Aujourd'hui voici le chapitre 2 de "SISSY" écrit par Hhnylons.
CHAPITRE 2
Enfin, il entend des pas puis voit la porte s’ouvrir sur Marie qu’il lui intime de la suivre. Heureux d’être libéré, il obtempère. Marie lui fait découvrir la maison. Il constate le train de vie et suppose les larges moyens de ses hôtes. Impressionné, il se sent encore plus petit que d’habitude. En effet, Camille culmine à moins d’un mètre quarante et à toujours était le plus petit de son âge. Ils terminent par la cuisine où Roger s’affaire à réchauffer des pizzas.
Tous s’installent à table, pour la première fois, Camille se sent un petit peu accepté par Roger et Marie, il affiche un grand sourire sur son joli visage gracile. Un petit nez à la retrousse, des tâches de rousseur et des grands yeux bleux, même Marie est charmée.
Après un repas passé à questionner le jeune garçon sur sa vie, ses goûts, ses envies, Marie explique à Camille :
- Il faut que je te dise. Avec Roger, nous n’avons jamais voulu d’enfants, donc tu comprendras que ta venue ne nous a pas enchantés. C’est pourquoi nous attendons de toi que tu sois obéissant et discret. Tu comprends?
- Heu, Madame Marie.
- D’ailleurs tu va commencer à te rendre utile en débarrassant la table, ça va aller?
- Heu, oui, je vais essayer….
- Oublie pas le “Madame Marie”, j’y tiens. Lui dit sèchement Marie.
Le garçon s’excuse platement et débarrasse alors que les adultes le regardent sans bouger le petit doigt.
Avant de se coucher, Marie impose une douche à Camille. Quand il sort de la salle de bains en pyjama, Marie paraît effarée et porte la main devant sa bouche :
- Mon dieu, ce que c’est moche ! Pff, demain, j’irai t’acheter des fringues corrects. C’est pas possible.
Camille ne comprend pas vraiment ce qui est moche. Son pyjashort est uni, bleu, simple. Pas super beau, c’est sûr mais tellement classique qu’il est difficile de le trouver laid.
Sous sa couette en plume épaisse et fleurie, Camille a du mal à s’endormir.
Il est heureux d’entrevoir un espoir de stabilité et de foyer, mais d’un autre côté, ce couple n’est pas très accueillant. Il va falloir qu’il se fasse accepter.
Le lendemain commence dans la même ambiance que la veille. Marie le réveille sans fioriture dès 6h30 et l’embauche pour la préparation du petit déjeuner. Le deuxième expresso descendu, Roger et Marie file à la salle de bains se préparer pour le travail alors que Camille doit à nouveau débarrasser.
Toujours en pyjama, il ne sait que faire, c’est donc bêtement qu’il se dirige vers l’escalier monumental du hall d’entrée quand il entend les talons de Marie claquer sur les marches.
- Bon, je n’ai pas le temps de m’occuper de toi, il faut que je file bosser. Fais ce que tu veux, mais pas de bêtise. Nous avons un système de surveillance avec des caméras dans chaque pièce, donc je regarderai dans la journée. La confiance n’exclut pas le contrôle. Et puis balance ce pyjama, c’est horrible, je te ramène un truc ce soir.
Juste avant de refermer la porte derrière elle, elle salue Camille de la main qui lui répond de la même façon.
- Mais dis voir, t’as vu tes ongles?
- Quoi ?
- On dit pas quoi, on dit comment ! Tu te ronges les ongles.
- Heu, oui. Madame Marie.
- On verra ça ce soir, mais je ne veux plus de ça.
>Blang!<
La porte se ferme et Camille reste seul hébété.
Le soir, sortante du bureau et montant dans son SUV suédois Marie fulmine, il est à peine 18h et elle doit quitter son boulot pour faire des emplettes. Qu’est-ce que c’est que ces contraintes de femme au foyer ?
D’une nature égocentrique, elle déteste que les gens nuisent à son confort et à ses volontés. Animée par un esprit de petite vengeance mesquine empreint de sadisme, elle se promène dans la zone commerciale au ralenti se demandant où trouver de quoi habiller Camille.
Une petite vingtaine de minutes plus tard, elle ressort fière d’elle avec quelques sacs balancés dans le coffre.
Vers 21h, tous les 3 sont attablés devant un bon repas préparé par un traiteur huppé du coin.
- Ouais tu vois, c’est vraiment des cons au marketing. Je les paie un bras et ils font de la merde, je crois que je vais en virer un ou deux pour mettre la pression.
- Je pense que t’as raison chéri, s’ils n’ont pas de résultat, ils servent à rien.
- Oui, c’est décidé. Demain, je vois avec mon DGA et je règle ça. Bon assez parlé boulot. Et toi Camille, ta journée?
Le jeune garçon ne sait trop quoi dire. Enfermé, seul, il s’est beaucoup ennuyé devant la télé. D’ailleurs, pour meubler, il se risque à poser la question de sa scolarité, ce qui laisse le couple circonspect. Pas une seconde, ils n’avaient pensé à l’inscrire dans un collège.
Roger voit sur le visage de sa femme expression qu’il connait si bien. Ce regard et ce petit sourire en coin qui le fait tant craquer.
Homme brillant, intelligent, il trouve dans sa femme quelqu’un à sa mesure, qui pense vite, qui pense bien, bien plus pertinente que les ¾ de la terre.
Il sait qu’elle a trouvé une opportunité dans cette histoire d’école, elle a quelque chose en tête.
Se délectant d’avoir une compagne si sexy et si intelligente, il termine son verre de Corton avec un large sourire de bonheur.
Le repas se termine dans un climat serein et apaisé qui réconforte le jeune garçon. Ce couple a l’air complètement inexpérimenté sur la parentalité et ce sont deux personnalités très fortes, pour autant, ils n’ont pas l’air méchants.
Une fois la table débarrassée, Marie accompagne Camille à la salle de bains tout fière de lui montrer le nouveau pyjama qu’elle lui a acheté.
Il manque de s’étouffer quand il découvre sa tenue, pourtant devant la joie de son hôte, il préfère ne rien dire et remercie du bout des lèvres :
- Allez! déshabille-toi, et enfile-le ! Je suis impatiente de te voir.
Devant la gêne du garçon, Marie essaie de le mettre à l’aise.
- Ne t’en fais pas, j’ai déjà vu des garçons tout nus. J’ai un mari tu sais? Et puis, maintenant c’est moi qui m’occupe de toi, donc tu n’as pas de pudeur à avoir.
Mortifiée, Camille retire son T-shirt puis son jean et hésite avant d’aller plus loin. Devant le regard enjoué de Marie qui attend les bras croisés devant lui, il termine son effeuillage rouge de honte.
Quelques minutes plus tard, il se regarde dans la glace avec Marie derrière lui qui le tient par les épaules. La voyant toute heureuse, il ne la contredit pas, mais ce n’est franchement pas masculin ce petit ensemble short top à bretelles. La petite dentelle au niveau des coutures et des bretelles n’arrange rien aux couleurs blanche et fushia de sa tenue. Mais bon, Marie semble satisfaite et se montre chaleureuse avec lui ; autant faire ce petit sacrifice si ça peut lui permettre se faire accepter dans cette maison.
Le lendemain, réveillé en trombe par la maîtresse de maison, Camille débarque dans la cuisine les yeux pleins de fatigue.
- Joli pyjama.
- Merci Monsieur Roger.
Honteux et rasant les murs, Camille s’installe et avale son petit déj’ silencieusement. Comme toujours, Marie est pleine d’énergie et blablate son homme de mille-et-uns sujets. Un petit bisou et Roger part pour le boulot.
- Quand t’auras fini, tu viendras me voir pour tes ongles, ok ?
La table essuyée, Camille la rejoint ; Marie se prépare dans sa chambre, il frappe timidement à la porte.
- Attends-moi dans ta chambre, j’arrive.
Obéissant, le garçon passe 5 minutes à patienter les fesses sur son épais matelas en regardant ses ongles. Il est bien obligé d’être d’accord, ses ongles ne ressemblent à rien.
Enfin, Marie arrive et le sort de ses rêveries, elle l’installe devant la coiffeuse. Camille attentif la regarde lui limer les ongles et prendre soin de retirer des petites peaux inesthétiques.
Une fois, ce joli nettoyage opéré, elle sort des petits flacons en verre d’un tiroir.
La gorge noué, Camille se plaint :
- Du vernis? mais c’est pour les filles…
- Et alors ? Tu te ronges les ongles, tant pis pour toi. Avec ça, je te garantie que tu ne les porteras plus à ta bouche. Il faut bien résoudre le problème, t’es d’accord, non?
- Heu oui…
- Ben moi je vois que ça donc, vernis ! ok?
Dépité, Camille se laisse faire et se retrouve 5 minutes plus tard à souffler sur ses ongles roses pailletés pour les faire sécher.
Un peu plus tard...
Bip, Bip, bip....
- Allo ?
- Ouais, c’est moi. Qu’est-ce que tu fous avec le gamin? On dirait une gonzesse avec son pyjama et ses ongles.
- Hihihi, Et alors? J’ai pas le droit de jouer à la poupée?
- Tu fais ce que tu veux, mais je suis sûr que t’as un truc derrière la tête, pourquoi tu me le dis pas ?
- Parce que c’est pas encore clair, mais c’est ce que je te dis. J’ai envie de jouer à la poupée. En plus, il s’appelle Camille et on peut pas dire qu’il est viril.
- Ahahah! T’es terrible toi. Bon, allez fais ce que tu veux et amuse-toi bien. Je t’aime ma chérie.
- Moi, aussi je t’aime. Mais tu voudras bien m’aider avec ma poupée?
- Tu sais bien que je ne peux rien te refuser même si t’es complétement tordue.
A SUIVRE