dimanche 6 mars 2022

RECIT: SISSY (CHAPITRE 6 par hhnylons)

 

                                                                 CHAPITRE 6


Ce matin, Marie est souriante, heureuse au volant de sa voiture. La vie est agréable... Hier soir, son mari Roger lui a fait l’amour comme une bête, ce matin Camille s’est laissé faire aussi bien sur le fond de teint que sur sa tenue. Marie est confiante, son plan prend tournure. Au feu rouge, elle divague dans ses pensées et quand il passe au vert, elle appelle son Roger.

- Oui, Chérie, comment ça va ?

- Ben super et toi ?

- Après hier soir, ça ne peut qu’aller, plaisante Roger. Tu as une bouche merveilleuse ma chérie.

- Arrête, flatteur. Et en plus, je pense que mon petit cul est au moins aussi bon que ma bouche non ?

- Effectivement, mais arrête de me chauffer, j’ai call dans 5 minutes et si je pense à toi, je vais pas être très bon en négo.

- T’as raison, faut que tu gagnes du pognon mon doux chéri . Je t’appelle parce que comment il s’appelle le médecin un peu véreux que tu m’avais présenté à la soirée en mars dernier ?

- Pff, Shreiner ? Schneider, faut que je retrouve pourquoi ? 

- J’ai des idées pour Camille, il ne faudrait surtout pas que la puberté le rende moche.

- Hein ?

- T’inquiète…J’ai pas envie de jouer à la Barbie avec un Ken.

- OK, je cherche pas, mais fais pas de connerie quand même.

- T’inquiète mon gros matou ! File-moi ses coordonnées et je t’embête plus. Bisous, bisous, Bisous.


La journée est parfaite, Marie a eu la confirmation de deux nouveaux contrats bien juteux, ses équipes ont parfaitement appliqué ses directives, rien ne s’est dressé en travers de son chemin. Ce soir, attablée devant une bonne coupe de Champagne frappé, elle écoute Camille lui conter sa journée. Le sourire au lèvres, elle se délecte :

- Lilly est super gentille avec moi, elle m’a déjà passé des cours de Maths parce que je suis largué. Elle se doute de rien, elle met des “e” partout, c’est trop bizarre, j’ai l’impression qu’elle parle à quelqu'un d’autre.

- Ok, Camille. Si on vire cette histoire de fille ou garçon, j’entends que tu t’es fait une copine et que t’as passé une bonne journée.

-heu…. oui, à part ça. Le reste se passe bien.

- Et bien, lâche un peu l’affaire ! Regarde tout ce qui va bien et arrêtons de parler de ton apparence. Si elle te voit comme quelqu’un de sympa, arrête-toi là et c’est le plus important.

- Ptête...  mais j’arrive pas à m’y faire, c’est pas normal.

Le visage plein de douceur et lui prenant la main, Marie l’arrête : 

- Stop! Tu t’es faite une amie et ton intégration dans l’école se passe bien. C’est tout. 

A court de répartie, Camille reste silencieux et se remet à la préparation du dîner comme le lui a commandé Marie. Terminant sa flûte, elle regarde son petit jouet s’agiter dans la cuisine. Elle sourit constatant déjà les progrès: ses petits ongles manucurés, ses petits fesses moulées dans son pantalon moulant en stretch, et surtout sa naïveté à peine croyable. 


La semaine se poursuit selon le même rituel, Marie habille Camille le matin et ne s’aventure pas plus loin que du fond de teint afin que le jeune garçon s’y habitue sans se braquer. Ensuite, Marie l’emmène au collège où Camille retrouve Lilly. 

Très en retrait, Camille suit sa copine sans broncher. Celle-ci a déjà son groupe de copines et c’est déjà une chance inouïe pour Camille de traverser les journées en leur compagnie. Ensuite, Lilly s’étonne de l’attitude de sa nouvelle copine, pourquoi est-elle aussi sauvage ? Elle est gentille, serviable et même drôle par moment, elle souhaiterait juste que Camille se comporte un peu moins comme un petit toutou.

En classe, Camille est toute aussi discret, appliqué à essayer de combler son retard, lui qui a quasiment manqué une année de scolarité depuis la mort de sa mère.

Le soir, Marie fait en sorte de venir le rechercher à la sortie des cours afin de continuer son travail psychologique sur Camille et de ne laisser aucune possibilité qu’il écoute une autre parole que la sienne. Tous les soirs, elle le rassure, le canalise et l’incite à poursuivre son chemin en tant que fille.

Plus les jours passent, moins Camille voit de possibilités de rétablir la vérité. Bien entendu, ce serait possible, mais les conséquences lui font peur, peu à peu, il commence à se faire à l’idée. 

Quand arrive le vendredi soir, Marie est une nouvelle fois montée sur ressort et assomme Camille de ses paroles incessantes débitées à une vitesse hallucinante. D’abord distrait, il écoute plus attentivement quand Marie évoque ce qu’elle lui prévoit pour le lendemain matin.

- Demain, on doit passer chez le médecin, puis le dentiste, ça va être la barbe, alors après, je t’emmène au resto et on se fait du shopping pour se consoler, ça va être cool non?

- Chez le médecin ? Pour quoi faire ? 

- Et bien, depuis que tu es ici, on ne connait rien de ta santé, donc un petit check-up s'impose tu ne pense pas ? Je prends soin de toi comme tu le vois.

- Heu..C’est gentil. Mais le dentiste?

- Je t’ai dit que j’aimais pas tes dents, on dirait des crocs, donc je pense qu’il va nous conseiller un appareil. Comme ça tu auras une dentition parfaite pour toute la vie.

- Mais j’en ai pas besoin.

- Roo, la peureuse ! Regarde moi, t’as vu ces belles dents? Moi aussi je me suis tapée un appareil à ton âge et j’en suis bien contente. Quelques mois à galérer pour une vie avec un joli sourire, c’est pas cher payé.

- Mais, c’est trop moche !

- Discute-pas! Tu m’énerves à la fin ! Je fais tout pour toi et tu râles sans arrêt ! Je ne veux plus t’entendre et tu as des corvées à faire je crois ! 

- Ben moi  c’est pareil ! j’en ai marre ! Marre ! Je suis pas le larbin de la maison. J’ai pas demandé à être là moi ! Vous avez qu’à vous payer une bonne !

- Clac !

La gifle est partie, Camille se tient la joue surpris et regarde Marie effrayé. Son regard sombre le terrifie :

- Dans ta chambre immédiatement jusque nouvel ordre!Petite ingrate!

Pleurnichant, Camille monte dans sa chambre et s’effondre sur son lit en pleurs au bord de la crise de nerfs.


                                                                                                      A SUIVRE....

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