Voici la partie deux...
CHAPITRE 2
Deux mois plus tard, après une semaine particulièrement épouvantable avec Jake et plusieurs appels téléphoniques de l’école pour se plaindre du comportement totalement inacceptable de son fils, Lucy a appelé le numéro indiqué dans l’annonce proposant des séances de jupons thérapeutiques.
Elle était désespérée, expliqua-t-elle plus tard à sa sœur, et était prête à tout essayer.
Une femme à la voix agréable et grave répondit à son appel et après que Lucy eut expliqué les problèmes qu’elle avait avec son fils, lui suggéra de se rencontrer. Il était préférable que Lucy lui rende visite pour qu’elles puissent discuter longuement de la situation et décider si elle pouvait l’aider.
Lucy accepta et dès le lendemain elle partit pour le Wiltshire, reconnaissante d’avoir le GPS dans sa voiture. Le voyage fut long, plus de trois heures, et elle fut soulagée lorsqu’elle quitta enfin la route pour s’engager dans une longue allée droite bordée de tilleuls, devant un panneau indiquant: Loxley Hall Academy
L’allée menait à une imposante maison située sur un immense terrain, sans autre habitation a perte de vue. Elle se gara sur le parvis gravillonné. Il n’y avait personne, mais il était évident que le jardin avec ses pelouses bien entretenues et ses parterres de fleurs, que la maison, avec sa peinture blanche étincelante, étaient tous deux bien entretenus.
Elle fut surprise de voir une jolie femme de chambre lui ouvrir la porte, vêtue d’une courte robe noire à col blanc, de collants noirs, de chaussures plates noires et d’un tablier blanc immaculé.
Elle fit entrer Lucy dans un petit salon confortable meublée de canapés recouverts de velours et la soubrette lui demanda si elle voulait du thé ou du café, ce que Lucy refusa poliment. On lui dit que la maîtresse de maison viendrait la rejoindre sous peu.
La femme de chambre fit la révérence avant de quitter la pièce et Lucy dut étouffer un petit rire devant la tenue étrange de la jeune femme.
La maîtresse des lieux s’avéra être une femme d’une cinquantaine d’années qui entra dans la pièce avec un large sourire. Elle avait les cheveux gris attachés en chignon et portait un tailleur en tweed avec une jupe stricte et des collants en fil d'Écosse, le genre de tenue que portaient les femmes de la campagne anglaise il y a cinquante ans.
Elle serra la main de Lucy d'une poigne de fer et se présenta sous le nom de Julia Bagnall.
- Bienvenue à Loxley Hall, Comment puis-je vous aider ? Demanda t-elle aussitôt.
Lucy n'était pas du tout sûre de la façon dont on pouvait l'aider, si tant est qu'on puisse l'aider, mais lorsqu'elle commença à décrire les difficultés qu'elle avait avec son jeune fils, la femme hocha la tête avec sympathie, posant de temps en temps une question.
Lucy sentit instinctivement qu'elle comprenait et commença à ouvrir son cœur d'une manière qu'elle n'aurait jamais faite normalement avec un étranger.
Elle finit par pleurer et s’essuya les yeux avec un mouchoir.
- Je suis désolée. Je ne suis pas d’habitude aussi émotive. C’est juste que…
Julia lui pris la main:
- Ne vous souciée pas de tout ça. Vous êtes loin d’être la première mère à fondre en larmes dans cette pièce et je ne pense pas que vous serez la dernière. Pourquoi ne prendrions-nous pas un thé ?
Elle se leva de sa chaise, traversa la pièce et appuya sur une sonnette à côté de la cheminée.
Il sembla à Lucy que quelques secondes seulement s’écoulèrent avant qu’on frappe doucement à la porte et que la femme de chambre n'entre.
- Du thé et des sandwichs, s’il vous plaît, Molly. Dit Julia Bagnall en se tournant vers Lucy.
- Concombre et saumon fumé, ça vous va ?
Lucy hocha la tête.
- Oui, merci. C’était charmant.
La femme de chambre fit à nouveau une petite révérence et disparut.
Julia Bagnall sourit.
- Pendant que nous attendons, laissez-moi vous expliquer un peu ce que nous faisons ici. Tout d’abord, je peux vous assurer que je peux vous aider. J’ai changé la vie de dizaines de jeunes garçons et de jeunes hommes difficiles, dont beaucoup étaient bien sans doute pires que votre fils. Cela dit, vous devez savoir que c’est un établissement d’enseignement privé pas comme les autres…
Lucy hocha la tête avec hésitation.
- Oui, j'ai eue l'occasion de me documentée sur vos méthodes. Mais j’ai tout de même besoin d’en savoir un peu plus…
- C'est tout a fait normal ma chère. Aussi laissez-moi donc vous expliquer ce que j’appelle la pédagogie thérapeutique. Chaque garçon qui arrive ici est tout de suite traité comme une fille et habillé comme une fille, et cela dès le premier jour.
Lucy hocha la tête, les joues s'empourprant tout de même d'embarras. Julia poursuivie:
- Ils commencent tous par être éduqué comme des fillettes agées de huit ans et doivent gagner, par leur comportement et leur attitude, le droit de progresser, par étapes, jusqu’au niveau AA.
Lucy ne comprends bien sûr pas, mais la femme lui explique sans attendre:
- Le niveau AA signifie "approprié à l’âge" donc un garçon de 14 ans peut s’habiller comme une fille de 14 ans et ainsi de suite. Le mauvais comportement ou le manque de coopération sont punis par une régression progressive en âge selon la gravité de la faute, ainsi un enfant de huit ans peut redevenir un enfant de cinq ans, puis un enfant de trois ans, puis un bébé en couches pour les plus rebelles.
Ce détail met Lucy fort mal a l'aise tandis que Julia lui sourie:
- Une fois que les élèves parviennent a atteindre le niveau AA, ils régressent rarement et nous pouvons alors nous concentrer sur leur programme d’éducation, un professeur qualifié vient tous les jours pour les cours classique comme les Maths ou l'histoire... Mais les cours portent principalement sur la féminisation tels que le maintien, le maquillage, la coiffures, etc...
Elle sourit, comme si elle se souvenait soudain d’un souvenir.
- Vous seriez surprise de la rapidité avec laquelle un garçon en mini-jupe apprend à garder les genoux serrés pour éviter de montrer sa culotte lorsqu’il s’assoit.
Les informations étaient si perturbantes que Lucy pouvait à peine comprendre ce que la femme disait. Est-ce qu’elle obligeait vraiment les adolescents à s’habiller comme des petites filles ou des bébés ? Elle avait du mal à le croire.
Plus elle écoutait, moins elle pouvait imaginer que cela aiderait Jake.
- Afin que l'enseignement soit le plus efficace qui soit nous pouvons accueillir un maximum de six élèves à la fois. Chaque élève a sa propre chambre et il y a trois salles de bains communes qu’elles se peuvent partager.
Lucy ne manque pas de remarquée que Julia dit "Elles" en parlant de ces garçons.
- Je dois vous dire que nos frais sont de 1 000 livres sterling par semaine. Cela peut sembler beaucoup, mais les dépenses ici sont considérables et les frais couvrent tout: la pension et la nourriture, les frais de scolarité, les vêtements, les bas, les collants, la coiffure, les cosmétiques, etc...
- Des collants ? Des cosmétiques ?
- Oui, nous essayons de couvrir tous les besoins dans les moindres détails…
Lucy avait du mal à saisir le concept de base si bizarre. L’idée que les collants et les cosmétiques figurent dans les dépenses des éleves était difficile à comprendre, tout particulierement parce que tous les pensionnaires étaient des garçons.
- J'ai beaucoup de demande aussi si vous envoyez Jake ici, vous devrez vous engager à ce qu’il reste au moins un semestre et vous devrez placer ses soins entièrement entre mes mains pendant cette période. Sans cet engagement, je ne peux pas envisager de le prendre ici. J’espère que vous comprendrez…
Lucy soupira:
- Vous savez, Mademoiselle… je veux dire Julia… Je ne pense pas que cela fonctionnera pour mon fils pour la simple et bonne raison que je pense qu’il vous serait impossible de pouvoir le persuadé de porter une robe.
- Ce défi je suis prête a le relevé... mais nous avons une technique qui fonctionne toujours . Ici la persuasion est inutile car il n’y a pas d’autre choix pour eux. Lorsqu’un nouvel élève arrive, toutes ses affaires y compris son téléphone portable lui sont retirées la nuit , pendant qu’il dort. A son réveille il trouve sur son lit une robe d’école et des sous-vêtements adaptés a sa morphologie, nous avons un stock de robes de toutes sortes confectionnées en tailles adultes. Lorsque la nouvelle arrivante demande où sont ses vêtements alors nous lui expliquons le régime en vigueur ici.
Lucy regarde Julia, qui continue:
- Bien sûr il y a des crises de colère, à quoi d’autre s’attendre ? Mais face au choix d'être nue ou en robe, il finit par succomber et enfiler la robe. Après cela c’est un jeu d’enfant...
- Qu’est-ce qui les empêche de s’enfuir ?
- Le village le plus proche est à cinq miles. Pouvez-vous imaginer un adolescent sans argent et sans portable marcher cinq miles le long de la route en portant une robe ?
Lucy comprit que la femme avait raison.
- Et les visites ?
Miss Bagnall sourit.
- En fait, nous interdisons toute visite pendant les trois premières semaines... J’appelle cela le purgatoire. Au bout de trois semaines la plupart des étudiants, bien que cela varie d’un cas à l’autre, se sont fait a la routine féminine et sont relativement à l’aise avec le fait d’être en robe.
- Et une fois ces 3 semaines passées ?
- Après cela les parents, je dois dire que ce sont généralement les mères car les pères ont souvent du mal à comprendre notre philosophie, peuvent venir n’importe quel week-end, en prévenant à l’avance. La plupart emmènent généralement leurs enfants déjeuner ou faire du shopping à Salisbury.
Lucy devait sans cesse se rappeler que lorsque Miss Bagnall parlait des filles, elle parlait en fait des garçons.
- Je ne sais pas grand-chose sur cette discipline des jupons, mais il me semble que cela pourrait être très dommageable psychologiquement ? Questionna Lucy.
- Pas vraiment. Je dois admettre que je n’ai aucune qualification formelle, mais je peux vous assurer que je sais de quoi je parle. J’ai moi-même été mise sous la discipline de jupon dès l’âge de cinq ans et par conséquent…
Lucy se demanda si elle avait bien entendu.
- Je suis désolée… Mais qu’avez vous dit ?
Julia rit.
- Les visiteurs sont souvent étonnés quand je leur annonce mais j’étais un enfant plutôt vilain, voyez-vous, et on me mettait une robe à chaque fois que je me comportais mal. Au milieu de mon adolescence, j’ai finalement réalisé que je préférais vraiment être une fille et j’ai donc décidé de vivre ma vie en tant que femme et je ne l’ai jamais regretté un seul instant.
- Alors vous êtes… un homme en fait ?
Julia ne s'offusqua pas:
- Je suis une transexuelle postopératoire. J’ai subi une opération de réassignation sexuelle à Bangkok peu après mes 18 ans.
Lucy était étonnée de voir que Julia semblait complètement décomplexée en admettant qu’elle était autrefois un homme. Tandis qu’elle continuait à parler, Lucy examina son visage à la recherche de signes de masculinité. Il n’y en avait aucun. Son maquillage était discret et sa coiffure et ses vêtements étaient tout à fait adaptés à une femme de son âge.
Sa voix était peut-être un peu grave pour une femme, mais pas au point que quelqu’un ai un doute sur sa féminité. Elle ressentit soudain un besoin désespéré de changer de sujet.
- Et qu’arrive-t-il à vos élèves après leur départ ? Demanda-t-elle.
- Cela dépend. Celles qui peuvent passer pour des filles convaincantes ont souvent tendance à vouloir rester en filles. Parfois c'est imposé par les Parents... Certaines vont plus loin, volontairement ou non, elles suivent des traitements aux hormones et subissent parfois une opération de réassignation sexuelle et vivent le reste de leur vie en tant que femmes.
Mais Julia précise vite:
- En général je déconseille aux Parents les opérations de changement de sexe forcée, mais je suis une fervente partisanne des traitements hormonaux, d'autant plus que la plupart des élèves qui sortent d'ici sont inaptes a une vis masculine. Pour les autres mais c'est plus rare, elles peuvent se travestir à la maison et vivre extérieurement comme un homme, celles qui ne pourraient jamais passé pour une fille redeviennent des hommes.
Un silence se fait durant un court moment, puis Julia dit a Lucy:
- Aussi nous avons tendance à ne pas accepter les garçons costauds, trop virils et machos parce que la thérapie fonctionne moins bien sur eux. Avez-vous une photo de Jake ?
- Bien sûr. Dit Lucy.
Elle fouilla dans son sac, sortit son téléphone, composa le code de déverrouillage, appuya sur l’icône photo et glissa jusqu’à ce qu’elle trouve quelques photos récentes de Jake, prises à la fête d’anniversaire de son cousin.
Il avait l’air renfrogné sur les deux, mais malgré cela il était plutôt beau garçon.
Elle tendit le téléphone à Julia qui jeta un coup d’œil aux photos et le lui rendit.
- Ce serait vraiment un candidat parfait pour un séjour ici. Les garçons androgynes et aussi éfféminé acceptent plus facilement nos regles strictes et sont plus rapidement à l’aise en robe…
Lucy n’avait jamais vraiment pensé à Jake comme étant un garçon androgyne et éfféminé, mais maintenant que Julia le mentionnait…
- La seule chose que je peux vous garantir Lucy, c’est que peu importe comment nos élèves sortent ici, ils finiront par forcement par être beaucoup plus gentils, doux et moins agressifs que les garçons lambda.
- J'aurais pensé que forcer des garçons à s'habiller en fille les rendrait plus agressifs, plutôt que moins.. Murmura Lucy.
- C'est là que vous avez tort. Ceux qui critique la thérapie par le jupon prétendent que nous obtenons des résultats en humiliant nos étudiants et dans une certaine mesure, c'est vrai. Mais l'humiliation est-elle une si mauvaise chose ? Si l'humiliation est le prix à payer pour transformer un jeune homme difficile, agressif et grossier en un être humain décent, je pense que c'est un tout petit prix à payer, n'est-ce pas ?
Lucy n'en était pas sûre.
Elle pensait de plus en plus que ce n'était pas le bon endroit pour Jake. Elle ne pouvait pas supporter l'idée que son fils bien-aimé, aussi difficile soit-il, soit humilié de la sorte en étant forcé de s'habiller en fille. Elle était sur le point de poser d'autres questions lorsque la femme de chambre réapparut portant un grand plateau en argent avec une théière, des tasses et des soucoupes et une assiette de délicieux sandwichs.
- Merci, Molly, pose-le là-bas. Je m’en occuperai. Dit Julia en souriant.
La soubrette obeïssait alors que Julia dit:
- Molly est l’une de nos anciennes élèves, n’est-ce pas, Molly ?
La femme de chambre rougit joliment, marmonna:
- Oui, madame. Tout en se dépêchant de sortir.
Lucy était confuse.
- Alors vous prennez aussi de vraies filles ?
Julia rit.
- Non... Jamais de la vie. Molly est un garçon…
Lucy était incrédule.
- Alors votre femme de chambre est un garçon ? Bredouilla-t-elle.
- Absolument. Sa famille a connu des moments financierement difficiles après son départ d’ici et quelques mois plus tard et elle m’a contactée pour me demander si je pouvais lui trouver du travail, histoire d'avoir une bouche en moins a nourrir. Je cherchais une femme de chambre à l’époque et elle était parfaite candidate . C’était il y a trois ans et depuis elle est a mon service... c'est une fille si gentille.
- Mais ce n’est pas une fille !
- Non, pourquoi cela devrait-il avoir de l’importance ?
Lucy y réfléchit.
- Non, je suppose que non. Dit-elle enfin, incertaine.
Elle était complètement confuse, assise là, à discuter avec cette étrange femme d’âge moyen qui avait été un homme et à se faire servir du thé par une servante qui était un garçon. Elle avait du mal à se faire à l’idée que que cela pouvait être un choix de la part de Molly.
C’était comme si le monde était sens dessus dessous. Elle se rendit compte que Julia parlait toujours pendant qu’elle versait le thé.
- Je sens que tu n’es pas convaincue, alors ce que je te suggère, c’est… Elle tendit une tasse à Lucy qui Lucy la remercia tout pensant qu’elle avait besoin d’une boisson forte plus la remettre de ses émotions, pas d’une tasse de thé.
Julia continua:
- J’ai justement une élève, Mélanie, qui part la semaine prochaine…
- Mélanie est un garçon ? L’interrompit Lucy.
- Oui, bien sûr. Pourquoi ne te laisserais-je pas seule avec elle un moment ? Tu pourra lui poser toutes les questions et lui demander tout ce que tu veux. Tu pourras ensuite décider si ce que je propose ici pourrait convenir à ton fils. Qu’est-ce que tu en penses ?
Lucy dit que ça lui semblait bien, même si elle avait vraiment envie de partir, ayant plus ou moins décidé qu’il n’était pas question qu’elle soumette Jake à une telle thérapie.
- Attends ici. Je vais la chercher... En attendant sers-toi encore du thé et des sandwichs.
Julia sourit à sa visiteuse puis sortit de la pièce. Lucy l’observa attentivement.
Marchait-elle comme un homme ? Pas du tout. Y avait-il quelque chose chez elle qui permettrait à quiconque de deviner son véritable sexe ? Non plus. Quelques minutes plus tard, on frappa doucement à la porte. Lucy se demanda si elle devait dire "Entrez" mais la porte s’ouvrit quand même et une jeune fille visiblement timide hésita avant d’entrer.
- Mme Northrop ? Je suis Mélanie. Puis-je entrer ? Demanda la nouvelle venue.
Certes Lucy ne savait pas à quoi s’attendre, mais elle ne s’attendait certainement pas à voir ce jeune homme exceptionnellement joli qui ressemblait à une fille de la tête aux pieds. Il portait une jupe plissée en tartan noir et blanc, un chemisier blanc, des collants noirs et des souliers vernis a petits Talons. Ses cheveux noirs étaient attachés en queue de cheval avec un chouchou rouge et son maquillage était parfait, des lèvres rose pâle, un fard à paupières discret et du mascara.
- Oui, bien sûr. Ddit Lucy, essayant de ne pas montrer sa surprise.
Mélanie sourit et entra, puis il/elle ferma la porte derrière. A la stupéfaction de Lucy, Mélanie fit la révérence avant de s’asseoir dans le fauteuil que Julia venait de quitter. Lucy remarqua que le garçon vêtu en fille lissa instinctivement sa jupe sous ses fesses en s’asseyant.
- Est-ce qu’ici on doit faire la révérence quand on entre dans une pièce ? Demanda Lucie.
- C’est ce qu’on nous apprend ici, oui.
- N’est-ce pas un peu démodé ?
- Je suppose que oui, mais cet endroit n'est-il pas un peu démodé lui aussi ? Dit Melanie en gloussant et avant de se couvrit la bouche d’une main.
- S’il vous plaît, ne dis pas à Miss Bagnall que j’ai dit ça.
Comment etait-il possible, se demandait Lucy, que cette fille puisse être un garçon ? Lucy n'avait pas le choix.
- Melanie, je suis vraiment gênée de te demander une telle chose, mais je crois que je dois le faire. Es-tu vraiment un garçon ?
Melanie rit.
- Bien sûr que je le suis. Vous n'avez pas a être gêné. Miss Bagnall ne vous l’a pas dit ?
- Oui. Bien sûr qu’elle l’a fait. Mais bon... tu ne ressembles pas beaucoup à un garçon…
- J’ai toujours été un peu féminine. Ria à nouveau Mélanie.
Lucy était étonnée de voir à quel point il semblait naturel et détendu.
- J’aimerais bien savoir comment tu es arrivé ici et comment ça s’est passé...
Melanie déglutit, puis se lança dans une histoire très similaire à l’expérience de Lucy avec son propre fils. Il était lui aussi fils unique et était un véritable tyran à la maison, de plus il avait constamment des ennuis avec la justice, principalement pour des vols a l'étalage mais plus grave encore, à cause de la drogue. Après une violente dispute avec son père et l’a physiquement attaqué avec un couteau de cuisine, tentant de le poignardant à la cuisse. On lui a alors donné le choix entre appeler la police et finir en prison ou bien suivre un cours à l’Académie de Miss Bagnall.
- Est-ce que tu avais la moindre idée de ce qui se passait ici ? Demanda Lucy.
- Oh non... bien sûr que non. Je n’aurais jamais accepté de venir si j’avais su ce qui s'y passait. Le premier matin, quand elle m’a dit que je porterais une robe, je me suis battue avec elle comme une folle. Au final, j’ai passé trois semaines à la crèche avant d’être mise au pas.
- La crèche ? S'étonna Lucy en ouvrant de grands yeux.
Un peu honteuse, et pour cause, Mélanie expliqua:
- La crèche c’est là que l'on te fait régressé jusqu'au au niveau de bébé, tu passes tout ton temps dans un lit cage ou dans un parc, la tétine dans la bouche... Tu es traitée comme un bébé, tu dois porter des couches et faire tes besoins dedans... tout tes besoins. Les seuls vêtement qu'on te met ce sont des grenouillieres et des barboteuses, la plupart du temps tu es nourrie au biberon mais parfois on t’assois dans une chaise haute spécialement conçue et tu es nourrie à la petite cuillère avec une bouillie immonde et affreusement molle. Tu es mise au lit à six heures, immoblisée par des sangles. Une nurse te réveille toute les quatres heures pour changé tes couches et te donné le biberon... Je suppose que Miss Bagnall ne te montrera pas la nurserie tant cet endroit est répugnant.
Lucy essaya de ne pas montrer a quel point elle était choquée.
- Comment es-tu sortie de cette... nurserie ?
- Eh bien, j’ai finalement réalisé que la seule façon de m’en sortir était de coopérer et de faire ce qu’on me disait, alors j’ai commencé à progresser à travers les niveaux d’âge. Au moment où j'ai enfin atteint le AA j’ai réalisé que j’aimais bien être une fille.
- Vraiment ? Demanda Lucy.
- En fait, ce n’est pas que j’aime ça... j’adore ça et je ne veux plus jamais redevenir un garçon.
- Qu’en pensent tes parents ?
- Ma mère est tout à fait d’accord, elle est même folle de joie... mais mon père n’est pas très content. Il a surtout peur de la réaction des gens, que ces derniers pensent que je suis un monstre…
Mélanie rit de manière inattendue et dit
- Je suppose que je le suis, n’est-ce pas ?
Lucy était encline à acquiescer mais ne dit rien. Elle se trouva fascinée garçon qui par son apparence, ses manières et son comportement, dégageait une féminité troublante. Lucy regarda ses jeunes mains pour voir si elles trahiraient son secret, mais ce n’étaient pas des mains de garçon, elles étaient petites et fines, les ongles étaient manucurés et peints avec brio.
Lorsque sa jupe remonta légèrement sur ses cuisses, il la baissa avec un geste de pudeur que toute femme reconnaîtrait immédiatement. Lucy trouva tout cela assez troublant. Lorsqu’ils eurent fini de parler, Lucy le remercia pour son temps et sa franchise.
- J'ai été ravie de vous rencontrée, Mme Northrop, dit Mélanie en se levant et en rajustant sa jupe.
Avant de sortir elle fit volte-face:
- Allez-vous envoyer votre fils ici ? Demanda-t-elle soudain à Lucy qui se leva également.
- Je n’ai pas encore prise ma décision. Au fait, quel est votre prénom ?
- Et bien, c'est Mélanie bien sûr.
- Non, je veux dire votre prénom de garçon.
Mélanie minauda:
- Le l'avais presque oublié figurez-vous... en fait je m'appellais Jake.
Lucy sentit le sang lui monter à la tête et crut un instant qu’elle allait s’évanouir. Elle dit a Mélanie sur un ton sec:
- Si c'est Julia qui vous a demandé de dire cela, ce n'est pas drôle.
Mélanie ne comprenait pas:
- Tout va bien, Mme Northrup ?
Lucy compris alors que la jeune féminisée ne mentait pas, elle aussi s'appellait Jake. Elle prtait le même prénom que son fils... était-ce un signe terriblze du destin ?
- Oui. Oui je vais bien... parfaitement bien. Dit péniblement Lucy.
- Si vous n’avez rien d’autre à me demander, puis-je aller chercher Mlle Bagnall ?
- Oui, s’il vous plaît. Merci. J’ai apprécié de vous parler.
- Moi aussi. Au revoir, c’était agréable de vous rencontrer.
Melanie serra la main de Lucy, fit une révérence sans la moindre gêne et quitta la pièce en fermant doucement la porte derrière lui/elle.
Lucy pensa tout de suite que Mélanie n’aurait pas put être une meilleure ambassadrice pour le juponnage thérapeutique. Polie, habile en société, sûre d'elle, éloquente et impossible à distinguer d’une vraie fille.
Lucy se demanda même si il ne s'agissait pas d'une arnaque, si Melanie n'était pas une vraie fille employée par Julia Bagnall pour persuader les parents septiques que la discipline du jupon fonctionnait.
- Alors qu’as-tu pensé de Melanie ? Demanda Julia Bagnall en revenant, portant un épais dossier.
- Ravissante... Murmura Lucy, essayant de ne pas montrer sa confusion.
- Vous m’avez demandé mes qualifications. C’est toujours un peu gênant d’admettre que je n’en ai aucune, mais je peux vous montrer… j'ai ici des dizaines et des dizaines de témoignages de parents me remerciant d’avoir transformé la vie de leurs fils incontrôlables. Si tu veux bien…
Lucy agita la main pour l’interrompre.
- Vous savez Julia, je pense vraiment que ce n'est pas un endroit pour mon fils. Je suis sûre que vous faite du bon travail mais ce n’est pas pour tout le monde, et je ne pense pas que ce soit bien, ni pour moi ni pour Jake. J’espère que vous me comprendrez.
Julia ne semblait pas le moins du monde offensée.
- Je comprends parfaitement. Ce n’est pas pour tout le monde, comme tu le dis. Cependant, si jamais tu changes d’avis, tu n’as qu’à m’appeler.
Tout en parlant, Julia raccompagna Lucy et lui fit un signe de la main joyeux depuis la porte tandis que Lucy montait dans sa voiture.
Bon sang. Quel endroit complètement bizarre... Se dit Lucy, pensant ne jamais y revenir.
A SUIVRE...
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