il se doute de quelque chose. Il ne cesse de mater mes cuisses sans doute pour s’assurer de ce que je suis…

- Ta, ta ta… Les mâles matent les cuisses des filles depuis toujours et ce n’est pas prêt de se terminer. Dois-je te rappeler…

- Non Madame, euh… Julia, excusez-moi. Vous avez raison.

- Tu as fini ? Allez, on y retourne ! Et tâche de te ressaisir ma chérie ! Etre une femme libérée ce n’est pas si facile comme dit la chanson mais je suis avec toi ! conclu-t-elle en déposant un baiser sur ma joue

Luttant contre une envie folle de la serrer dans mes bras je sortis derrière elle et je la suivis à travers la salle encombrée de danseurs. Leurs regards, leurs clins d’œil et leurs sourires convergeaient sur nous mais je ne les voyais plus. Mon angoisse, mes appréhensions avaient disparus comme par enchantement grâce à ce baiser. La fin de mes épreuves, je le sentais, était enfin arrivée… Malgré tout ce que je lui avais fait subir, malgré ma trahison, ma femme adorée, m’aimait toujours et je venais d’en avoir la preuve ! Tout allait redevenir comme avant…ou presque. Oh, comme je l’aimais ! Grâce à elle j’avais compris la fragilité de l’être humain, sa vanité et sa futilité. Je m’étais fourvoyé dans un rôle de Don Juan d’opérette pendant des années et cela aurait pu continuer si elle ne m’avait pas ouvert les yeux. Grâce à elle j’avais vécu pendant quelques mois la dure condition des femmes soumises à la dictature de notre société misogyne. Quelle leçon j’avais pris ! Avec ma cage Julia m’avait libérée de mon carcan d’obsédé sexuel et j’étais prête à m’en glorifier si le cas se présentait ! Comme je me sentais au-dessus de tous ces mecs qui mâtaient effrontément mon cul ! Vous ne m’arrivez pas à la cheville malgré vos muscles et la pseudo virilité que vous arborez fièrement dans vos pantalons, messieurs ! Aujourd’hui je sais ce que c’est que d’être une femme et je me sens enfin libre ! Et je vous plains…

Complètement désinhibée j’ondulais fièrement des hanches perchée sur les talons de 15 cms de mes cuissardes. Julia marchait près de moi et je m’attendais presque à ce qu’elle me donne le bras quand je la vis se diriger soudainement vers un grand black et se suspendre littéralement à son cou. L’homme vêtu d’une chemise ouverte sur un torse musclé lui fit un large sourire, l’embrassa sur la bouche et la fit tournoyer en lui parlant à l’oreille. Interloquée, je regardais Julia acquiescer sourire aux lèvres, radieuse comme je ne l’avais jamais vue. Je n’en croyais pas mes yeux : quels liens pouvaient donc unir ma femme à ce type dont elle ne m’avait jamais parlé et avec qui elle paraissait être très intime ? Un collègue de travail ? Un ami de longue date ? Dévorée par la jalousie et la curiosité, je restais plantée sans réaction au bord de la piste. Toute mon assurance et ma joie avaient disparus pour faire place à une sourde inquiétude. Enfin elle parut se souvenir de moi et me fit comprendre d’un geste de la main que l’homme l’invitait à la suivre. Devant mon air interrogatif elle s’approcha finalement de moi

- Omar m’invite à sa table avec des amis.

- Euh… Ok. Et bien moi je vais retourner au bar…

- Avec José… Mmmmm… comme je t’envie… Au fait, Omar je te présente Clarisse une amie. Clarisse : Omar.

- Enchantée…

- Salut ma belle ! Tu es sûre que tu veux pas venir nous rejoindre ? murmura- t-il à mon oreille en me serrant entre ses bras musclés.

- Euh non… je suis avec un ami au bar…

- Dommage beauté ! J’aurais bien fait connaissance avec toi… Une autre fois peut-être ? Allez, file vite le rejoindre : on dirait qu’ il commence à s’inquiéter ! Ah, ah ! plaisanta-t-il en me propulsant d’une main aux fesses.

Le rire de Julia me suivit jusqu’au bar où je rejoignis José qui m’attendait en observant la scène.

- Heu… Julia te prie de l’excuser mais elle a été invitée par des copains à boire un verre.

- J’ai vu, oui ! Ce n’est pas grave au contraire : je vais pouvoir profiter plus pleinement de votre présence Clarisse ! répondit-il en m’aidant galamment à me percher sur mon tabouret

- Dites-moi, elle a l’air de connaitre beaucoup de monde votre amie ! Vous vous connaissez depuis longtemps ?

- Euh non… à peine quelques mois. Nous nous sommes rencontrées au sein de son entreprise… Je suis sa secrétaire de direction… mentis-je.

Ce qui était vrai par contre, c’est que je ne connaissais pas ma femme. Elle qui m’avait toujours dit détester les boites, qui n’aimait pas danser, elle qui n’acceptait que rarement, mes invitations à diner au restaurant et d’encore plus rares sorties au cinéma, était apparemment une habituée d’une boite de nuit ! Elle que je croyais réservée, plutôt timide et prude s’habillait sexy et s’affichait avec des hommes avec qui elle paraissait très bien s’entendre pour ne pas dire plus ! C’était incroyable ! Et pour couronner le tout elle se jetait dans les bras de cet Omar avec qui elle paraissait être plus qu’intime ! Etait-elle sa maitresse ? Non, je n’arrivais pas à le croire : une amie, une complice peut-être mais impossible qu’elle puisse être à la hauteur des appétits sexuels de ce genre de type : un chaud lapin assurément auprès duquel Casanova faisait figure de gentil libertin… Une chose était sûre en tout cas : depuis qu’elle avait appris son infortune, Julia avait beaucoup changé et j’étais en quelque sorte responsable de cette métamorphose dont je devais finalement me réjouir. A tout prendre, même si j’avais beaucoup aimé l’ancienne Julia, la nouvelle ne me déplaisait pas, au contraire… Et de toute façon il était trop tard pour regretter…

- Je suis désolé Clarisse mais vous allez devoir boire son verre…

- Quel verre ?

- Et bien, celui qu’elle avait commandé : le cocktail… comme elle n’est pas là…

- Mais peut-être va-t-elle revenir. C’est même sur ! ajoutais-je un peu paniquée à l’idée de désobéir aux consignes de Julia…

- Mais peut-être pas… Allez laissez-vous faire… L’alcool sert à mieux savourer les bons moments. Un petit verre ne peut vous faire de mal. Trinquons à notre rencontre ! A votre santé Clarisse !

- A votre santé… euh…

- José.

Je trempais mes lèvres dans le verre sous le regard goguenard de José. Le cocktail, à base de vodka me brula presque les lèvres puis me mis instantanément dans un état proche de l’ivresse au point que je le soupçonnais un instant d’avoir versé une drogue quelconque dans mon verre à mon insu. Mais apparemment non. Ma diète ou le traitement dont Julia avait augmenté la dose afin de « calmer ma libido » y était probablement pour quelque chose. La gorgée à peine avalée, j’eus en tout cas mal à la tête et sentis ma vue se brouiller. Comme dans une sorte de rêve, je vis son visage se rapprocher du mien et sentis sa main se poser sur mon genou. Alors que tous mes sens me commandaient de me lever et de fuir, je restais sans réaction, tétanisée par l’émotion, figée comme le serait la proie d’un serpent.

- Tu es très excitante Clarisse ! J’aime beaucoup ta tenue, tes bottes ! Tu es toujours aussi sexy ? Tu me plais beaucoup ! Tu as un petit ami ? Tu aimes faire l’amour ?

Je tentais de répondre du mieux que je le pouvais à cette avalanche de questions. Oui… Non…Oui… tandis que sa main remontait lentement le long de ma cuisse, puis plus de plus en plus loin vers l’attache de mes bas. Je me laissais toujours faire et à ma grande honte, je sentais une troublante excitation remonter le long de mon ventre : déjà imperceptiblement mes cuisses s’ouvraient, mes tétons se dressaient et devenaient douloureux…. « Il va te draguer, te peloter peut-être un peu ou t’embrasser et puis basta. C’est le lot de toutes les jolies femmes et il faut hélas s’y résigner… Si tu sais le remettre à ta place tu ne crains rien. » Les mots de Julia se heurtaient dans ma tête. Le remettre à sa place… Il fallait que je réagisse d’urgence ! Dans un dernier sursaut, je parvins à le repousser brutalement alors qu’il tentait de m’embrasser- ce qui ne l’empêcha pas de refaire une tentative quelques secondes plus tard- puis me levais précipitamment. J’avais repris quelque peu conscience et me dirigeais un peu flageolante vers la piste dans l’espoir de retrouver Julia. José me suivit, tenta de me retenir…

- Puis je vous inviter à danser Clarisse ?

- Non, non, je ne veux pas ! Laissez-moi je vous en prie !

Je m’arrachais brusquement à ses bras et me dirigeais vers les toilettes. Il fallait absolument que je reprenne mes esprits !

Je contemplais mon visage dans le miroir… Qui étais-je réellement ou plutôt qu’étais-je devenu(e) ? Un homme, une femme, une sorte de créatures monstrueuse au sexe indéfini ? A cet instant précis j’étais incapable de répondre à cette question. Machinalement j’ouvris mon sac à main, et en sortis ma trousse à maquillage, songeuse…. Je remis du rouge sur mes lèvres, du mascara autour de mes yeux et un peu de blush sur mes joues… A ma grande honte, j’étais obligée d’admettre que je n’avais plus rien d’un mec, ni physiquement ni même mentalement et que j’avais fini par être totalement féminisé. Et de toute évidence, c’était en tant que femme que je me sentais le mieux, que je me sentais moi-même. Mais de là à me jeter dans les bras du premier inconnu qui passe, il y avait un pas que je me refusais à franchir…

Toute à mes pensées je n’avais pas remarqué deux jeunes blacks qui s’étaient assis sur la rangée de lavabos et me regardaient me remaquiller en faisant des commentaires…

- Tu as vu frère, cette belle poupée blanche égarée dans notre territoire ?

- Oh oui ! j’ai vu ! Et à mon avis elle n’est pas arrivée là par hasard !

- Tu crois qu’elle cherche quelque chose ?

- Bien sûr, frère ! De la bite ! De la belle queue de black bien dure. Toutes les blanches aiment ça !

- C’est vrai frère ? Et tu crois que celle-là…

- Bien sûr : comme les autres…

Mon regard inquiet fit le tour des toilettes cherchant une échappatoire et c’est là que je remarquais la rangée d’urinoirs à ma droite : j’étais entrée par erreur dans les toilettes des hommes !

- Oups…pardon messieurs, je crois que je me suis trompée, désolée. En fait, je croyais être dans les toilettes des filles. J’ai dû boire un peu trop… dis-je précipitamment en refermant ma trousse à maquillage

- Pas grave ma belle, tu t’es laissée guider par ton envie de queues et tu as atterri ici, normal… Tu as de la chance qu’on soit passés par là nous aussi ! Ah ah…

- Tu voulais gouter de la bonne bite noire ? Et ben tu vas être servie ma belle !

La réalité de la situation m’apparut soudain dans toute son horreur : j’allais me faire violer ! Violée par deux blacks ! Un titre de film me revint à l’esprit « Baisée par deux blacks dans un parking » suivi par quelques images de fille écartelée par des sexes immenses. A l’époque cela m’excitait… Mais c’était loin d’être la même chose maintenant ! Tétanisée par la peur, je vis les deux hommes défaire leurs ceinturons sourire aux lèvres…

- Je vous en prie, ne faites pas cela ! Je… je suis un mec… leur criais-je suppliante en soulevant ma petite jupe.

- Quoi ? merde, c’est un travelo frère, un enfoiré de trav !

- La salope ! Tant pis pour lui, il va prendre cher !

Au risque d’éprouver la honte de ma vie, je me promis de me mettre à hurler s’ils s’approchaient de moi puis de tenter coûte que coûte une sortie en force. Une tentative sans doute vouée à l’échec : personne n’entendrait mes cris avec la musique assourdissante de la salle. Quand à m’échapper, ces deux salauds me bloquaient le passage vers la porte. De toute façon, je n’étais pas sûr d’aller très loin perchée sur mes talons… Mon seul espoir : que quelqu’un vienne à mon secours. Mais qui aurait le courage de s’interposer face à ces deux malabars ? Non, personne ne viendrait à mon secours. Il fallait que je me rende à l’évidence : ces deux brutes allaient me violer puis me casser la gueule c’était sûr… Résignée, j’allais m’abandonner à genoux aux pieds de mes violeurs quand vint le miracle : José venait d’entrer dans les toilettes.

- Ah, vous êtes là Clarisse ? Je vous cherchais ! Apparemment vous vous trompée de porte, plaisanta t-il.

Soulagée, je me précipitais vers lui puis me laissais guider, sanglotante, vers la sortie sous les quolibets des deux blacks qui toutefois, ne firent aucun geste pour nous retenir.

- Les toilettes pour femmes sont là, Clarisse. Je vous laisse vous remettre de vos émotions. Je vous attends à la porte.

Dix minutes plus tard, j’étais dans ses bras, remaquillée, recoiffée et rassérénée.

- Vous vous sentez mieux Clarisse ?

- Oui… merci José mais j’ai eu très peur. Grace à vous, je… Je m’excuse pour tout à l’heure…

- Chut… ce n’est rien. Maintenant, acceptez-vous de danser avec moi ?

- Euh… oui mais je ne sais pas trop danser…

- C’est un slow : rien de très difficile. Collez-vous à moi et laissez-vous aller.

Joignant le geste à la parole, José me pris dans ses bras et m’entraina au milieu de la piste sur laquelle évoluaient des couples dans un slow lent et langoureux.

- Mets tes bras autour de mon cou et ferme tes jolis yeux, chérie…

Il y avait bien longtemps que personne ne m’avait parlé aussi gentiment et après toutes mes émotions, cela me fit un bien fou. Je ressentis tout à coup une immense reconnaissance pour José, presque une attirance… J’avais envie de pleurer… Ma main caressa timidement sa nuque, ses cheveux courts, son cou musclé. J’avais envie de l’embrasser mais je n’osais pas…

- Ton cœur bat très fort… C’est moi qui te fais cet effet- là ?

Je ne répondis pas. Une larme coula de mes yeux sur ma joue. José la recueillit du bout du doigt, me prit la main, me sourit… Devant tant de bienveillance je craquais : mes lèvres s’approchèrent des siennes pour un timide bisou qui se termina très vite en baiser passionné. Mais que fais-tu Eric ? Tu es fou ? me répétait la petite voix de ma conscience. Oui, j’étais fou- ou folle- sans aucun doute mais je me sentais tellement bien dans les bras de cet homme que j’avais envie de m’y lover et de m’abandonner à ses caresses. A quoi bon lutter contre sa nature profonde et au désir que je sentais monter en moi ? José était le premier depuis plusieurs mois à être gentil avec moi, à me donner du réconfort et Dieu sait que j’en avais besoin après ce que je venais d’endurer. Qu’il soit un homme importait assez peu et pour tout dire je m’en fichais complètement à cet instant précis…

José dû ressentir mon état d’esprit car il en profita pour reprendre ses caresses insidieuses : après avoir doucement caressé mon dos par-dessus mon haut, il descendit ses mains sur mes fesses qu’il effleura d’abord puis caressa de façon beaucoup plus appuyée… Je n’aurais jamais imaginé pouvoir éprouver un quelconque plaisir à me laisser peloter le cul par un homme et pourtant je devais admettre que sa sensation était loin d’être désagréable. Ce ne fut que lorsque je sentis sa main s’insinuer sous ma jupe que j’eus le réflexe de l’en empêcher mais c’était déjà trop tard : le plaisir commençait à monter en moi et je ne pouvais plus lutter contre. Je sentis sa main puis ses deux mains se poser sur la peau nue de mes fesses puis après quelques tâtonnements un doigt s’insinua sous la ficelle de mon string et pénétra doucement mon intimité. Inutile de dire que c’était la première fois que je goûtais à ce genre de caresses et j’étais loin d’imaginer le plaisir qu’elle pouvait procurer.

J’avais toujours adoré les plaisirs du sexe mais comme tout macho qui se respecte, j’avais dans ce domaine des idées finalement très rétrogrades. Je considérais par exemple, qu’une relation sexuelle « normale » ne pouvait être le fait que d’un homme et d’une femme. L’homosexualité ? Cela existait bien sûr mais je la tolérais, à la rigueur, uniquement chez les femmes. Les scènes de gouinages qui émaillaient les films X m’émoustillaient plutôt mais à la condition qu’elles se déroulent sous les directives d’un partenaire mâle. Quant à l’homosexualité masculine, elle me faisait horreur et je refusais d’admettre qu’on puisse éprouver un quelconque plaisir à la sodomie et autres actes que je n’hésitais pas à qualifier de « contre nature ».

Six mois plus tard, voilà que je me retrouvais placé devant le fait accompli si je puis dire. Et cela était loin de me dégoûter comme je l’aurais pensé ! Indéniablement, José dont le doigt avait entièrement pénétré mon anus, me procurait un certain plaisir et même… un plaisir certain ! Après tout, il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis, me rassurais- je, et je tendis mes fesses à ses caresses comme une femelle en chaleur.

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- Alors raconte-moi ta soirée chérie… Tu as passé un moment agréable avec José ?

- Oui, Mada… euh… Julia mais…

- Mais quoi ?

- Rien…

Julia est assise, jambes croisées, sur le canapé du salon. Je viens de la déchausser et je masse ses pieds endoloris par les talons.

- Que s’est-il passé après notre séparation ? Raconte !

- Rien de spécial… Nous avons discuté, bu un verre…

- Tu te fiches de moi ?

- Mais non, je vous assure…

- Pour la dernière fois, raconte-moi ce qui s’est passé sans rien omettre ! Je t’ai aperçue en train de danser avec lui. Et ma foi tu avais l’air de ne pas t’ennuyer ! Omar m’a dit qu’il t’avait même vu l’embrasser. Vrai ou pas ?

- Oui… c’est vrai

- Alors je t’écoute ! Que s’est-il passé lorsque tu l’as rejoint au bar ?

- Euh… au début rien ou pas grand-chose… Nous avons discuté en buvant nos verres. Comme vous l’aviez prévu il m’a un peu pelotée et tenté de m’embrasser mais je ne me suis pas laissé faire.

- Ensuite ?

Ensuite, il y avait eu ce verre d’alcool que je m’étais laissé convaincre de boire suivi par cette erreur impardonnable de choix de toilettes qui avait failli me coûter très cher ! Pour des raisons évidentes, je préférais taire certains épisodes de ma soirée et rester autant que possible dans le flou. C’était sans compter la curiosité de Julia…

- Effectivement, nous avons dansé ensemble. Je ne voulais pas au début mais il a insisté et j’ai… j’ai fini par céder. C’est là, pendant le slow qu’il m’a un peu caressée…

- Mmmmm, ah oui, seulement un peu ? Et tu t’es laissé faire, petite chienne ?

- Oui… C’est-à-dire que je ne pouvais pas faire autrement : il me serrait tellement fort.

- Oui on dit ça, ah, ah ! Et où t’a- t-il caressé ?

- Le dos, les cuisses, les fesses…

- Et bien ! Je vois que tu n’es pas aussi farouche que tu ne veux le laisser croire, ma belle !

- Je… je vous demande pardon…

- Mais de quoi ? Tout le monde a le droit de s’amuser un peu et je ne t’avais pas interdit de le faire. Moi-même, j’en ai largement profité de mon côté, rassures toi !

Cela n’avait rien pour me rassurer mais je ne fis, bien entendu, pas de commentaire.

- Avoue que tu as aimé petite vicieuse !

- Oui, j’avoue que ce n’était pas désagréable de danser avec lui...

- Et c’est là que tu l’as embrassé !

- Oui… enfin nous nous sommes embrassés

- Et ensuite ?

- Il… il m’a caressée, il m’a touché les fesses… Puis il m’a emmenée dehors sur le parking. Il m’a encore embrassée et pelotée. Voilà, c’est à peu près tout…

- Je ne pense pas non ! Dis- moi tout si tu ne veux pas que je me fâche !

- Et bien, il était très excité, il me disait des choses cochonnes…

- Du style ?

- Euh…ça me gêne de vous les répéter…

- J’aimerais ne pas avoir à t’arracher les mots de la bouche, Clarisse. Tu n’as ni à te vanter ni à avoir honte de ce que tu as fait avec José. Toutes les femmes connaissent ce genre d’expérience un jour ou l’autre. Disons que pour toi, c’est arrivé plus tard que d’habitude… Maintenant je t’écoute. Je veux tous les détails, compris ?

- Oui Madame. Et bien, il me disait par exemple : « tu as un beau cul, ma salope », « tu es trop bandante avec tes cuissardes », « tu es ma pute » et autres… Et puis, pendant qu’il m’embrassait il a glissé ses mains sous mon haut et m’a caressé les seins. Il a titillé mes tétons et… vous savez à quel point ils sont sensibles. Je ne savais plus où j’étais ni ce que je faisais, j’étais sur une autre planète… Il a levé ma jupe et s’est mis à me caresser les fesses en écartant mon string pour le faire glisser le long de mes cuisses. J’étais paniquée, je ne voulais pas qu’il se rende compte de…

- Oui petite chienne, tu avais peur qu’il découvre qui tu étais et qu’il te laisse en plan. Avoue !

- Oui… peut-être, je ne sais pas. En tout cas, j’avais peur, j’avais honte et j’étais excitée à la fois… Alors pour faire diversion, en quelque sorte, je me suis mise à caresser son sexe…

- Ah, ah ! Belle diversion en effet ! Et, il était comment ?

- Oh… et bien, il bandait très fort, et cela faisait une très grosse bosse ! Je la sentais palpiter sous son pantalon. Il m’a dit : « tu as envie de ma queue, n’est-ce pas ? » Et j’ai dit oui sans trop réfléchir.

- Ben voyons… Et ensuite ? ,

- Ensuite, il a ouvert la portière côté passager, il m’a fait assoir sur le siège puis il a défait sa ceinture et baissé son pantalon… Son sexe a jailli de son slip.

- Comment était-il ? me coupe Julia les yeux brillants

- Euh… pas très grand mais épais. Il s’est masturbé quelques secondes devant moi puis il a présenté devant mon visage. Il… il m’a dit : « Suce-moi chérie ! Vite ! »

- Tu devais être aussi impatiente que lui je suppose ?

- Oh, ce n’est pas gentil de vous moquer de moi Madame… Non, au contraire : j’étais morte de honte ! Je ne savais plus quoi faire. Il a dû se rendre compte que j’hésitais parce qu’il m’a dit : « tu aurais peut-être préféré que je te laisse entre les mains des deux blacks ? » C’est ça qui m’a décidé…

- Quels blacks ?

- Euh…j’ai oublié de vous dire que j’ai failli me faire violer par deux jeunes noirs dans les toilettes. Je m’en suis sortie grâce à José qui est venue à mon secours…

- Ohhh… comme c’est touchant ! Le preux chevalier qui vient au secours de sa belle ! Et toi comme une gourde tu l’as cru ?

- Comment ça ? Je ne comprends pas.

- Et bien ma chérie, José et ces deux types étaient de mèche ! Les blacks te foutaient la trouille et José arrivait pile poil pour te sauver ce qui lui donnait une chance de te sauter. Un classique ! Donc tu l’as sucé si je comprends bien ?

- Ben oui… pour lui montrer ma reconnaissance…

- Ah, ah !!! Ce que tu peux être naïve ma pauvre chérie ! Ceci dit une pipe n’a jamais fait de mal à personne, n’est-ce pas… C’est un premier pas… Tu as été jusqu’au bout ?

- Jusqu’au bout ? Euh… non : j’ai juste embrassé son sexe deux ou trois fois et posé ma langue dessus. Il a joui tout de suite sur mon visage et sur mon haut. J’en avais partout…

- Un éjaculateur précoce ! Ma pauvre Clarisse, tu n’as vraiment pas eu de chance ! Ca t’apprendra à te méfier des mecs avec des grosses bagnoles : ils ont souvent quelques problèmes avec leur virilité. Pauvre chérie, tu dois être frustrée ?

Je ne répondis pas à la question. Non, je n’avais pas l’impression d’avoir été frustrée, plutôt soulagée que ce cauchemar se termine mais je ne sentais pas Julia capable de le comprendre. Les yeux brillants, elle me fit signe d’arrêter mes massages, se leva à demi pour soulever sa robe et écarta ses cuisses. Prenant mon visage entre ses mains elle l’emmena jusqu’à sa vulve luisante de ce que je pris tout d’abord pour ses sécrétions intimes.

- Mais si, tu es frustrée, avoue-le… Et tu culpabilises : tu ne peux t’empêcher de te dire que tu n’as pas su t’y prendre avec lui… Je me trompe ?

- Euh non…

- Mmmm… j’en étais sûre ! Mais ce n’est pas de ta faute chérie… Du moins pas entièrement. D’ailleurs, dès demain, je t’apprendrai comment réussir une fellation convenable… En attendant, tu vas me lécher. Mmmm, je sais que tu te débrouilles très bien et que tu adores ça, n’est-ce pas, petite chienne. Allez en position, à quatre pattes devant moi ! Et pendant que tu me lèche le minou, je vais te raconter ma soirée…

 

Ma déchéance (7)

 

Un peu choqué par cette inhabituelle vulgarité, je scrutais son visage à la dérobée imaginant un instant que Julia était ivre, puis je me rappelais l’aversion qu’elle avait toujours eut pour l’alcool. Et qu’importait après tout puisqu’elle me demandait de lui donner du plaisir ! J’étais fou de joie, tremblant d’excitation contenue !

Depuis un an, j’étais privé de ses caresses, de son corps, de ses baisers et je ne l’avais pas touché autrement que pour lui faire des massages… Depuis un an j’étais soumis à une abstinence forcée non seulement physique mais aussi psychique, empêché de lui témoigner mon désir, mon amour, ma tendresse. Depuis douze longs mois, je rêvais nuit et jour de la serrer dans mes bras, de la caresser, de lui faire l’amour. L’image de son sexe notamment ne m’avait pas quitté au point devenir une véritable obsession ! Julia ne s’en doutais pas mais pendant toute cette longue période d’abstinence j’avais baisé avec elle de toutes les façons et dans toutes les positions possibles. J’avais caressé, pénétré, léché sa chatte des milliers de fois, j’en avais respiré les parfums étranges et capiteux, dégusté ses nectars à la source, effleuré la douceur de sa peau soyeuse… Son sexe magnifique était devenu pour moi l’objet de tous mes désirs, un Dieu que je vénérais et que j’aspirais à retrouver chaque seconde… La pose de ma cage n’avait fait qu’exacerber cette obsession tant l’esprit avait pris le pas sur le physique. Je ne bandais plus ni ne me touchais plus mais je lui rendais hommage en pensée et j’étais parvenu à ressentir une sorte de jouissance cérébrale incomparablement plus subtile qu’autrefois. Ce sexe, le sien et uniquement lui, j’en avais rêvé jour et nuit au point d’en devenir littéralement fou amoureux- ou peut-être plutôt devrais-je dire, folle ? Et voilà qu’au moment où elle me permettait enfin de lui rendre hommage, une force invisible m’en empêchait…

Subitement submergé par une sourde inquiétude, je cherchais fébrilement dans ma tête ce qui pouvait motiver ce soudain désir de sexe et cette invitation à lui faire l’amour ! Certes son attitude envers moi avait évolué depuis quelques jours : elle m’appelait parfois « chéri »- ou plutôt devrais-je dire, « chérie »- me traitait un peu moins durement qu’auparavant et elle me permettait de l’appeler par son prénom mais cela n’expliquait pas un tel changement d’attitude… Avais-je atteint l’aboutissement de l’ « expérience » qu’elle avait imaginé pour me punir de l’avoir trompée, m’avait-elle tout à fait pardonné et voulait elle, de cette façon, faire la paix avec moi ? Je m’accrochais à cette idée de toute mes forces mais une petite voix me disait que je faisais fausse router : « Faire la paix ? C’est mal la connaitre ! En te demandant de lui faire un cunnilingus elle t’humilie un peu plus en te rappelant ta triste condition de mâle castré tout juste bon à se gouiner avec elle. Sans parler de ta petite aventure avec José qu’elle n’accepte pas… Julia est jalouse, possessive… tu es bien placé pour le savoir ! » « Mais non, au contraire, ta petite aventure avec lui l’a émoustillée, me disait une autre voix… Une envie de baise, quoi de plus normal ? Et puis n’oublie pas qu’elle a toujours beaucoup apprécié se faire lécher le sexe ! »

C’était vrai… Combien de fois m’avait –elle dit : « Ohhh.. mon chéri, il n’y a que toi pour me faire jouir de cette façon ! » mais jamais je ne lui avais vu ces yeux brillants, ni connu cette précipitation, cette façon de parler… Soudain une idée s’imposa à mon esprit : Omar ! C’était lui qui l’avait excité et non mes pseudos talents d’amant et encore moins son désir de pardon ! Quel imbécile j’étais ! Un abattement terrible me submergea… « Je vais te raconter ma soirée » avait-elle dit : qu’avait-elle vécu avec lui qui puisse la changer à ce point ? Depuis ce jour fatidique de novembre, je n’avais cessé d’être tenaillé par les questionnements vis-à-vis de sa fidélité, question que j’avais tenté d’évacuer de mon esprit avec plus ou moins de succès… Ce soir, pour la première fois j’en étais persuadé, j’allais entendre de sa propre bouche l’aveu de mon cocufiage. Et contre toute attente, moi qui n’avait cessé de la tromper pendant des années sans état d’âme, cela m’était insupportable… A genoux devant elle, terrassé par l’angoisse qu’elle ait pu appartenir à un autre, je me mis subitement à trembler et à sangloter sans pouvoir me retenir…

Puis-je savoir ce qui se passe ? me questionna Julia en se relevant sur ses deux coudes.

- …

- Et bien j’attends !

Je pouvais difficilement lui dire l’humiliante vérité et cherchais désespérément une explication plausible.

- Et bien je… je… j’espérais pouvoir retrouver bientôt notre vie d’avant et que… parvins je à bafouiller entre deux sanglots…

- D’avant, c’est-à-dire ?

- Et bien… que bientôt nous redeviendrions un couple…

- Un couple ? Mais nous formons toutes les deux un couple non ? Que cherches-tu à me dire ?

- Je veux dire… un couple normal…

Julia attrapa une cigarette dans son paquet, l’alluma puis souffla vers le plafond un long nuage de fumée avant de me toiser d’un regard ironique.

- Normal ? Alors là, chérie désolée de t’enlever tes illusions mais il y a très longtemps que nous avons quitté toi et moi, les voies de la normalité… Et par ta seule faute dois-je te le rappeler….

- Pardon Madame, euh Julia. Mais… mais tu… euh… je suis quand même toujours comme votre mari ?

- Nous sommes effectivement mariés, mais tu n’es plus mon mari et tu ne le seras jamais plus, tu le sais... Comme tu ne seras jamais plus un homme d’ailleurs…

- J’ai… j’ai changé d’avis. Je…je souhaite redevenir comme j’étais…

- Comme tu étais ? C’est-à-dire ?

- Comme un…un garçon… articulais-je péniblement en sachant au fond de moi tout ce que ma demande avait de ridicule.

Car si je continuais à penser comme un homme je devais convenir que physiquement j’étais loin de ressembler aux stéréotypes masculins : les formes arrondies de mes hanches, de mes fesses et la proéminence de mes petits seins laissaient pour le moins, planer le doute sur ma nouvelle nature. Sans parler de la taille de mon sexe réduit à sa plus simple expression… Et comme je devais m’y attendre, Julia ne manqua pas l’occasion d’enfoncer le clou :

- Un garçon !? s’exclama t- elle en se relevant tout à fait. Mais ma pauvre chérie regarde-toi ! Tu as presque plus de poitrine que moi, une silhouette que plus d’une femme t’envierait, la peau aussi lisse qu’un bébé et tu voudrais redevenir un garçon ? Laisse-moi rire ! Tu es arrivée à un stade irréversible d’une transformation qui, je te le rappelle, ne t’a pas été imposée ! Tu as accepté de vivre cette expérience en pleine connaissance de cause et que je sache cela n’a pas eu l’air de te déplaire, mmmm ? Est ce moi qui t’ai forcée à acheter toutes ces chaussures à talons, ces bottes ? Non ! Et puis je crois me souvenir que ce sujet a été définitivement clos il y a peu de temps ! Je pensais que nous n’aurions pas à revenir dessus. Tu me déçois beaucoup Clarisse !

Sa réflexion ne fit qu’aviver ma honte et redoubler mes sanglots. Un mois plus tôt en effet, j’avais définitivement abandonné tous mes espoirs d’un possible retour en arrière et accepté ma nouvelle condition. Un peu par la force des choses, il est vrai…

 

Ce soir là, comme tous les soirs je m’étais présenté devant Julia pour qu’elle déverrouille le cadenas de ma cage afin que je puisse procéder à ma toilette intime.

- Ma chérie j’ai une bonne nouvelle pour toi : au train où vont les choses tu n’auras bientôt plus besoin de cage, avait-elle jugé en soulevant du bout de son ongle carminé mon sexe atrophié. Tu es contente ?

- Euh… oui mais pourquoi ?

- Pourquoi ? Et bien chérie, tout simplement parce qu’à première vue ta cage est devenue deux fois trop grande pour ton petit zizi. C’est très encourageant ! Cela veut dire que le processus arrive à son terme et qu’il n’y a donc plus aucun danger !

Je crus comprendre qu’elle évoquait le danger que je puisse recommencer à la tromper. Si tant est que je puisse en éprouver l’envie, j’étais moi aussi parfaitement rassuré sur ce point : mon sexe avait fini par devenir d’une taille tellement ridicule que je ne voyais mal m’en servir autrement pour mes besoins naturels. Pour l’instant…. Car je me connaissais assez pour craindre, au contraire de Julia, que dès qu’elle en aurait la possibilité la nature reprenne ses droits et que du même coup reviennent mes anciens démons….

- Euh… oui mais ne pensez-vous pas que si j’arrête mon traitement je risque de vous décevoir à nouveau ? avais-je répondu un peu hypocritement.

Il était clair, en effet dans mon esprit, que le port de la cage était lié avec le traitement anti érectile que je prenais tous les jours depuis six mois. Si j’arrêtais l’un, j’arrêtais l’autre.

- Tut tut… Laisse-moi juger veux-tu de ce que je dois faire ! Je n’ai pas dit que tu arrêtais ton traitement mais que ta cage devenait obsolète, nuance ! Abandonne tes illusions : ton oiseau ne prendra plus jamais son envol si je puis dire et ton corps va continuer à se métamorphoser. A ce sujet, il faut que je t’avoue quelque chose : les cachets anti érectile que tu prends depuis cinq mois sont ni plus ni moins que des oestrogènes, ou si tu préfères, des hormones féminines. D’où les changements que tu as pu observer sur ton corps et les effets secondaires assez désagréables j’en conviens, que tu ressens en ce moment. Mais rassures toi, cela ne durera pas ! Un certain équilibre va s’installer et tu pourras bientôt savourer pleinement ta nouvelle vie. :

Cette révélation m’avait plongé dans un abîme d’inquiétantes réflexions… Ainsi je prenais sans le savoir des hormones féminines ce qui expliquait tous les changements qui affectaient depuis six mois mon corps et mon psychisme. Ce traitement était-il dangereux pour ma santé ? Avait-il des effets irréversibles comme l’affirmait Julia ou étaient-ils passagers, comme je continuais à l’espérer d’une certaine manière ? Indépendamment de ces angoissantes questions, je ne pouvais m’empêcher de trouver ces perspectives plutôt excitantes car j’étais obligé de reconnaitre que Julia avait raison : indéniablement je prenais plaisir, et de plus en plus, à porter des vêtements sexy, à me maquiller et à marcher sur des talons hauts. A cause là encore, des hormones féminines ? Peut-être… Quand à la métamorphose de mon corps, l’inquiétude des débuts avait fait place à une certaine satisfaction à voir pousser mes seins et arrondir mes hanches. Julia avait encore raison : mon nouveau corps ne me déplaisait pas et au contraire, je le trouvais plutôt séduisant…

 

A genoux devant Julia, reniflant, tremblant, pitoyable je regrettais de m’être aventuré dans cette impasse. J’aurais mieux fait de lui avouer le véritable sujet de mon angoisse, à savoir le fait qu’elle ait baisé avec Omar ! J’en aurais eu le cœur net ! Au lieu de quoi je n’avais fait que la remonter bêtement contre moi. Mais contre toute attente, son visage ne montrait aucun signe de colère. Avec un sourire ironique aux coins des lèvres, elle fit mine de compatir :

- Voyez- vous çà : la pauvre chérie a besoin d’être rassurée sur son physique ! La meilleure preuve que ta féminité est définitivement installée, rigola- t-elle. Ceci dit, je compatis : c’est dur de ne pas s’accepter telle que l’on est… Finalement, je regrette de ne pas avoir écouté les conseils de ceux qui me disaient que le dosage hormonal était trop faible. Dès demain, je prends rendez- vous avec mon gynécologue pour qu’il modifie ton traitement de façon à ce que tu n’éprouves plus ce genre d’angoisses.

Je me remis à sangloter sans pouvoir me retenir. Augmenter les doses d’hormones signifiait pour moi l’abandon de mes toutes dernières illusions.

- Ne pleurniches pas petite sotte, cela abîme les yeux comme disait ma grand-mère. Tu as vu le succès que tu as eu ce soir ? Tous les mecs se retournaient sur ton passage et je suis sûre que cela était loin de te déplaire… Je me trompe ?

- N.. Non…

- Mmmm… j’en étais sûre. On ne peut pas lutter contre sa véritable nature. Aller file te refaire une beauté, mets-toi en nuisette et viens vite me retrouver. Je t’attends…

- Mais votre soirée ? Omar ! explosais-je dans un sanglot.

- Omar ? Ah, mais c’est donc ça ! Tu es jalouse !

- Oui ! Bien sûr : affreusement jaloux même !

- Tu n’as pas à l’être ma chérie, me rassura Julia avec un sourire amusé. Omar est pour moi un ami et seulement un ami et je te le laisse. Ceci dit, continua-t-elle en allumant une nouvelle cigarette, je peux comprendre qu’il t’ait plu… Quel bel homme et quel merveilleux danseur ! Jamais je n’ai connu ça dans les bras d’un homme ! C’était divin ! J’étais comme en apesanteur ! Mais cela n’a rien d’étonnant : tu as vu comme il est fort et musclé !

Ecoeuré par cette perfide allusion à d’éventuelles tendances l’homosexuelles, je choisis ne pas répondre : au petit jeu de la méchanceté, je n’étais pas de taille à lutter avec elle. La garce savait mieux que personne où appuyer pour faire mal. Non, malgré les apparences, je n’étais pas homo ! Et puis j’étais, ou j’avais été, un bon danseur moi aussi. Le meilleur en son temps… Depuis hélas, de l’eau avait coulé sous les ponts comme on dit et j’avais perdu ma place. Une de plus…

- Pas étonnant qu’il t’intéresse petite coquine ! continua- t-elle. Toutes les femmes sont prêtes à tomber dans ses bras ! Nous les filles, nous avons besoin de nous sentir belles et désirables dans les yeux de vrais hommes virils comme Omar. Cela nous sécurise et nous rassure comme tu auras l’occasion de t’en rendre compte… Au fait, tu l’as reconnu ? Non ? Tu ne te souviens pas de lui ? Nous avons joué au tennis ensemble à Saint Cloud il y a un an environ avec Hervé.

Effectivement je me souvenais maintenant de ce double que nous avions joué avec mon pote Hervé. Omar, qu’il nous avait présenté comme un de ses amis, portait les cheveux plus longs et une casquette, ce qui expliquait que je ne l’ai pas reconnu. Julia m’expliqua qu’il était avocat et qu’ils avaient échangé leurs cartes à la fin de cette partie de tennis.

- Je l’ai appelé le jour où j’ai découvert ce que tu sais… Nous avons longuement parlé ce soir-là… Et nous avons tout de suite sympathisé…

Ainsi c’était lui ! Je me souvenais à présent des rires qui ponctuaient ses conversations au téléphone dont je récoltais des bribes à travers la porte de mon placard. Un soudain découragement me submergea. Julia avait beau nier j’étais sûr qu’il l’avait séduite ! Rien de plus facile que d’emballer une femme en détresse comme j’avais pu moi-même le constater à maintes reprises, et ce salaud n’avait sans doute pas eu à faire beaucoup d’effort pour qu’elle lui tombe dans les bras ! Mais selon Julia, Omar l’avait seulement aidée à surmonter ce cap difficile en l’invitant à déjeuner et en discutant longuement avec elle.

- C’est fou comme cela m’a fait du bien de parler avec lui ! Il m’a posé une foule de questions sur moi, sur toi… Et ce jour-là, tu t’en doutes, je n’ai pas été tendre à ton égard. Je lui ai confié mes petits secrets et depuis nous sommes très proches ! Omar est un vrai ami auquel on peut tout dire et ce qui ne gâte rien, il est d’une discrétion à toute épreuve… La preuve, tu as vu, il n’a fait aucune réflexion à ton sujet alors qu’il sait depuis le début à quoi s’en tenir sur ton compte…

- Tu… tu lui as dit ? Il… il savait qui j’étais quand tu m’as présenté à lui ?

- Mais oui chérie… C’est lui-même qui m’a conseillé de ne pas en parler devant toi pour ne pas te mettre mal à l’aise. Tu vois de quelle délicatesse il est capable !

J’étais soudain prêt à pleurer. Moi qui pensait être passé inaperçue je me rendais compte que j’avais été le jouet d’une mise en scène…

- Euh… et José ?

- Quoi José ?

- Il était au courant ?

- Mais non idiote, pourquoi quelle idée ! Omar était le seul à savoir. Rassures toi, tu as réellement séduit José comme d’ailleurs beaucoup de messieurs ce soir… J’ai même l’impression que tu as tapé dans l’œil d’Omar… Oui, oui, il n’a pas cessé de me poser des questions sur toi…

- De quel genre ? questionnais-je flatté malgré moi par l’intérêt que j’avais suscité auprès de lui.

- De quel genre ? Par exemple, la façon dont s’était déroulée ta transformation, il m’a questionnée sur tes goûts en divers domaines et une foule de choses que j’ai oubliées… Tu l’intéresses beaucoup ma chérie, je t’assure.... Et toi ? m’interrogea-t-elle, en rejetant une volute de fumée vers le plafond.

- Quoi moi ?

- Allons ne fais pas l’innocente ! Je suis sure que tu aimerais passer un moment avec lui, petite vicieuse ! Tu crois que je n’ai pas vu le regard que tu lui lançais ?

Je ne me souvenais pas lui avoir lancé autre chose qu’un regard plein de réprobation et de déception mais je finis par me dire qu’effectivement j’avais du laissé transparaitre mon envie d’être à sa place, ce que Julia avait pris pour de l’attirance pour lui… Non même en cherchant bien je ne pensais pas être attirée par cet homme ni par aucun autre d’ailleurs… Cette évidence me rassura car au fond de moi, je me posais des questions sur le devenir de mon identité sexuelle du fait de mon changement hormonal. Mais non, tout allait bien, j’étais physiquement féminisé mais mon psychisme restait tel qu’il avait toujours été : celui d’un homme aimant les femmes. Certes je devais convenir qu’Omar était un bel homme… A la fois élancé et très musclé… Ses pectoraux que j’avais vu saillir sous sa chemise m’avaient particulièrement impressionnés moi qui n’avais jamais réussi à donner aux miens un semblant de volume malgré mes efforts à la salle de musculation…

 

Pendant tout ce temps qui m’avait paru durer une éternité, j’étais resté prostré devant Julia, talons et genoux joints comme elle exigeait que je sois lorsqu’elle devait me parler. La douleur de la position difficile à tenir avait fait que mon visage s’était imperceptiblement rapproché d’elle et de son sexe dont les effluves provoquaient en moi une sorte d’ivresse. Mu par une sorte d’attirance impossible à refreiner mes lèvres se posèrent soudainement sur sa vulve en signe de soumission. Oui, j’étais définitivement soumis à sa volonté et quoi qu’elle veuille faire de moi, j’étais prêt(e) à l’accepter pourvu que je puisse continuer à l’aimer… Ses jambes gainées de nylon s’écartèrent un peu plus en signe d’assentiment et je m’enhardis à explorer comme autrefois, à petits coups de langue, la peau soyeuse et lisse de son sexe épilé. Je fis plus que de coutume durer le plaisir ayant soin de ne pas toucher ses lèvres gonflées et humides de désir… Ma vengeance à moi…

- Ohhh mais qu’est-ce que tu fais petite chienne ? Tu veux me faire languir… Tu te fais désirer… Mmmm oui tu as raison, ce sera encore meilleur. Ne t’arrête pas surtout…

Sans cesser de lécher, je jetais un coup d’œil à ma petite poitrine qui ballotait sous la fine dentelle de mon corsage au rythme de mes coups de langue. Evidemment, il était trop tard pour espérer devenir aussi musclé qu’Omar…Mais me consolais je, il y avait des hommes virils et d’autres moins. Je faisais tout simplement partie de cette deuxième catégorie et je n’y pouvais rien… Après tout, Julia ne cessait de me dire qu’elle me préférait comme j’étais maintenant, qu’elle était fière de mes « mignons petits tétons » et je devais convenir que j’avais fini par l’être moi aussi…

- Mmmm oui, c’est bon !! Quelle bonne gouine tu fais ma chérie ! Mmmm… je suis sure que tu penses à Omar n’est ce pas ? C’est lui qui t’excites avoue le…

Oui, je pensais à Omar… L’image de sa queue noire la pénétrant s’imposa à moi sans que je ne puisse rien faire pour la chasser. Elle était grosse et dure, tendue à l’extrême comme celles de ces étalons blacks que j’avais pu observer sur les films X. Elle s’insinuait doucement entre ses deux lèvres trempées, pénétrait lentement toujours plus profond, ressortait à demi, reprenait inlassablement dans un lent va et vient comme je le faisais avec ma langue…

Mais le sperme que je recueillais consciencieusement et dont le parfum m’était devenu presque familier ne lui appartenait pas. J’étais finalement déçue et inquiète…

 

Ma décheance (CHAPITRE 8)

 

6 janvier 2009. Un mois a passé depuis cette ultime révolte de mon ancien « moi ». Un souvenir ridicule que j’ai presque réussi à effacer, en grande partie grâce à l’aide de Maeva, une gynéco-psychologue qui m’a beaucoup écoutée avant de me prescrire un traitement hormonal plus adapté à base d’injections. Les longues discutions que j’ai eu avec elle m’ont permis de mieux me connaitre et de comprendre certaines de mes attitudes passées. Elle m’expliqua que dans tout homme, sommeillait une part de féminité mais qu’en ce qui me concerne, elle était plus importante que la normale, que j’étais même, depuis toujours une femme qui s’ignorait, ou plutôt que je refusais d’assumer. D’où, selon elle, ma quête inassouvie de conquêtes : derrière ce comportement de dragueur avide de sexe, se cachait en réalité une recherche viscérale de féminité…Une théorie qui m’avait tout d’abord laissé dubitatif mais dès les premières injections de mon nouveau traitement, comme par miracle, tout s’était éclairé en moi…Tout cela était vrai, devait être vrai, puisque le fait est que je n’avais jamais été aussi heureux… ou heureuse… Après des années de mal être dans ma peau d’homme, une nouvelle vie bien plus apaisée et enrichissante que la première s’ouvrait à moi. Et j’étais bien décidée à rattraper le temps perdu…

Dès les premiers rendez vous Maeva m’avait encouragée à écrire le récit des principales étapes de ma féminisation pour, selon ses propres termes « que j’apprenne à me connaitre » ce qui devait m’aider à accepter ma transformation définitive. C’est également elle qui m’avait suggéré le titre « Ma trans- formation » qui m’avait beaucoup plu… Mais lorsque tout fier de moi, j’en avais parlé à Julia, elle s’était mise en colère :

- C’est un jeu de mot amusant, sans aucun doute mais qui n’est absolument pas adapté ! Oh effectivement on ne peut nier que tu sois transformé : en seulement quelques mois tu es devenue une petite lope papillonnant en nuisette rose perchée sur des talons de 15 cms, aguichant les hommes sans vergogne et ! Pour te dire la vérité, tu me dégoutes… Même si tu m’avais trompé, quand tout cela a commencé, j’étais encore prête à te pardonner car je t’aimais encore… Oui vois tu, j’espérais secrètement que tu refuses de te plier à mes exigences, que tu te rebelles, que tu prennes la fuite, en un mot, que tu te conduises comme un homme ! Mais non, tu as tout accepté avec résignation et même une certaine satisfaction ! Du coup, ma petite chérie, tu comprendras que je me sente frustrée et un peu amère… Oui, Clarisse, pour être franche, j’espérais t’humilier, te faire souffrir, que tu vives cela comme une déchéance. Tiens voilà un bon titre : « Ma déchéance » Cela me consolera de toutes mes désillusions… Tu souris ? Tu as raison, d’une certaine façon je me suis faite avoir, mais ne te réjouis pas trop vite !

Je referme l’ordinateur sur cette menace à peine voilée qui je l’avoue m’a inquiétée quelques jours… Jusqu’à ce matin où Julia m’a parue avoir complètement oublier sa rancœur. Hier soir je lui ai fait part du projet de lui organiser une petite fête pour son anniversaire : une manière pour moi de me faire pardonner de manière définitive je l’espère, tout le mal que je lui ai fait. L’idée n’avait pas paru tout d’abord beaucoup l’emballer puis ce matin elle s’est finalement montrée très enthousiaste:

- J’ai réfléchi cette nuit à ton invitation Clarisse : après tout, c’est une excellente idée ! Je te donne donc mon accord…

- Oh merci, merci beaucoup d’accepter ! Je suis tellement heureuse que cette idée te plaise ! Tu sais je voulais tout d’abord te faire la surprise de cette soirée. Et puis j’ai finalement préféré te prévenir avant…

- Tu as très bien fait ma chérie… je préfère pouvoir m’organiser… Ce qui n’empêche pas d’éventuelles surprises, rajoute- t-elle en me pinçant gentiment la joue Tu t’occupes donc de gérer le repas, les boissons et les petits à côtés ?

- Je m’occupe de tout…

- Parfait ! Je ne doute pas que tu sois une hôtesse hors pair ma chérie mais ce soir je veux que le service soit impeccable et que tu sois sur ton trente et un ! Sois plus que jamais sexy et féminine. Je veux que cette soirée soit inoubliable. Ne me déçois pas… Maintenant fait moi couler un bain et laisse-moi. J’ai besoin de passer quelques coups de fil…

Toute la journée je n’ai pensé qu’à son beau sourire. Un sourire que je n’avais pas vu sur son visage depuis tellement longtemps... Après avoir fait les courses au supermarché, fait le ménage et préparé le repas, je me suis mise sur mon « trente et un » : petite robe courte rouge largement échancrée dans le dos, bas noirs retenus par un porte jarretelles de dentelle noir assorti à mon soutien- gorge et à ma culotte- un cadeau de Julia- et sandales plate-forme rouges à talons de 15 cms. Je me suis naturellement maquillée, bijoutée, coiffée et parfumée avec beaucoup de soins, plus encore que d’habitude en l’honneur de cet évènement. Il était 18 heures : il me restait un peu de temps que j’ai mis à profit pour terminer de taper mon récit. J’en offrirai une copie à Julia ce soir : ce sera mon cadeau. Sa lecture l’édifiera si elle en doute encore sur les véritables motivations qui m’ont fait accepter toutes les épreuves qu’elle m’a- à juste titre- fait endurer : mon amour pour elle !

Il est 18h30, je suis fin prête ! Le champagne est au frizzer, les amuses gueules artistiquement disposés sur des plateaux, les fruits de mer au frais sur le balcon… J’ai encore un peu de temps devant moi, Julia ne rentrant qu’à 19h30. J’en profite pour jeter un coup d’œil dans le miroir de l’entrée : ces derniers temps je me rends compte que je m’admire beaucoup ! A surveiller pour ne pas devenir narcissique… Mmmm… je ressemble à une vraie pute dans cette tenue ! Julia, qui aime que je sois sexy va être fière de moi ! Elle n’est pas la seule : je dois reconnaitre que je suis fière de mon nouveau look ! Je fais quelques pas en ondulant devant la glace. Mmmm… oui j’aime être sophistiqué, ultra maquillée, féminine, ou plutôt femelle, jusqu’au bout des ongles. Je fais quelques pas souriant à l’image que me renvoie le miroir : celle d’une fille facile attendant le client. Un client que j’aurais pu être car je dois reconnaitre que je me plais plutôt et même que… je me fais un certain effet. Aurais-je dragué une telle fille autrefois ? Sans aucun doute… pour être tout à fait honnête, elle m’aurait fait bander et je n’aurais eu de cesse de la baiser… Mmmm… j’aime ma démarche, ce déhanché qui met en valeur mes jolies jambes gainées de noir ! J’aime aussi mon petit cul rebondi qui fait onduler les pans de ma mini robe à chaque pas, mes petits tétons qui tendent le tissu à demi transparent… En ondulant, je mime une danse lascive caressant de mes ongles manucurés les courbes de mes hanches, les rondeurs de mes seins… Oui aucun doute j’aurais aimé me faire l’amour si j’en avais eu l’occasion. Les yeux mi-clos, je me mets à faire rouler sous mes ongles mes tétons durcis de désir… un plaisir qui remplace avantageusement mes masturbations frénétiques d’autrefois…

Soudain je sursaute, la sonnerie de l’interphone vient de retentir. Qui cela peut-il être ? Ce ne peut être Julia. Il est trop tôt et puis elle a ses clefs. Casanova ? A cette heure c’est peu probable mais avec lui on ne sait jamais… Je m’approche un peu fébrile du combiné que je décroche. Au début je n’entends qu’un grésillement rassurant. Il doit s’agir d’une erreur. Tout à coup jaillit, une voix masculine. « Allo, allo, tu es là chérie? » Je raccroche brutalement paniqué. Mes genoux tremblent, un frisson me parcours le bas du dos. Cette voix, je la connais : c’est celle de mon ami Hervé. Je ne l’ai pas vu depuis une éternité… Que vient –il faire à cette heure et sans prévenir ? Ce n’est pas dans ses habitudes. Merde, merde merde ! Il faut absolument que je me débarrasse de lui ! La sonnerie se fait à nouveau entendre. Je finis par décrocher après de longues secondes d’hésitation. La voix mal assurée je murmure un allo timide.

- Allo ! Oui c’est moi Hervé ! Tu m’ouvres stp ? Julia nous a invités à boire un verre.

- Julia ? Mais elle n’est pas là…

- Je sais qu’elle n’est pas là : elle m’a prévenue qu’elle serait un peu en retard et d’ailleurs, elle compte sur toi pour nous faire patienter agréablement… Allez, dépêche-toi d’ouvrir, on se les gèle dans ce hall !

- Désolé, je ne peux pas t’ouvrir, je suis grippé. Reviens une autre fois, désolé…

- T’inquiète pas pour la grippe, je suis vacciné !

Je reste tétanisé derrière la porte, mes jambes ne me portent plus, je suis complètement paniqué, affolé. C’est une catastrophe ! Je n’arrive plus à réfléchir… Une chose est sûre : il n’est pas question une seule minute qu’Hervé me voit dans cette tenue. Me changer ? Je n’en ai pas le temps… Mieux vaut faire le sourd, attendre qu’il se lasse et qu’il reparte en espérant qu’il n’ameute pas tout l’immeuble. Soudain, une nouvelle sonnerie me fait sursauter. Cette fois ce n’est plus l’interphone mais la sonnette de la porte d’entrée. J’entends des rires derrière la paroi et des coups frappés sur la porte. Cette fois je ne peux pas reculer.

- Allez ouvre Eric! On sait que tu es là et que tu t’es fait belle pour nous. Rires étouffés….

Nous ? Mais avec qui est-il ? Une de ses conquêtes du moment sans doute… Maintenant qu’il est divorcé, il en profite le salaud ! Mais…mais…au fait, il m’a appelé « ma belle » !? Mais comment peut-il être au courant ? « Mais par Julia bien sûr ! » me susurre à l’oreille ma petite voix… « Tu as vraiment cru qu’elle pourrait te pardonner un jour ? Ce que tu peux être naïf ! Elle t’avait parlé de « surprise » : et bien là voilà ! » J’ai l’impression de vivre un véritable cauchemar ! Les coups redoublent. Ce con va faire sortir les voisins ! Il ne manquerait plus que ça ! Je me résous à entrebailler la porte après pris soin de mettre la chaine de sureté.

- Hervé, tu ne peux pas rester… je vais t’expliquer… Son anniversaire…

- Te fatigue pas, ma poule : Julia a tenu à ce que nous soyons présent avec vous pour fêter ça.. Allez ouvre et laisse nous entrer…

Je suis effondré de honte et de colère après Julia. Comment a-t-elle osé me faire ça ! Avec mon meilleur copain en plus ! Tant pis, je dois faire face… A peine la chaine enlevée Hervé, tout sourire, une bouteille dans chaque bras pousse la porte pour entrer. Je baisse les yeux, rouge de honte et m’efface pour ne pas être bousculée…

- Wahooo ! s’exclame t-il, quelle surprise ! Julia m’avait prévenu mais j’étais loin de m’attendre à ça ! Une vraie pin up ! Ah au fait, je te présente Omar, que tu connais de vue je crois… Il rêvait de faire plus ample connaissance avec toi…

Tous les deux éclatent de rire pendant que je recule devant les deux hommes. Hervé s’approche pour me faire la bise comme il en a l’habitude. Je me laisse faire dans un état second. Omar m’embrasse aussi.

Voilà donc la vengeance promise par Julia ! La garce ! J’aurais dû me méfier, quel naïf je fais ! « Naturellement tu peux lui en vouloir d’avoir gâché cette soirée, me dit la petite voix de ma conscience, mais après tout cette ultime humiliation fait partie du jeu. Elle t’a exhibée devant sa sœur Murielle, devant ses amis et maintenant devant le tien. La boucle est bouclée… Ce n’est qu’une épreuve supplémentaire pour mériter son pardon et la retrouver comme avant. Tiens le coup ! » Je respire un grand coup, ferme les yeux pour tenter de reprendre mes esprits. Après tout, ce n’est qu’un mauvais moment à passer. Et puis, il parait que le ridicule ne tue pas !

Rouge jusqu’aux oreilles, je tente de fournir une explication plausible Faisant contre fortune bon cœur, je souris aux deux hommes et tente de détendre l’atmosphère en faisant un peu d’humour.

- Bon… et bien je crois que je me suis fait avoir en beauté… Julia m’avait demandé de me déguiser pour sa soirée d’anniversaire… et elle a voulu me faire une petite blague… J’avoue que je ne m’ attendais pas à cette surprise mais puisqu’elle vous a invité à boire un verre, installez- vous !

- Avec plaisir ma belle !

Les deux hommes s’assoient dans le canapé sans se faire prier, leurs regards égrillards braqués sur moi. Affreusement gênée je me sens obligé d’en rajouter un peu pour désamorcer le silence gênant qui s’est installé. J’exécute une sorte de révérence intentionnellement maladroite, tourne sur moi-même.

- Alors, les gars, comment vous trouvez mon petit déguisement ? Plutôt réussi non ?

- Réussi ? T’es bluffant oui ! Pour être franc je te trouve superbe en femme ! Vraiment superbe ! T’en pense quoi Omar ?

- La même chose que toi Hervé. Tu es très séduisante- tu permets que je te tutoie- très féminine ! A s’y tromper…

- Arrêtez-vos bêtises, vous vous fichez de moi ou quoi ?

- Pas du tout ! Et tu as affaire à un spécialiste : Omar est un véritable Don Juan, la coqueluche de ces dames ! S’il te dit que tu es séduisante, c’est que tu l’es…

- A tous points de vue, rajoute Omar en lorgnant sur mes fesses rebondies.

- Ouais… et bien moi j’en conclue que vous devez avoir besoin de lunettes… Bon, qu’est-ce que je vous sers ?

- Du champagne chérie stp, chérie. J’en ai apporté deux bouteilles fraiches. Toutes ces émotions m’ont donné soif !

Je m’enfuis vers la cuisine en ondulant plus que je ne le souhaiterais des hanches. Les biscuits apéritifs, des olives dans les ramequins sont prêts à être servis…. Je pose fébrilement sur le plateau des coupes à champagne en tendant l’oreille aux commentaires que je parviens à capter derrière la cloison.

- Tu as vu les jambes qu’il a ? ou plutôt qu’elle a ? C’est dingue ! Si quelqu’un m’avait dit que je le verrais un jour comme çà ! Comme quoi on ne connait pas les gens !

- Oui, ses jambes ont un galbe superbe… j’aime beaucoup aussi son petit cul…

- Ca y est tu es amoureux Omar ! rigole Hervé

- Non pas encore mais j’avoue qu’elle me plait grave !

Mes jambes sont plutôt jolies je le reconnais… ils ne sont pas les premiers à me le dire et Julia elle-même plutôt avare de compliments, ne cesse de me le répéter. Il faut reconnaitre aussi que les bas noirs et les talons les mettent en valeur… Je regarde mes fesses dans le reflet de la vitre, flatté malgré moi…

- Elle n’a pas beaucoup de poitrine on dirait…

- Pour l’instant mais en deux ou trois coups de bistouri, je lui fais un 95 B. Et un vagin dans la foulée…

Tous les deux hurlent littéralement de rire ! Les imbéciles ! Voilà bien l’humour des mecs ! Dire que j’étais comme eux il n’y a pas longtemps…

Je reviens vers les deux hommes affalés sur le canapé en affichant mon plus beau sourire et en ondulant des hanches. Je suis décidé à m’amuser avec ces deux cons qui ne sont pas fichus de faire la différence entre un travesti, un trans et une femme ! Je vais leur jouer la femme fatale, leur en mettre plein la vue ! Sous prétexte de les servir, je me penche pour leur montrer mes petits seins sous mon décolleté, la lisière de mes bas, en un mot je me conduis comme une vraie allumeuse. Et je ne tarde pas à constater l’effet que mon petit manège produit sur leur libido à en juger par les énormes bosses que je devine sous leur pantalon ! Oh là là quelle réactivité ! Il est peut-être préférable d’arrêter mon numéro et de refroidir leurs ardeurs si je ne veux pas leur faire risquer la crise cardiaque…

- Alors Hervé, ton divorce s’est bien terminé ? La dernière fois qu’on s’est vus tu avais perdu gros…

- Ouais… c’était pas évident mais maintenant c’est juste un mauvais souvenir…

- Mais vous ne débouchez pas la bouteille ? D’habitude, c’est plutôt aux mecs de faire ça, non ? ah, ah !

- Heu… si… si. Tu nous troubles chérie…

- Allez Hervé arrête de déconner ! Donne la bouteille à Omar, qui semble moins émotif que toi !

- Heu… oui, tu as raison chérie, je serais capable de faire des bêtises…

Je risque un regard furtif vers Omar. Ce salaud me dévore littéralement des yeux ! Autant je me suis presque habitué au regard d’ Hervé autant lui m’intimide et me mets mal à l’aise. Dans mes oreilles brulantes la petite voix me répète « Et s’il disait vrai ? Si tu lui plaisais comme il a l’air de le dire ? Après tout, c’est normal, c’est un homme et tu as toutes les apparences d’une femme, il faut t’y faire ! » Un mélange de gêne et de plaisir trouble m’envahit, je voudrais disparaitre dans un petit trou de souris…

Le « plop » retentissant du bouchon qui saute jusqu’au plafond apporte heureusement une diversion. Omar sers trois coupes, m’en tend galamment une et lève son verre.

- A notre belle hôtesse ! dit- il en en braquant ses yeux noirs dans les miens.

Je choque mon verre avec le sien tentant de soutenir son regard sans y parvenir. Si je les trouble, Omar me le rend bien… Je me sens bizarre avec lui… Est-ce parce que je le soupçonne d’avoir baisé avec Julia ? Je n’en sais rien… Je repense à notre soirée en boite : je la revoie se précipiter dans ses bras, se suspendre à son cou… Oui, maintenant j’en suis sûr : c’est avec lui qu’elle a baisé ce soir-là… C’est donc sa semence que j’ai recueillie avec ma langue, que j’ai même goûtée… Curieusement loin de me choquer l’idée m’amuse. S’il savait… Gêné je tente de penser à autre chose… D’autres images la remplacent : le bar d’où je voyais Julia danser avec lui sur la piste, José qui en profitait pour caresser ma cuisse, la vodka qui me montait à la tête… Surtout ne pas me faire prendre au piège une nouvelle fois avec l’alcool…

Depuis le début de cette histoire, Julia m’a imposé un régime draconien de légumes bouillis, de viande blanche et d’eau claire pour garder la ligne, selon elle. C’est vrai que j’avais un peu tendance à l’embonpoint et je ne m’en porte pas plus mal et j’ai perdu deux bons tours de taille. Une bonne chose lorsqu’on veut être sexy…

- Trinque avec nous m’ordonne Hervé comme s’il avait deviné mes réticences ! Julia ne dira rien ne t’inquiète pas. »

Je proteste mollement un peu vexé et finalement porte la coupe à mes lèvres carminées… J’avale une timide gorgée, déjà grisée par les vapeurs d’alcool qui s’échappent des bulles pétillantes.

- - Assieds toi je t’en prie, chérie. » m’invite Hervé en m’indiquant la place près de lui…

J’obtempère, légèrement agacée par sa manie de m’appeler « chérie » mais je ne dis rien ne voulant pas envenimer le cours de cette soirée qui m’apparait déjà très mal engagée. A peine suis-je assis que le regard de mes deux voisins se braque sur mes cuisses. Par habitude, sans y penser, j’ai croisé haut les jambes comme Julia m’a appris à le faire et ces deux cochons se délectent du spectacle. Je feins de ne rien remarquer mais je sais que ma posture révèle le haut de mes bas, les attaches de mon porte jarretelles et peut-être même la peau blanche de mes cuisses. Affreusement gêné, rougissant malgré moi, j’essaie vainement de tirer ma jupe, beaucoup trop courte et tente de faire diversion en tendant vers eux un ramequin d’amuse- gueule… Peine perdue, tous les deux gardent leurs regards rivés sur mes jambes et sur mes sandales à talons que je balance nerveusement…

Je connais par cœur le spectacle dont ils se délectent ; Combien de fois me suis-je moi-même perdu dans l’intense contemplation d’une paire de jambes féminines ? Des centaines de fois… Rien n’excitait plus mon imagination de mâle pervers que la vue d’une paire de jambes gainées de soie noire, haut croisées et laissant deviner l’amorce d’une intimité dont je tentais d’imaginer la source. Porte t- elle des dims- up, des porte jarretelles, une culotte, un string ? Je pouvais rester des heures à fantasmer sans me préoccuper nullement de ce que ce « déshabillage pouvait être gênant pour la femme objet de ma convoitise… Et aujourd’hui, par un juste retournement des choses, c’est sur moi que sont braqués les regards lubriques de ces deux obsédés sans que je ne puisse rien faire d’autre que de les subir. Quelle leçon !

- « Tu seras déshabillée par le regard des mecs des dizaines de fois par jour ! C’est très difficile à supporter, tu verras mais tu devras assumer ! » m’avait averti Julia et c’est effectivement la seule chose à faire : assumer.

Ma déchéance (9)

- Mince, j’ai renversé ma coupe ! Euh… dis-moi où je peux trouver une éponge…

- Non, ne bouges pas, j’y vais Hervé ! C’est plutôt aux femmes de s’occuper de ce genre de tâches, non ?

- Ah, ah ! oui c’est vrai, tu as raison ma belle… rigole Omar

Je file vers la cuisine, fière de ma répartie dont Hervé n’a sans doute pas saisi l’ironie tout occupé qu’il est d’essuyer son pantalon tâché. Tant pis, à défaut d’autre chose, ce petit accident arrive à point nommé pour me permettre de me remettre de mes émotions. J’en ai bien besoin… Pendant ces dix minutes, j’ai tenté de faire bonne figure- et je pense que j’ai plutôt réussi- mais j’ai les mains moites, la bouche sèche, mes jambes tremblent… Mon cœur s’est un peu calmé par rapport à l’affolement du début mais je reste encore sous le choc ! Il y a de quoi : être travesti en femme et voir débarquer à l’improviste deux mecs, dont son meilleur ami, l’autre étant très probablement l’amant de sa femme, est ce qu’on peut imaginer de pire en matière de cauchemar ! Et c’est Julia qui en est l’auteur puisque c’est apparemment elle qui les a invités ! Je ne la savais pas aussi perverse… Ceci dit, Hervé a dû aussi recevoir un choc en me voyant dans cette tenue ! Il a beau faire le malin devant Omar, je suis sûr qu’il aura du mal à s’en remettre... Tant pis pour lui, il n’avait pas à forcer ma porte !

En attendant il faut que je me reprenne si je ne veux pas me laisser bouffer ! Pas question qu’ils continuent à se foutre de moi avec leur petit numéro de machos ! Je suis travesti c’est un fait mais c’est mon droit et je suis chez moi, après tout ! Je fais rapidement trois ou quatre respirations profondes avant de jeter un coup d’œil inquiet dans le miroir de la cuisine… Avant tout, ne pas être ridicule ! Non, tout va bien, je me trouve plutôt agréable à regarder au contraire… Un peu trop provocante sans doute aux yeux de cet obsédé d’Omar mais il est trop tard pour reculer. Assumer, il faut assumer ! De toute façon, Omar est du même acabit que Casanova : un chaud lapin prêt à baiser une chèvre avec des porte- jarretelles ! Je souris malgré moi : Hervé disait ça de moi lorsque j’emballais une fille qu’il trouvait moche. Avant que Julia ne m’ouvre les yeux sur ma triste condition d’obsédé sexuel, j’étais comme eux ou à peu près… Mais aujourd’hui, heureusement je suis guéri. Omar en est apparemment très loin…

Résultat de mes petits exercices respiratoires ou effets de l’alcool je me sens dans une sorte d’état euphorique… Du coup, c’est avec beaucoup plus d’assurance que je reviens vers les deux hommes. Je marche en ondulant des fesses et des hanches, un peu comme un mannequin défilant sous les yeux du public… Changement qui n’échappe pas à mes invités littéralement statufiés, le regard braqué sur mes fesses ! Mmmm… finalement, jouer les allumeuses n’est pas si déplaisant, au contraire !

Je me penche vers Hervé et entreprends d’essuyer la tache sur son pantalon. Il proteste d’abord mollement, gêné, puis se laisse finalement faire, son regard braqué sur mon corsage dont j’ai perfidement dégrafé un bouton dans la cuisine. Quelle salope je fais ! Moi si pudique et si réservé habituellement, voilà que je prends plaisir à m’exhiber à tous les regards. Je ne me reconnais pas… Insensiblement ma main s’aventure loin de la tâche vers sa braguette où il me semble deviner… Mais ma parole, il est en érection ?! L’idée que je puisse en être l’origine s’impose peu à peu jusqu’à devenir obsédante. Non, ce serait fou… Je me risque à effleurer la bosse du bout de mes ongles. Cette fois le doute n’est plus permis : il bande et apparemment c’est pour moi ! C’est incroyable ! Une intense satisfaction m’envahit à l’idée que je puisse posséder un tel pouvoir de séduction… Jusqu’à quel point s’exercerait-il sur lui ? Je n’en ai aucune idée mais j’ai soudainement envie de jouer avec lui : j’aimerais le voir faire le beau comme un petit chien fou de désir. Une revanche sur toutes mes frustrations passées… Au fond de moi, une petite voix me dit que j’ai tort, que c’est un jeu dangereux, qu’il est préférable d’arrêter… mais une autre me dit de continuer, qu’il n’y a pas de mal à s’amuser un peu. Il sera toujours temps de dire stop quand je le voudrai…

- Bon, de quoi parlait-on ? je questionne en me rasseyant face à eux en croisant haut les cuisses.

- Euh… je ne sais plus…

- Nous étions sans voix, tous les deux sous ton charme, chère Clarisse ! coupe Omar. N’est-ce pas Hervé ?

Hervé parait avoir quelque peu perdu son assurance. Il bredouille un « oui » peu convaincu en étalant une serviette de papier sur son pantalon mouillé. Je remarque qu’en même temps il tente de cacher la bosse que fait son sexe. Je jubile intérieurement !

- Reconnais quand même que Clarisse, euh… Eric, si tu préfères, est bluffant ! l’encourage Omar.

- Euh, oui, oui tu as raison, j’avoue que je suis bluffé ! Jamais je n’aurais imaginé…

- Mais tu ne le, la pardon, trouve pas assez excitante ?

- Omar, tu oublies qu’on se connait depuis des années ! J’ai fait les 400 coups avec lui alors forcément, j’ai du mal à l’oublier…

- Oui je comprends…

« N’empêche qu’il bande », me susurre ma petite voix intérieure. J’en suis sûr… Et je suis persuadé qu’il sait que je le sais…

- Et puis, contrairement à toi, je suis hétéro à 100% ! rajoute-il comme s’il devinait mes pensées. Jamais je n’ai été attiré par les trav’ ! Pourtant, j’en ai vu des très belles au Bois mais jamais ça ne m’a tenté…

- Ah, ah Hervé, ne dit jamais Fontaine je ne boirai pas de ton eau… Moi en tout cas, elle me fait un certain effet et même un effet certain… rigole Omar tout en me faisant un clin d’œil. Moi aussi j’aime les femmes Hervé mais contrairement à toi, j’avoue être accro aux travestis et aux trans... J’en ai fréquenté des dizaines… J’aime leur charme ambigu, leur féminité exacerbée, leur sensualité… sans parler de leurs talents au lit…. Tu devrais essayer, je suis sûr que tu changerais d’avis !

- Peut-être… réponds pensivement Hervé en me regardant fixement. C’est vrai que…

Je savoure leurs paroles tout en tentant de cacher ma satisfaction. En cet instant, je me sens tellement supérieur à eux, pauvres hommes soumis à leurs excès de testostérone !

- Julia m’avait montré des photos mais je ne m’attendais pas à une transformation si réussie ! Si je l’avais vu dans la rue je pense que je l’aurais pris pour une vraie femme.

- Tu l’aurais draguée, tu veux dire, ah, ah !

- N’exagère pas…

« Julia m’avait montré des photos… » Les mots s’entrechoquent dans ma tête : il savait donc avant de venir ce soir que je me travestissais… Depuis longtemps peut-être… C’est dégueulasse, elle n’avait pas le droit de dévoiler notre secret ! Pourquoi a-t-elle fait ça ? Pour se venger ? Pour me faire mal ? Si c’est le cas, elle a fait mouche : je ressens cette nouvelle trahison comme un coup de poignard. Passe encore qu’ils se soient moqués de moi mais ce qui me fait le plus mal c’est de penser qu’il ait pu exister une complicité entre eux deux ! Lui qui a toujours été jaloux de ma relation avec elle, qui m’enviait, il doit être aux anges…

- Tu ne bois pas ? me demande Omar.

- Si si…

J’avale une petite gorgée du bout des lèvres.

- Bois donc, chérie ! Allez, détend toi un peu ! m’intime Hervé. Je t’ai vu plus gai en certaines occasions !

Fier de sa vanne, il se met à rire à gorge déployée. Quel salaud ! Omar se contente de sourire tout en continuant de me fixer d’un regard égrillard que j’ai de plus en plus de mal à supporter ! Le énième clin d’œil qu’il m’adresse me fait sortir de mes gonds :

- Bon, Omar arrête de me regarder comme si j’étais une bête de foire ! Et toi, Hervé, cesse de m’appeler « chérie » ! Tu m’horripiles ! Je suis ravie de savoir que je vous fais de l’effet et merci pour vos considérations hautement philosophiques sur les « travs » comme vous dites ! Sache Hervé que j’ai changé ! Oui, oui… tu peux te marrer mais c’est vrai ! Je ne suis plus celui qui te suivait comme un toutou dans tes parties de jambes en l’air. C’est fini ! Je suis définitivement rangé, un peu par la force des choses c’est vrai mais aussi par amour… J’aime Julia et…elle m’aime ! Bien sûr, difficile pour toi de comprendre mais je vous demande maintenant de finir vos verres et de me laisser tranquille !

Hervé se met à rire de plus belle.

- Ohhh… mais c’est qu’elle se fâcherait… Tu as vu ça Omar ?

Omar se contente d’acquiescer avec un sourire qui ne laisse aucun doute sur ses intentions : il suivra Hervé quoi qu’il fasse. Tous les deux se fichent ouvertement de ce que je peux dire ou faire. Pour ces deux cons, ma tenue, mon état ne me donnent pas droit à la parole.

- La pauvre petite chérie…

C’est la parole de trop ! Je me lève pour frapper Hervé qui esquive facilement ma main en riant de plus belle… Je trébuche sur mes hauts talons et ce salaud en profite pour me prendre les poignets qu’il maintient solidement. Je suis affreusement humilié…. Les larmes me montent aux yeux de rage contenue et de douleur. Toujours hilare, Hervé me pousse maintenant vers Omar et tente de me faire assoir sur ses genoux. Je résiste de toutes mes forces mais je cède peu à peu. Vaincu je me laisse aller et je sens aussitôt des mains puissantes se poser sur mes hanches. Je tente de me dégager mais peine perdue, Omar me maintient fermement. Je ne peux plus bouger du tout. Soudain je panique ! Je hurle :

- Salauds ! Lâchez-moi ou j’appelle ! Je te déteste Hervé ! Au secours ! Julia !!!

Mais qu’est- ce que je fais ? Voilà que j’appelle Julia à l’aide ! Devant ces deux cons ! Ca ne va pas non ? Au moins, que je me conduise en homme… Mais en suis encore vraiment un, perché sur des hauts talons, habillé comme une pute et assis sur les genoux d’un mec ? Ils sont en droit d’en douter… Je suis surtout ridicule, risible… Hervé d’ailleurs rit de plus belle, se moque ouvertement pas du tout impressionné par mes cris d’orfraie :

- Tu me détestes ? Et moi je t’adore, chérie !

Soudain, se baissant à hauteur de mon visage, il dépose un baiser sur ma joue puis tente de m’embrasser la bouche. Mais il est fou !! Je fais tout pour échapper à son étreinte, je tourne la tête dans tous sens en serrant les lèvres. Malgré mes efforts, sa bouche se colle à la mienne, sa langue tente de s’immiscer entre mes lèvres. Quelle horreur !! . Je pleure de rage en serrant les dents. Julia…où es tu ? Viens s’il te plait ! Hervé est plus fort plus musclé que moi et je m’étouffe… En plus, son haleine empeste l’alcool et la cigarette… Je sens avec terreur que mes forces m’abandonnent : je suis en train de me faire violer. Dans mes souvenirs il me semble avoir déjà vécu cette situation mais j’étais à la place d’Hervé… Mon cœur bât à tout rompre dans ma poitrine, je dois reprendre mon souffle… je desserre les lèvres, prend une inspiration….Je sens avec dégout sa langue pénétrer ma bouche. Bizarrement je pense à mon rouge à lèvres : il doit en avoir étalé partout… Moi qui avais pris tant de soin à mon maquillage.. Que va dire Julia ? Sa salive se mêle à la mienne et je réprime quelques nausées avant de me laisse aller, vaincu… A quoi bon lutter ? Mes yeux se ferment sur mon abandon, je laisse ma langue jouer avec la sienne. Le pire c’est que ce salaud sait embrasser… Je constate avec effroi que j’éprouve du plaisir, la preuve mes pointes de seins qui sont dures et me font mal…Peu à peu Hervé relâche la pression sur mes poignets puis fini par me lâcher tout à fait. Je devrais me ressaisir, tenter de me lever mais je reste hébétée, haletante, sur les genoux d’Omar qui me tient toujours les hanches.

- J’ai soif…

Hervé remplit sa coupe de champagne et la présente à mes lèvres.

- Non, de l’eau s’il te plait !

Pour toute réponse Hervé penche le verre et je bois plusieurs gorgées … j’ai tellement soif ! En définitive, j’avale tout jusqu’à la dernière goutte. L’alcool me grise, apaise les battements de mon cœur… Je me sens mieux…

- Merci…

- De rien, ma belle.

Omar profite de mon relâchement pour caresser mes hanches du bout des doigts. Je fais comme si je ne m’apercevais de rien. Je rajuste ma jupe pour me donner une contenance, recroise mes jambes qui tremblent un peu. Je n’obtiendrai rien en m’énervant. Il faut que je me calme si je veux qu’ils me fichent la paix.

- Clarisse…

- Oui ?

Par reflexe, j’ai tourné la tête vers Omar. Nos deux visages sont à quelques centimètres l’un de l’autre… Je sens son haleine fraiche sur mon visage, le parfum un peu épicé de sa peau qui me trouble… Mais que m’arrive-t-il ? Je suis dans un état second, comme hypnotisé… Omar dépose soudain un baiser sur mes lèvres humides puis commence à me caresser les fesses. Je me laisse faire, mieux même, je pose mes bras sur ses larges épaules et me mets à caresser sa nuque rasée du bout de mes ongles manucurés… Mes bras, tout naturellement s’enroulent autour de son cou et j’approche mes lèvres des siennes. Je lui roule un patin langoureux... Mais qu’est ce que je fais ? Je suis dingue ou quoi ? J’ai perdu toute conscience de ce que je fais, de qui je suis… Je me dégoute au fond mais le plaisir est plus fort... Je me cherche des excuses : ce n’est pas ma faute. Avec le champagne que ce salaud m’a fait boire je dois être ivre. Et puis, je suis forcé à l’abstinence depuis un an… Qui ne se laisserait pas aller ? C’est si bon… Et puis, pour être honnête je dois reconnaitre qu’Omar ne me laisse pas indifférent. Ce pincement de jalousie quand j’ai vu Julia dans ses bras… je me demande maintenant si je n’étais pas plutôt jaloux d’elle… Ohhh… mais qu’est-ce qu’il m’arrive ? Je deviens fou… ou folle… Mais c’est si bon de se laisser faire, de s’abandonner à ses caresses. Mmmm… Et comme il embrasse bien le salaud ! Il malaxe maintenant mes petits seins et titille mes tétons gonflés de désir. Comment a- t-il su que j’étais si sensible à ces caresses ? L’expérience sans doute… à moins que Julia ? Elle sait que depuis que je suis condamnée à l’abstinence je me donne secrètement du plaisir en me caressant de cette façon. Elle lui a peut-être dit… Mais peu importe…cela m’est égal. Seul compte le plaisir. Mmmmm… Je pousse malgré moi des petits gémissements de femelle. Lui a-t-elle dit qu’elle m’avait fait lécher sa chatte remplie de SON sperme ? Je voudrais qu’elle l’ait fait… Suis-je en train de devenir homo ? Non bien sûr que non, je ne veux pas, j’aime trop les femmes et pourtant… Mes pointes sous ses doigts me paraissent avoir doublé de volume, c’est tellement bon… Nos baisers sont de plus en plus passionnés. C’est moi la plus gourmande à présent… Tiens, j’ai pensé de moi au féminin ! Normal, je me sens tellement femme. C’est si bon… Mais de là à me laisser peloter comme une chienne en chaleur ! Ce n’est pas possible, je ne contrôle plus rien… Sous mes fesses je sens son sexe gonflé qui palpite de désir. Omar semble avoir un très gros pénis… A ma grande honte je me rends compte que je ne souhaite qu’une chose : le voir, le toucher, le caresser même… Il ne faut pas… Oh comme je voudrais que Julia arrive maintenant qu’elle me délivre de mes inavouables pulsions !

 

Ma déchéance (10)

 

Hervé en profite pour caresser mes cuisses au delà de la lisière de mes bas, tente de les ouvrir et d’atteindre mon sexe prisonnier. J’ai honte, je ne veux pas qu’il constate que je porte une cage. Je tente une fois de plus de lui résister sans y parvenir. J’abandonne à regret la bouche d’Omar et supplie doucement presque tendrement :

- Laisse- moi Hervé, je t’en prie…Vous profitez que je sois saoul pour abuser de la situation. Je me suis laissé faire jusque-là mais cela va trop loin…

- Chuuut…. laisse toi faire… Je sais que tu en meurs d’envie ma petite salope…

- Noonnn, laisse-moi, ce n’est pas vrai… et puis je…je ne suis pas une salope…

- Mais si… accepte- le… je sais que tu vas aimer çà… Tu ne veux pas te l’avouer mais tu es faite pour çà… Julia m’a tout dit… N’importe quel mec se serait révolté à l’idée de devoir vivre en femme. Pas toi… Tu as tout accepté sans rien dire… Même ta cage ! Oui pas la peine de serrer tes jambes, je sais que ce que tu as entre les cuisses… C’est moi d’ailleurs qui ai eu l’idée de t’en faire porter une. Julia, la pauvre, ne soupçonnait même pas que ce genre d’ustensile puisse exister… je l’ai choisi avec elle sur internet. Tu n’es pas trop à l’étroit ?

- Salaud !

Il me donne une petite tape sur la joue :

- Ohhh… je me soucie de ton confort et tu me traites de salaud… Ce n’est pas très gentil, chérie… C’était juste pour plaisanter. Tu sais, j’ai eu maintes fois l’occasion de te voir à poil dans les vestiaires du club de tennis et j’ai bien vu que tu étais complexé par ta petite queue ! Et j’ai bien vu aussi que tu regardais la mienne avec envie. Tu aurais bien voulu en avoir une grosse et longue comme moi n’est ce pas ? A moins que tu aies eu envie de la sucer ?

- N’importe quoi ! Je n’ai jamais regardé ta queue ni eu envie de te sucer ! Tu es dingue ! Je ne suis pas pédé…tu me connais merde ! Ma queue est comme elle est et elle me convient parfaitement !

- A toi peut-être mais Julia n’a pas l’air du même avis.

- Laisse Julia en dehors de cette histoire ! Si vraiment elle t’a fait des confidences tu devrais savoir qu’on s’entendait très bien au lit. Malgré ma petite queue comme tu dis…

- Comme c’est beau l’amour…

- Cette fois Hervé tu dépasses les bornes ! Tu ne t’en tireras pas comme ça ! Je… je vais porter plainte contre toi…

Les deux hommes éclatent de rire….

- Oui, monsieur le juge je les ai accueillis chez moi travesti en pute mais c’était pour l’anniversaire de ma femme… minaude-t-il en perchant sa voix.

- Tu es un salaud ! Laisse-moi maintenant je t’en prie…

- Trop tard ma belle !

- Comment ça trop tard ?

- Tu m’as excité avec tes manières de vierge effarouchée !

- Tu es fou !

- Oh, ne me dis pas que ça t’étonnes ? D’ailleurs, tu as tout fait pour ça : tu crois que je ne t’ai pas senti caresser ma queue tout à l’heure ?

- N’importe quoi…

- En tout cas, tu m’as excitée ma salope ! Tu ne me crois pas ?

Je peux difficilement nier l’évidence : depuis tout à l’heure son excitation a pris des proportions monstrueuses et il faudrait être aveugle pour ne pas voir la bosse énorme qui déforme son pantalon. J’avoue à ma grande honte, que j’ai du mal à ne pas porter le regard sur elle. Je fais mine de me lever mais Omar me retient de ses bras musclés.

- Tut, tut chérie reste là… On s’entend plutôt bien tous les deux, non ? Et je suis sûr que tu as encore envie de m’embrasser n’est- ce pas, ma belle petite chienne ? murmure-t-il à mon oreille

Comment devine-t-il mes pensées ? Oui j’ai encore envie de sa bouche, de sa langue… Ce salaud pince un peu plus fort mes pointes de seins, ce qui a le don de m’enlever toute volonté…

- Tu me fais une fellation et je pars…

- Nonnn… je t’en prie Omar, tu ne peux pas me demander ça !

- Mais pourquoi ?

- Elle aimerait mais elle n’ose pas l’avouer ! rigole Hervé

- Non, ce n’est pas vrai ! Tu es un enfoiré Hervé !

- Comme tous les mecs ! Allez, chérie, je suis sûr que sa belle queue noire te fait envie ! Tu nous suces tous les deux et on part après. Ce ne sera pas la première fois que tu fais ça, pas vrai ?

Je m’apprête à m’insurger quand je repense à José. Ce salaud est décidément au courant de tout ! Julia, Julia… pourquoi n’as-tu pas gardé nos secrets ? Je suis fatigué, épuise nerveusement… J’abdique :

- Si je… je fais ce que vous demandez vous partez, c’est sûr ?

- Juré !?

Sans attendre ma réponse, Hervé se lève du canapé, déboutonne son pantalon et extrait sa queue droite et dressé de son slip.

- Tu vois à quel point tu es excitante chérie ? Elle est belle, n’est-ce pas ?

Oui, elle est belle, monstrueusement belle même !

- Je suis sûr que tu vas l’aimer. Julia en tout cas, en raffole !

La révélation me laisse sans voix, sans force… Je viens enfin de comprendre : c’est avec lui que Julia couche ! Lui mon meilleur ami ou censé l’être… Elle aura été sans pitié pour moi… Je me sens trahi, vaincu, anéanti… Malgré moi, les larmes roulent sur mes joues faisant couler mon rimmel. Hervé compatissant, me tend un mouchoir :

- Allons chérie, ne pleure pas… Pense à ton maquillage. Avoue que tu l’as bien cherché… Julia ne t’aurait sans doute jamais trompé si tu n’avais pas commencé… Moi non plus d’ailleurs ! Et ce n’est pourtant pas l’envie qui me manquait de me la faire ! J’en ai toujours eu envie, je ne te l’ai jamais caché. Tu te souviens ? Je ne comprenais pas ce qu’une femme comme elle faisait avec toi et j’étais jaloux, c’est vrai… Julia m’a toujours plu et je pense que je lui plaisais aussi sans qu’elle se l’avoue… Alors quand elle est venue me voir ce soir là pour chercher du réconfort avec sa petite jupe, ses talons et son décolleté vertigineux, j’ai tout de suite succombé !

- Et elle… ?

- Elle ? Désolé de te dire ça mais elle s’est littéralement jetée sur ma queue comme une véritable nympho ! Toi qui me disais qu’elle n’aimait pas le cul ! On a baisé toute la nuit de toutes les façons possibles et elle en redemandait encore, la salope… Je n’avais jamais vu ça !!! Elle m’a tué…

- Salaud, tu mens, ce n’est pas possible…

- Mais si c’est possible, pourquoi je te mentirais ? Au petit matin, on s’est mis à parler. Elle m’a tout raconté sur toi, je l’ai consolée… Elle en avait besoin, la pauvre… Elle voulait divorcer, te mettre à la porte, te virer comme un malpropre... C’est moi qui l’en ai dissuadé et lui ai conseillé d’attendre pour prendre sa décision. Tu devrais me remercier... Tu serais à la rue sans moi.

Je suis tellement effondré par ce que je viens d’apprendre que je reste un bon moment sans réaction… L’image de Julia en train de se faire baiser par Hervé se superpose au souvenir de cette affreuse nuit passée dans le placard… Ainsi pendant que je me morfondais mort de honte et d’inquiétude elle se faisait sauter par mon meilleur ami… Quelle salope ! Est-ce que je méritais ça ? « Oui me dit ma petite voix… Tu l’as trompée sans état d’âme des dizaines de fois. Ce qu’elle a fait avec Hervé n’est rien comparativement. Quant à lui, tu ne peux pas lui en vouloir : elle s’est offerte et il n’a fait que succomber. Qui aurait refusé ? Pas toi en tout cas si tu avais été à sa place. Tes maitresses passées étaient très souvent des femmes mariées et tu ne t’es pas préoccupé de leurs maris. Bien sûr, tu ne connaissais pas ces hommes mais cela t’aurait-il retenu de séduire leurs femmes ? Sans doute pas, au contraire cela t’aurait excité. »

- Allez, chérie, ne pleure plus, oublie ça. Va te refaire une beauté dans la salle de bains. On t’attend....

Devant le miroir, j’essuie les coulures de rimmel sur mes joues et refais mon maquillage : le contour de mes yeux, mon blush, mon rouge à lèvres tout en pensant à tout ce que je viens d’apprendre. J’ai beau essayer de lui en vouloir, je n’y arrive pas.

Ce qui me choque le plus finalement c’est que Julia ait pu me cacher si longtemps son attirance pour Hervé. Elle me disait qu’elle aimait bien les hommes délicats et sensibles, les « artistes » comme moi. Et finalement elle était attirée par les machos. Quel con j’ai été ! J’ai échoué sur toute la ligne… Oui, Hervé a en tout cas raison sur un point : il représentait pour moi l’homme que j’aurais voulu être. Une image dont j’étais peut-être un peu amoureux après tout ? Je ne sais pas… C’est vrai que je regardais sa queue avec envie mais seulement parce que j’aurais aimé avoir la même. La sucer ? Non, çà je suis sûr que non…

La voix d’Hervé m’arrache à mes réflexions :

- Tu as fini chérie ? Apporte du champagne stp. On t’attend pour trinquer !

Pendant que j’étais partie, tous les deux se sont entièrement dévêtus et caressent nonchalamment leurs sexes observant un peu anxieusement, me semble-t-il ma réaction. A vrai dire je n’en ai pas… Littéralement fasciné par le spectacle, je reste figé la bouteille à la main.

Le sexe d’Omar est digne de la réputation des blacks : très long, épais et déjà en érection mais c’est celui d’Hervé que je fixe incrédule : sa queue est grosse, dure, gonflée comme je ne l’avais jamais vue ! Devant un tel monstre de virilité comprends que Julia ait pu craquer… comme je suis sur le point de craquer moi-même. N’importe quelle femme en ferait autant… Je sens soudain monter en moi le désir de me soumettre à sa volonté quelle qu’elle soit. Il a eu raison de baiser Julia ! A vrai dire, je voudrais même qu’il recommence ! Devant moi s’il le souhaite….Tout ce qu’il voudra ! J’ai envie de me soumettre à sa volonté, il peut faire de moi ce qu’il voudra : un cocu, un soumis, une lope…

 

- Approche chérie. N’aie pas peur… Tu es magnifique avec ce nouveau rouge ! Il te va à ravir ! Tu fais encore plus pute que tout à l’heure !

Il a raison : je suis devenue une pute, une salope et loin de me choquer cela m’excite terriblement ! A quoi bon résister à la fatalité… Je n’ai jamais été un mâle, un vrai, viril et dominant. Julia me dit souvent qu’elle veut faire de moi une petite lopette soumise destinée à donner du plaisir avec ma bouche et mon cul… alors puisqu’elle-même est d’accord… Je ressens soudain un immense soulagement à l’idée que je vais pouvoir m’abandonner à ma véritable nature, m’accepter enfin telle que je suis…

- Sers nous à boire et mets-toi à en position devant nous ma belle…

C’est Omar qui a parlé d’une voix douce mais ferme. Un peu tremblante je verse du champagne dans leurs coupes puis dans la mienne. Je bois d’un trait pour me donner du courage. Je sais ce qui m’attend et j’ai peur… peur de ne pas savoir m’y prendre, peur de les décevoir, peu de ne pas pouvoir aller jusqu’au bout…

- Oui…

- Oui qui ?

- Euh, oui chéri…

Ca y est j’ai abdiqué toute personnalité. Je me mets à genoux devant ces deux sexes tendus de désir à la fois angoissée et résignée. Inconsciemment, peut-être ai-je su dès le début comment cela allait finir ? J’ai joué les allumeuses, je les ai excités tous les deux et maintenant ils attendent d’être soulagés. C’est normal… je faisais la même chose autrefois avec mes conquêtes- comme tout cela me parait loin !- je les harcelais jusqu’à ce qu’elle cède à mon désir, et pour cela tous les moyens me paraissaient bon… Je me résigne à en finir avec ce jeu ignoble, ravalant les larmes et regarde longuement Hervé qui me sourit en me caressant la tête…

- Vas- y ma belle… Lances toi…

- Tu… tu me promets de partir après ?

- Mais oui nous partirons… Allez vas y et applique toi.

J’approche ma bouche de son sexe turgescent. L’odeur un peu acre et forte me rebute un peu et puis finalement m’excite. Mes lèvres effleurent son gland rouge et congestionné… Comme elle est belle… Malangue se pose timidement sur sa hampe et commence à lécher… Cà y est, j’ai franchi le pas : je suce un mec et Hervé qui plus est. Je suis vraiment tombé bien bas… Je suis devenue une moins que rien, une salope… J’ai honte mais c’est plus fort que moi… Pendant ce temps Omar m’encourage :

- Oui c’est bien ma belle, suce sa belle queue. Fais la gonfler. Tu t’occuperas de la mienne ensuite.

Loin de rebuter l’idée m’excite terriblement…

- C’est bien chérie continue de me sucer… Mmmmm… Tu sais quand Julia m’a demandé à quel genre de vengeance je pensais je lui ai conseillé de faire de toi un mari soumis, un petit chien obéissant. Tu ne demandais que cela avoue le… Je savais que tu étais attiré par les femmes dominatrices… Ensuite l’idée de te féminiser et de faire de toi une petite lopette a germé dans ma tête… Tu sais que j’ai beaucoup d’imagination…Et oui, c’est grâce à moi que tu es devenue ce que tu es… Remercie-moi ma chérie…

Je quitte un instant sa bite pour articuler un « merci Hervé » humide de salive. Je m’empresse ensuite de reprendre ma fellation appliquée mon regard de chienne braqué sur lui…

- Avoue que tu aimes ta nouvelle condition de femelle. Avoue !

- Oui j’avoue !

- Alors dis le : j’aime celle que je suis devenue : une femelle soumise. Ma femelle soumise !

- Oui je suis heureuse d’être devenue ta femelle, ta soumise, tout ce que tu voudras…

- C’est bien… tu as fait d’énormes progrès ce soir… C’est moi encore qui lui ai conseillé de te faire prendre des oestrogènes pour calmer tes ardeurs et pour que tu sois plus à l’aise dans ton rôle… Grâce à moi tu as de jolis petits seins, tes hanches se sont arrondies et un cul presque aussi bandant que celui d’une vraie femelle… Je vais doubler les doses : tu vas te métamorphoser très vite en une très belle femme et si tu es sage, je te poserai moi-même des implants pour te faire une poitrine de rêve… C’est bien de cela dont tu avais envie n’est-ce pas.

- Ouiiii…

- Oui qui ?

- Oui chéri… Tout ce que tu voudras. Tout ce que Julia voudra… Je veux devenir une vraie femme…

- Bien chérie, bien… Julia va être fière de son petit mari soumis. Suce moi encore… Oui comme ça… Tu suces bien ma chérie. Si tu continues comme cela elle va te garder avec elle ou plutôt avec nous car je viens m’installer ici très bientôt. Tu seras notre soubrette attitrée… Omar sera ton mec et il viendra te baiser ici aussi certains soirs. Il te plait ?

- Ouiiii… il me plait…

- Plus que moi ? rigole Hervé qui interrompt ma fellation en me relevant le menton.

- Non… mais autant chéri…

- Bien sûr ! Et qu’est qui te plait chez lui ?

- Mmmm il est beau, viril, musclé, tout ce que j’aime…

- C’est tout ?

- Non bien sur j’aime aussi son… sexe…

- Sa bite tu veux dire ?

- Heu oui sa bite…

- Pourquoi ?

- Elle est grosse, dure… comme j’aime…

- Très bien ma chérie. Et tu sais comment on appelle les filles qui aiment les mecs avec des grosses bites ?

- Oui… des salopes….

- C’est ce que tu es n’est ce pas ?

- Ouiiii je suis une salope, une grosse salope !

- Grâce à moi…

- Oui grâce à toi ! Je te remercie !

- Tu aimes la bite d’Omar mais comment peux-tu dire cela puisque tu n’y as pas encore gouté ? Omar donne lui ta queue à cette chienne…. Applique-toi ma chérie, pour que Julia et moi soyons fiers de toi…

FIN