lundi 11 novembre 2024

ROMAN: LE GARCON QUI PORTAIT JUPON (CHAPITRE 8)

 

                                                              CHAPITRE 8



A Brighton, Lucy quand a elle, pensait  qu’elle allait devenir folle depuis qu'elle n’avait plus aucunes nouvelles de Jake. 

Son fils lui manquait bien plus qu’elle ne l’aurait cru possible, elle sentait  physiquement son cœur souffrir. Le souvenir de lui, debout, désespéré, sur le porche, refusant de lui faire signe de la main alors qu’elle quittait Loxley Hall, aggravait sa culpabilité. 

Elle savait ce qui l’attendait.

Mais lui n’en avait aucune idée et elle se sentait terriblement coupable de ce qu’elle faisait. 

Sur le chemin du retour, elle s’était arrêtée sur une aire de repos puis avait décidé de faire demi-tour et de retourner le chercher, puis elle avait eue une pensée . Et si Loxley Hall lui rendait finalement le merveilleux garçon qu’elle avait aimé et perdu, alors cela en vaudrait sûrement la peine ? 

Après tout, elle avait tout essayé. 

A son retour chez elle, elle se versa un grand verre de gin tonic et téléphona à sa sœur Anna, dont elle savait qu’elle désapprouvait ce qu’elle faisait. 

- J’ai réussi, Anna. Je viens de rentrer. 

Il y eut un bref silence pendant lequel Anna essayait de penser à ce que sa sœur avait fait, puis elle se souvint de son projet.

- Est-ce qu’il va bien ? 

- Et bien il était un peu silencieux, mais oui, il va bien. 

- Est-ce que tu lui as dit ce qui allait se passer ? 

- Non. Tu n'y penses pas !

- Lucy, comment as-tu pu ? 

- Anna, je t'en prie ne me jette pas la pierre ! Je me sens déjà bien assez mal comme ça alors ne me fais pas passer un mauvais moment. 

- C’est surtout le pauvre Jake qui va passer un mauvais moment. Tu sais déjà ce que je pense de cette stupide discipline du jupon... Je ne crois tout simplement pas que ces bêtises  aient la moindre chance de résoudre les problèmes de Jake, au contraire cela pourraient très bien les aggraver, mais puisque c'est fait, nous verrons bien... je souhaite simplement que tu n'ai pas commise une terrible erreur. 

Lucy, soudain en colère, dit 

- Eh bien, merci mille fois pour ton soutien ! 

Elle appuya sur le bouton pour raccrocher, se sentant encore plus coupable qu’auparavant. 

Elle ne dormit quasiment pas cette nuit-là, se tournant et se retournant dans son lit. Plus d’une fois, elle se leva et entra dans la chambre de Jake, espérant le trouver là, emmêlé dans les draps. Mais sa chambre, tout comme la maison était déseperement vide.

Elle téléphona à Loxley Hall dès qu’elle le put, mais elle ne reçut aucune réponse. 

Elle continua à téléphoner toute la journée sans obtenir de réponse. 

Au cinquième appel, Molly, la femme de chambre, répondit, mais elle dit qu’elle ne savait rien et promit de demander à Miss Bagnall de la rappeler au plus vite. Lucy attendit avec impatience l’appel, qui n’arriva qu’à cinq heures le soir.

Lucy était tellement stressée qu’elle faillit appuyer sur le mauvais bouton de son téléphone et raccrocher avant même que la conversation n’ait commencé. 

- Mme Northrop ? C’est Julia. Vous avez appelé ? Dit Miss Bagnall, comme si elle ne savait pas pourquoi Lucy avait appelé. 

Bien sûr que j’ai appelé, pensa Lucy, mais elle répondit poliment:

- Oui... Je veux savoir comment va Jake. 

- Vous parlez de  Judtih-Ann je suppose ? Oui elle va bien... 

Lucy sentie son coeur se serré. Elle se demanda si elle s’habituerait un jour à ce que son fils soit appelé Judtih-Ann ou elle, elle était troublée par ce nouveau prénom de fille, même si on l’avait prévenue que cela se produirait dans le cadre des cours. 

- Est-ce que je peux lui parler ?

Miss Bagnall soupira: 

- Madame Northrop, vous savez que ce n’est pas possible. 

Lucy le savait mais avait pensée que Miss Bagnall ferait preuve d'une certaine souplesse dans l'application du reglement qu'elle avait mis en place. Lucy avait acceptée une période initiale de trois semaines, que Miss Bagnall appelait "le purgatoire".

Période durant laquelle elle n'aurait aucun contact avec son fils. 

Maintenant, elle le regrettait profondément. Tout ce qu’elle voulait, c’était entendre la voix de Jake, savoir qu’il allait bien. Elle déglutit avant de poser la question cruciale. 

- Julia, est-ce que Jake porte une robe ? 

Miss Bagnall souffla dans le combiné:

- Madame Northrop, c'est Judtih-Ann  désormais...

Lucy ne dit rien, elle n'en eue d'ailleurs pas le temps. Miss Bagnall lui dit presque agacée:

- Bien sûr qu’elle en porte, que porterait-elle d’autre ? 

- Et il... je veux dire, elle est d’accord avec ça ? 

Miss Bagnall soupira de nouveau et évita la question.

- Madame Northrop, en m'amenant votre fille vous saviez parfaitement ce qu’est Loxley Hall et ce qu’il offre. Vous devez jouer votre rôle. Jake est maintenant Judtih-Ann, une fille, et elle restera une fille jusqu’à ce qu’elle parte d’ici. Vous devez la considérer comme une fille à partir de maintenant… 

Lucy avait envie de crier. 

Elle avait certes accepté toutes ces choses, mais tout ce qu’elle voulait faire maintenant, c’était parler à son fils et s’assurer qu’il allait bien. Miss Bagnall parlait toujours.

- Les premiers jours peuvent être particulierment difficiles et vous permettre de parler à Judtih-Ann ne ferait qu’empirer les choses pour elle, je peux vous l’assurer… 

Lucy essaya de se calmer. Elle avait décidé de son propre chef d’essayer Loxley Hall, alors elle ne devait pas abandonner au premier obstacle, pensa t-elle. 

Après tout cette Miss Bagnall avait de bonnes intentions, elle avait fait ses preuves et Jake était parfaitement en sécurité. Elle devait se calmer...

Quand Miss Bagnall eut enfin cessé de parler, elle dit avec toute la courtoisie dont elle était capable:

- Je comprends. Je suis désolée. Je ne veux pas perturber votre travail. Peut-être que je peux rappeler demain pour voir comment les choses progressent ? 

- Bien sûr, nous sommes toujours ravis de prendre des appels de parents. Ne vous inquiétez pas Mme Northrup, Judtih-Ann ira bien car je veille sur elle comme je veille sur toutes mes éleves. Chacunes d'elles est un peu ma fille en fait...

Lucy raccrocha et téléphona immédiatement à sa sœur. 

- Jake porte une robe...  Annonça-t-elle, mais sans osée révelée qu'il s'appellait maintenant Judtih-Ann.

- Mon Dieu. Est-ce censé être une bonne nouvelle ? 

- Eh bien, c’est la preuve que cet endroit peut faire quelque chose que je n’aurais jamais pu faire, pour commencer. 

- Oui, mais dans quel but ? 

- Pour faire de Jake un être humain décent. 

- Lucy, tu accordes beaucoup trop d’importance à toutes ces conneries que Julia, ou quel que soit son putain de nom, t’a racontée. Faire porter une robe à Jake n’est pas la solution. Il va ressortir encore plus en colère qu’à son arrivée. 

- Et Mélanie ? 

- Qui ? 

- La fille que je t’ai présentée au café Moksha. Tu te souviens, celle que j’ai rencontrée pour la première fois à Loxley Hall ?

- Le garçon qui est une fille ? 

- Oui. 

- Lucy, elle ou lui, ou quoi que ce soit, n’était pas un être humain accompli. C’était un monstre. Est-ce que tu veux que Jake devienne comme ça ? 

- Non, mais il n’y a aucune raison de penser qu’il le sera.

A lautre bout du fil, Anna leva les yeux au ciel: 

- Lucy, Je ne veux plus parler de ça... Je dois y aller car Ted (Son Mari) m'attend pour faire diner les enfants... Je sais que tu crois faire ce que tu penses être juste, mais ne me demande pas de te soutenir envers et contre tout.

- Bien... mais je suis contente et je pense que tu devrais l’être aussi. 

- Comme tu veux... Bonsoir ! 

Anna raccrocha et se tourna vers son mari et lui dit avec lassitude:

- Elle m’a appelée pour me dire qu’ils ont fait porter une robe à Jake. Tu te rend compte, elle semblait même contente !

En fait, Lucy n’était pas du tout contente. Elle était désespérément inquiète et cherchait à être rassurée sur le fait qu'elle avait fait le bon choix, assurance qu'elle avait espéré en vain obtenir de sa sœur. 

Elle téléphona à Loxley Hall sept fois au cours des jours suivants, mais aucune réponse ne lui parvint. Elle envoya de fréquents e-mails pour demander des nouvelles de Jake et implorer que quelqu’un lui réponde, mais personne ne le fit. 

Alors qu’elle était sur le point de se rendre dans le Wiltshire pour ramener Jake à la maison, elle reçut un appel d’une Miss Bagnall qui s'excusa.

- Je suis vraiment désolée d’avoir été si évasive Mme Northrop, mais les choses ont été plutôt mouvementées ici ces derniers temps, avec une chose et une autre. Je veux juste vous dire que Judtih-Ann va bien, je vais vous envoyer une courte vidéo de votre fille... la vidéo n’est pas de très bonne qualité, j’en ai peur, mais vous pourrez reconnaître Judtih-Ann, j’en suis sûre. 

Miss Bagnall expliqua:

- Elle a été prise pendant les cours de ce matin avec notre professeur contractuel, M. Liddington. 

 Lucy reconnaissante, remercia Miss Bagnall à maintes reprises, puis attendit impatiemment devant son ordinateur que la vidéo arrive, par e-mail, cinq minutes plus tard.

Lucy cliqua sur la flèche de démarrage et une photo, apparemment prise par une caméra de sécurité, remplit l'écran. Elle montrait six jeunes filles assises dans une grande pièce et discutant tranquillement ensemble. 

Cinq d'entre elles portaient ce qui semblait être un uniforme composé de jupes plissées et de chemisiers blancs, mais la sixième portait une robe à carreaux verts. Lucy haleta et porta la main à sa bouche lorsqu'elle réalisa que c'était son fils Jake... devenue donc Judtih-Ann ! 

Tandis que Lucy regardait la vidéo, un homme apparut à l'écran, il y eut un bruit de chaises qu'on raclait, puis les six filles se levèrent et firent la révérence. Elle cligna des yeux d'incrédulité et l'écran devint noir. 

Elle repassa la vidée encore et encore, pour s'assurer que ses yeux ne la trompaient pas. Il y avait son fils, habillé en fille, tenant les pans de sa jupe et faisant une révérence passable. 

Lucy se demanda un instant s'il avait été drogué, mais ne s'en soucia pas bien longtemps.

Elle reconnut l'expression sur son visage, celle d'une résignation ennuyée. Il ne faisait tout cela parce qu’on le lui avait dit, mais il voulait que le monde sache qu’il pensait que tout cela était stupide, son mot préféré. 

Elle regarda attentivement les autres filles. 

Elles étaient toutes jolies et toutes souriaient légèrement, comme si ce qu’elles faisaient était une blague. Lucy transféra l’e-mail à sa sœur avec une note 

- Je viens de recevoir ça aujourd’hui de Loxley Hall. Incroyable, hein ? 

Dix minutes plus tard, Anna appela. 

- Lucy… commença-t-elle.

Lucy savait que sa sœur était sérieuse de part le ton ferme de sa voix:

- Ce que tu dois faire, c’est de monter immédiatement dans ta voiture, conduire jusqu’à cet endroit, récupérer ton fils et le ramener à la maison. Et tu dois le faire maintenant. Tout de suite. Ces bêtises doivent cesser. 

- Es-tu folle ? Jake n’est là-bas que depuis cinq jours. Il y a peu de temps, il t’aurait fait un doigt d’honneur si tu lui avais dit qu’il devait se lever lorsque son professeur entrait dans la salle et maintenant, regarde-le. Il n'est pas seulement debout, mais il porte un uniforme de fille et c'est fabuleux !

-  Non, ce n’est pas fabuleux, Lucy, c’est immonde et c'est tout. Tu ne sais pas ce que cet endroit fait à son cerveau. J’en ai parlé avec Ted et il est d’accord avec moi. Tu dois ramener Jake à la maison avant qu’il ne se transforme en une de ces stupides poupées Barbie avec lesquelles il est cloitré.

Lucy se révolta. 

- Qu’est-ce qui te fait croire que tu peux me dire quoi faire ? 

- Je suis ta sœur, je t’aime et je veux essayer de t’empêcher de faire une grosse erreur avec Jake. 

- Et je suis sa mère. C’est moi qui décide de ce qui est le mieux pour Jake, pas pour toi. Alors le le laisse là-bas un point c'est tout ! 

Privée du soutien de sa sœur, Lucy se demandait à chaque instant si elle avait vraiment fait le bon choix. Parfois, elle avait l’impression que la culpabilité et le malaise la submergeaient. Elle essayait de se persuader que si Jake rentrait à la maison changé et meilleur, cela en vaudrait la peine, mais elle avait toujours la peur tenace qu'il rentre à la maison encore plus difficile qu'à son départ à cause de ce qu'elle lui avait fait subir. 

Sans Jake, Lucy trouvait les journées insupportablement longues. 

Elle avait un calendrier accroché au mur de la cuisine sur lequel elle marquait les jours qui restaient avant de pouvoir lui rendre visite à Loxley Hall. Elle essayait de s'occuper avec des travaux à la maison ou dans le jardin, mais son cœur n'y était pas. 

Tout ce qu'elle faisait, c'était regarder sa montre toutes les cinq minutes. 

Elle ne pouvait pas lire un livre parce qu'elle n'arrivait pas à se concentrer et le soir, elle restait assise devant la télévision sans se rendre compte de ce qui était sur l'écran. Les nuits étaient pires, elle restait éveillée dans son lit pendant des heures, incapable de dormir à cause de l'inquiétude.

Elle retrouvait toujours sa sœur pour prendre un café à Moksha, mais elles avaient convenu qu'il serait raisonnable de ne pas parler de Jake parce que cela tournait toujours à la dispute. 

Anna pouvait voir que sa sœur ne dormait pas, ou si peu.

Elle était furieuse de voir sa soeur se retrouver dans un tel état à cause d'un fils rebelle. 

Parfois Anna pensait qu’il méritait ce qui lui arrivait, mais elle aussi se sentait coupable. Elle ne croyait pas qu’un garçon doive être obligé de s’habiller en fille pour une raison quelconque. Ted et elle en avaient discuté sans fin et aucun des deux ne voyait de bon côté à ce qu’elle faisait. 

Alors qu’il ne restait que trois jours avant qu’elle puisse venir lui rendre visite, Lucy téléphona à Loxley Hall pour s’assurer qu’elle était attendue. Julia Bagnall l’avertit que Judtih-Ann dirait presque certainement qu’elle voulait rentrer chez elle, qu’elle détestait Loxley Hall, qu’elle détestait s’habiller en fille. 

- Cela arrive presque toujours, dit-elle, c’était prévisible. 

Elle dit aussi a Lucy qu'elle devait y être préparée et ne pas faire preuve de faiblesse en cédant. 

Lucy assura à Julia qu’elle pouvait gérer la situation.

- Je n’ai pas besoin de vous dire que si vous succombiez et ramenez Judith-Ann à la maison à ce stade précoce, tout le bon travail et tous les progrès que nous avons déjà réalisés avec elle seraient réduit a néant.

Lucy dit qu’elle comprenait. Elle était prête à accepter n’importe quoi juste pour avoir l’occasion de voir son fils… 

Le lendemain, Judith-Ann fut appelé dans le bureau de Miss Bagnall après le déjeuner et on lui apprit que sa mère lui rendrait visite samedi. Au lieu d’avoir l’air content, elle fronça les sourcils.

- Devrai-je la voir comme ça ?  demanda-t-elle en désignant sa robe.

Miss Bagnall feignit d’être choquée et surprise à la question. 

- Bien sûr. 

- Pourquoi ne puis-je pas porter mes propres vêtements ? 

- Si par vos propres vêtements vous entendez le jean et le t-shirt débraillés que vous portiez à votre arrivée, ils ne sont plus là. Ils ont été renvoyés chez votre mère à Brighton. 

Judith-Ann fit la moue. 

- Je ne veux pas que ma mère me voie comme ça, en robe. 

- Ne sois pas ridicule, Judith-Ann . Ta Maman a hâte de te voir. Elle sait parfaitement que tu seras en robe. 

- Elle a peut-être hâte de me voir, mais je ne veux pas qu’elle me voie en robe. Pourquoi ne pouvez-vous pas l’appeler et lui demander d’apporter mes propres vêtements pour que je puisse me changer avant de la voir ? 

Miss Bagnall soupira:

- Judith-Ann , je pensais que tu était assez grande pour comprendre ce que nous faisons ici. Nous ne pouvons pas te laisser te changer, être une fille une minute et un garçon la minute suivante serait absurde. 

- Mais... mais Miss... Commença Judith-Ann .

Miss Bagnall intervint sechement:

- Toutes les élèves commencent en tant que filles et restent des filles aussi longtemps qu’elles sont ici. Tu le sais parfaitement. 

Judith-Ann ne dit rien, mais regarda par la fenêtre d’un air maussade comme s’il y avait quelque chose de fascinant dans le jardin. 

- Tu es sûrement impatiente de voir ta mère ? 

- Oui, mais pas en robe. 

Miss Bagnall soupira à nouveau.

- J’ai bien peur que ce ne soit pas négociable jeune fille. Même si nous avions des vêtements masculins ici, ce qui n'est pas le cas, je ne vous permettrais certainement pas de les porter. Et Si vous  continuez à adopter cette attitude ridicule et entêtée je n'aurai d'autre choix que d'appeler votre mère et de reporter sa visite. Elle sera dévastée...

- D'accord. Faite comme bon vous semble...

Miss Bagnall fit une dernière tentative pour lui faire entendre raison.

- Écoute Judith-Ann , ta mère comprend ce qui se passe ici. Elle sait que tu t'habilles en fille tous les jours. Elle s'attend à te voir en robe. Je lui ai envoyé une vidéo de toi en robe et donc... 

- Vous lui avez envoyé une vidéo de moi ? En fille ? Demanda Judtih-Ann avec colère.

- Bien sûr. Pourquoi ne devrais-je pas ? 

Judith-Ann savait qu’il serait imprudent de perdre son sang-froid devant Bagnall.

- Je ne savais pas que vous faisiez ça... Marmonna-t-elle. 

- Et tu ne sais pas tout ce qui se passe ici. Maintenant, je te le demande pour la toute dernière fois: vas-tu Oui ou Non être une fille raisonnable et recevoir ta mère samedi ? 

- Pas si je dois porter une robe. 

- Très bien.  Alors tu peux partir. Dit froidement Miss Bagnall.

Judith-Ann fit la révérence, tourna les talons et sortit de la pièce en se sentant mal. Elle  voulait voir sa mère, bien sûr qu’elle le voulait, mais elle restait en colère contre elle pour l’avoir envoyé à Loxley. Elle avait toujours du mal à accepter qu’elle l’ait délibérément trompé. Elle avait fait tous les plans en secret et lui avait ensuite menti sur ce qui allait se passer. 

Il n’était pas question qu’elle la laisse le voir en robe et lui fasse croire qu’elle avait fait ce qu’il fallait. Pas question. Après le départ de Judith-Ann , Miss Bagnall se demanda comment elle allait annoncer la mauvaise nouvelle à sa mère. 

- Petite peste ! Soupira Miss Bagnall.

L’intransigeance de Judith-Ann était complètement inattendue. Cela ne s’était jamais produit auparavant. Parfois, une élève avait hésité à être vue par son père en robe, mais jamais par sa mère. 

Miss Bagnall avait tout d'abord envisagée toute une série d’excuses pour dissauder Lucy de venir comme prévu, mais elle avait finalement décidé que la vérité était probablement la meilleure des solutions.

Elle décrocha le téléphone et composa le numéro de Mrs Northrup et lui annonça la mauvaise nouvelle… 

Lucy était en larmes, presque incapable de parler, lorsqu’elle appela sa sœur. 

- Lucy, qu’est-ce qui se passe ?  

- C’est Jake… 

- Jake ? Il va bien ? 

- Oui, mais… 

Lucy s’effondra et sanglota au téléphone. 

- Essaie de te calmer et dis-moi ce qui s’est passé. Dit Anna qui pouvait entendre sa sœur respirer profondément. 

- Julia Bagnall a dit que je ne pouvais pas  rendre visite à Jake ce week-end. J’étais tellement excitée, j’attendais vraiment ça avec impatience… 

- Et pour quelle raison ? Qu’est-ce qu’elle a dit ? 

- Elle a dit… elle a dit… que Jake ne voulait pas me voir. 

Anna tressaillit alors que sa sœur hurlait comme un animal sauvage à l’autre bout du fil. 

- Jake a dit qu’il ne voulait pas te voir ? Dit Anna, complètement choquée. 

Anna fit une pause:

- Je n’arrive pas a y croire. C’est vraiment ce qu’elle a dit ?

- Pourquoi mentirait-elle ? Dit Lucy.

- Mais pourquoi Jake refuse t-il de te voir ?

- Elle a dit qu’il avait dit qu’il ne voulait pas que je le voie en robe et qu’il ne me verrait que s’il était autorisé à porter ses propres vêtements. 

Anna pensait que la réaction de Jake était tout a fait normal et qu'elle l'approuvait, mais elle savait que ce n’était pas le moment de dire a Lycy ce qu'elle en pensait.

- Pourquoi ne peut-il pas être autorisé à porter ses propres vêtements juste pour ta visite ? 

- C’est ce que j’ai dit, mais Julia a dit que ce n’était absolument pas autorisé et que cela ruinerait tout ce qu’elle avaient accompli… 

Anna leva les yeux au ciel. 

- Lucy, tu sais que tout cela n’est que des conneries, n’est-ce pas… 

Les sœurs recommencèrent à se disputer, chacune d’elles devenant plus en colère et animée jusqu’à ce que Lucy raccroche le téléphone. 

Cette nuit-là a Loxley Hall, seule dans sa chambre, assise sur son lit, déprimée, en chemise de nuit, Judith-Ann ne s’était jamais sentie aussi misérable, seule et malheureuse qu’à cet instant. 

Sa mère lui manquait terriblement et elle commençait à regrettée d'avoir fait autant d’histoires à propos du fait de ne pas porter de robe quand elle lui rendait visite. Quelle différence cela faisait-il puisqu’elle avait déjà vu une vidéo d'elle à Loxley ? 

Elle supposait que la vidéo avait fait le tour de la famille et que ses cousins ​​​​étaient en train de bien rire… Elle sursauta en entendant un léger grattement à sa porte. Judtih-Ann traversa la pièce et ouvrit légèrement la porte. 

Georgina se tenait dehors, pieds nus, elle aussi en chemise de nuit. 

- Voulez-vous de la compagnie jeune demoiselle? Demanda-t-elle.

Judith-Ann haussa les épaules de dépit, mais ouvrit la porte. Deux jours plus tôt, Georgina l’avait embrassé. C’était sur un banc dans le jardin, bien hors de vue de la maison. 

Elles avaient essayées de se surpasser en faisant des blagues sur Miss Bagnall que Georgina appelait toujours "la vieille truie", secretement bien entendu, quand Georgina se pencha soudain en avant, passant un bras autour de Judtih-Ann pour l’attirer plus près et l’embrassant à pleine bouche. 

Judith-Ann ne répondit pas au début, elle était plus surprise que choquée, mais quand elle  sentie la langue de Georgina pousser entre ses lèvres, elle passa ses bras autour du cou de son amie et ouvrit la bouche. C’était son premier french-kiss, inoubliable. 

Judith-Ann ferma la porte tandis que Georgina s’effondrait sur le lit. 

- Est-ce que ça va ? Demanda Georgina en tapotant l’espace sur le lit à côté de lui. 

Judith-Ann s’assit à côté de son amie et commença à lui raconter ce qui s’était passé dans le bureau de Miss Bagnall plus tôt dans la journée, puis soudain, elle ne pouvait plus parler parce qu’il pleurait. Georgina passa alors un bras autour d'elle et lui murmura quelques mots  apaisants tandis que Judtih-Ann pleurait en silence, les épaules tremblantes.

Lorsqu’elle eue enfin séché ses yeux, Georgina mit deux doigts sous son menton, tourna son visage strié de larmes jusqu’à ce qu’ils soient assis face à face et l’embrassa lentement sur les lèvres. Judith-Ann n’hésita qu’une fraction de seconde avant d’enfoncer sa langue dans la bouche de Georgina.

Elles s’assirent, bouche contre bouche, les bras autour l’une de l’autre, jusqu’à ce que Georgina se retire et murmure à l’oreille de Judtih-Ann: 

- Veux-tu que je te trait ? 

- Que tu me quoi ? Demanda Judtih-Ann, véritablement perplexe. 

Georgina ignora la question. 

- Lève-toi et enlève ta chemise de nuit. Dit Georgina. 

- Qu’est-ce que tu vas faire ? Demanda nerveusement Judtih-Ann.

- Rien que tu n’apprécieras pas. 

Judtih-Ann se leva, attrapa l’ourlet de sa chemise de nuit et la passa par-dessus sa tête. 

Son pénis dressé devant elle, dur comme de la pierre, mais elle le couvrait de ses deux mains. 

Georgina le regarda de haut en bas avec un sourire sur les lèvres, puis elle ôta sa propre chemise de nuit et s’agenouilla lentement devant sa camarade. Elle écarta les mains de Judtih-Ann et mit le pénis dans sa bouche et commença à sucer. 

Judtih-Ann haleta bien vite, tremblante de plaisir… 


MAIS AILLEURS DANS LE MANOIR...


Julia Bagnall était collée à l’écran du moniteur palcé dans sa chambre.

Il y avait des caméras de surveillance dissimulées un peu partout dans le Manoir et en particulier dans chaque chambre de Loxley Hall, Miss Bagnall avait pour habitude de vérifier toutes les pièces avant d'aller dormir. 

Elle aimait généralement regarder Danielle, qui se masturbait pendant ce qui semblait être des heures chaque nuit, mais ce soir-là, son attention était portée sur la chambre de Judith-Ann , où elle pouvait voir la tête de Georgina bouger de haut en bas tandis que nouvelle arrivée agrippait la barrière du lit pour se soutenir. 

Lorsque Judith-Ann cambra le dos et rejeta la tête en arrière, Miss Bagnall pouvait imaginer le gémissement qui s'échappait de ses lèvres. Ce n'était pas la première fois qu'elle regrettait de ne pas avoir installé d'audio dans less chambres. Elle regarda Georgina se lever et encouragée visiblement Judith-Ann à lui rendre la pareille, mais Jackie secouait la tête. 

Georgina commença à appuyer sur les épaules de Judith-Ann avec ses deux mains, la forçant à se mettre à genoux jusqu'à ce qu'elle se retrouve face à face avec le pénis en érection de Georgina. Georgina pressa son pénis contre les lèvres de Judith-Ann , mais cette derniere se détourna et secoua à nouveau la tête. 

Miss Bagnall pouvait presque lire sur les lèvres ce que disait Georgina. 

Finalement et non sans une certaine répulsion, Judith-Ann ouvrit légèrement la bouche et Georgina saisit l’arrière de sa tête à deux mains et enfonça son pénis profondément dans sa gorge. Judith-Ann se débattit, s’étouffant presque, les yeux larmoyants, tandis que Georgina allait d’avant en arrière.

Miss Bagnall devina que Georgina avait finalement atteint l’orgasme lorsqu’elle lâcha la tête de de sa jeune camarade. Judith-Ann eue la nausée pendant quelques secondes, puis déglutit une ou deux fois. Puis à la surprise de Miss Bagnall, elle leva les yeux vers Georgina et sourit timidement. 

Quelques minutes plus tard, elles étaient tous les deux enlacées sur le lit, nues, s’embrassant et riant, chacune avec une main sur le pénis de l’autre. 

- Eh bien, c'est du rapide... Souria Miss Bagnall devant son écran.

Elle s’était demandé combien de temps il faudrait avant que Georgina n’essaie de séduire la nouvelle fille. Elle avait clairement beaucoup plus de chance qu’elle n’en avait eu avec elle.

Danielle et Joséphine, que Julia connaissait pour avoir surveillées les caméras de surveillance installées dans leurs chambres, avaient repoussées ses avances avec indignation. Miss Bagnall n’avait jamais pensé un seul instant qu’elle faisait quelque chose de mal en espionnant ses jeunes élèves, elle ne s’était jamais considérée comme une voyeuse. 

Les caméras n'étaient là que pour assurer la sécurité de tous les résidents et pour s’assurer qu’elle savait ce qui se passait, pour le bien de tous. Loxley Hall était son domaine, son empire de jupons, à elle seule. 

Tout ce qui se passait était sa responsabilité et ne regardait personne d’autre. 

C’était aussi, curieusement, sa maison familiale. Elle était la fille unique, homonyme et héritière de Julius Bagnall, un industriel difficile, colérique et bigot qui avait fait fortune dans l’industrie du tapis. Julius avait acheté Loxley Hall et 20 hectares de parc à un prix dérisoire à un petit aristocrate en faillite qui avait perdu la fortune familiale aux tables de jeu de Monte-Carlo. 

Julius Junior est né là-bas et, dès l’âge de cinq ans, on lui mettait des jupons à chaque fois qu’il se conduisait mal. C’était une sorte de tradition familiale: les Bagnall avaient utilisé les jupons comme une forme de discipline depuis des générations.

Julius Junior fut une grande déception pour son père, qui voulait que son fils reprenne l’entreprise familiale et s’attendait à ce qu’il hérite de sa propre ambition impitoyable et déterminée. Au lieu de cela, le garçon fit clairement comprendre qu’il n’était pas du tout intéressé par les affaires, mais qu’il était passionné par les arts, le théâtre, la mode et la danse en particulier.

Sa mère, dont il était très proche, essaya de le protéger du mépris de son père, mais sans grand succès. Dans son école publique pour garçons, il se porta volontaire avec enthousiasme pour jouer des rôles féminins dans les productions dramatiques amateurs de l’école, son père n’y assista jamais.

À quatorze ans, alors qu’il rentrait de l’école pour les vacances, il avoua à sa mère qu’il avait l’impression d’être né dans le mauvais corps, qu’il aurait aimé être une fille. Elle dit qu’elle comprenait mais lui conseilla de ne jamais en parler à son père. 

Mais le lendemain, Mme Bagnall sortit et acheta à son fils une robe de soie pour qu’il la porte en secret. Mais il n’y avait aucun endroit où il pouvait aller pour être à l’abri des regards et tout ce qu’il pouvait faire était de frotter de temps en temps la robe avec amour contre sa joue quand personne ne regardait. Deux ans plus tard, il entendit ses parents se disputer furieusement au cours de laquelle son père criait à sa mère que c’était de sa faute si leur fils était un inverti. 

Il courut dans sa chambre et sanglota pendant des heures. Le lendemain, Julius Bagnall Senior mourut d’une crise cardiaque alors qu’il réprimandait le directeur d’une de ses usines pour ne pas avoir atteint les objectifs de production. Son fils ne versa pas de larmes à la nouvelle et porta du rouge à lèvres, avec l’approbation de sa mère, à la demande de son père.

Mme Bagnall hérita de l’entreprise, qu’elle vendit le plus vite possible et se consacra ensuite à aider son fils à devenir sa fille. Six mois après son 18e anniversaire, il revint de Bangkok sous le nom de Julia Bagnall. 

Il fallut un certain temps à ses amis et à sa famille pour accepter ce qui s’était passé, mais il était une fille si convaincante que la plupart des gens oublièrent bientôt qu’il était né garçon. Mère et fille vécurent heureuses à Loxley Hall pendant près de 30 ans jusqu’à ce que Mme Bagnall soit diagnostiquée d’un cancer des ovaires et décède dans un hospice local. 

Seule pour la première fois de sa vie, Julia fit le point. Toute sa vie, elle s’était intéressée aux questions de genre et avait à cœur de promouvoir la compréhension de la transsexualité. La maison était bien trop grande pour qu’elle y vive seule et lorsqu’une amie trans lui suggéra de l’utiliser comme centre résidentiel pour y pratiqué la discipline du jupon elle sauta sur l’idée. 

Bien que les cours aient été présenté comme une méthode pour améliorer le comportement des garçons rebelles, pour Julia, il s’agissait autant d’une expérience sociale que d'un travail.

Elle était fascinée par le challenge et les difficultés de transformer des garçons en jeunes filles crédibles, même si ce n’était que temporairement. Elle savait bien sûr que beaucoup de ses élèves ne pourraient jamais passer pour des filles dans le monde extérieur et beaucoup d’entre eux n’en avaient aucune envie, mais de temps en temps, un véritable androgyne apparaissait , un garçon capable de passer sans effort pour une fille, prêt à enfiler une robe et à en profiter. 

C’étaient les élèves qui intéressaient le plus Julia, même si elle n’a jamais vraiment su  pourquoi. 

Elle était convaincue que Georgina et Judith-Ann étaient toutes deux de véritables androgynes, c’était la première fois qu’elle en avait deux ensemble dans le même cours, ce qui lui permettait de justifier le fait de les regarder faire l’amour. 

Un appel de la nature l’obligea à faire une courte pause et lorsqu’elle revint de sa salle de bain attenante, elle fut désolée de voir sur l’écran que Georgina semblait avoir quitté la chambre de Judith-Ann . 

Cette derniere était allongée sur son lit, par-dessus les couvertures, en train de se masturber tranquillement. Miss Bagnall en avait vu assez pour une nuit. Elle a éteint le moniteur avec une télécommande, est montée dans le lit et a tiré les couvertures sur sa tête.


                                                                                                                     A SUIVRE...


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