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CHAPITRE 6
À la fin de son premier jour à Loxley Hall, Jake avait décidé de s’échapper. Il détestait cet endroit, détestait porter une robe, détestait être traité comme une fille.
Au début, il avait refusé de quitter sa chambre.
- Je ne laisserai personne me voir comme ça ! Avait-il dit d’un ton provocateur.
Mlle Bagnall soupira.
- Écoute-moi, Judtih-Ann…
- Je ne m’appelle pas Judtih-Ann.
- Tant que tu es là, c’est bien ainsi que tu t'appelle.
- Non, ce n’est pas ça ! C’est Jake et je suis un garçon. Vous ne pouvez pas me faire ça... Je vais appeler la police…
Mlle Bagnall soupira à nouveau. Normalement, faire en sorte qu’un garçon enfile une robe était le plus gros obstacle, mais celui-ci allait évidemment être un peu plus difficile.
- Tu ne peux pas rester dans ta chambre pendant six mois… Commença-t-elle.
- Non, putain, je ne peux pas…
- Je vais te donner un dernier avertissement à propos de ton langage, jeune fille…
Jake perdit à nouveau la tête.
- TU NE COMPRENDS PAS ? JE NE SUIS PAS UNE JEUNE FILLE ! POURQUOI TU NE VAIS PAS TE FAIRE FOUTRE ?
Miss Bagnall ignora cette explosion, elle prit ce que Jake pensait être un interphone dans une poche de sa robe et appuya sur un bouton.
- Tu ne vas pas aimer ce qui va se passer maintenant. Dit-elle tristement.
- Va te faire foutre... grogna t-il.
Il essaya de faire semblant de ne pas être anxieux, mais en réalité il avait vraiment peur.
Qu’allait-elle faire maintenant ? Il n’en avait aucune idée. Tout ce qu’il savait, c’est qu’il était dans un endroit terrible, portant une robe stupide. Pour la énième fois, il se demanda comment sa mère avait pu lui faire ça. Une minute ou deux plus tard, on frappa doucement à la porte et deux grands hommes entrèrent dans la pièce, tous deux portait des t-shirts et des pantalons noirs.
Aucun d'eux ne dit un mot ni ne manifesta la moindre surprise devant la façon dont Jake était habillé. Miss Bagnall lui dit:
-Jeune fille, vous vous comportez comme une enfant et vous serez donc traitée comme une enfant. Allez à la coiffeuse là-bas et apportez-moi la brosse à cheveux que vous pouvez voir sur le dessus.
Judtih-Ann regarda les deux voyous qui se tenaient près de la porte, puis la coiffeuse. Il décida qu’il n’avait pas d’autre choix que de faire ce qu’on lui disait.
- Merci, dit-elle en alors que Judtih-Ann lui tendait la brosse à cheveux.
- Maintenant, enlève tes collants et ta culotte et penche-toi sur le lit.
Judtih-Ann haleta.
- Quoi ?
- Tu m’as entendu. Soulève ta robe et enlève tes collants et ta culotte, puis penche-toi sur le lit !
- Pas question ! Bafouilla Judtih-Ann.
Miss Bagnall inclina la tête vers les deux hommes, qui passèrent à l’action. Avant que la victime ne sache ce qui se passait, ils avaient chacun saisi un de ses bras.
- LÂCHEZ-MOI, PUTAIN ! Hurla-t-elle inutilement alors qu’ils la faisaient plier et la poussaient, face contre terre, sur le bord du lit de sorte que ses pieds raclaient sur le sol. Elle se débattait, mais c’était sans espoir.
Judtih-Ann sentit sa robe se relever et des doigts tirer sur la ceinture de ses collants.
En quelques secondes, elle se retrouva maintenu au sol, les fesses découvertes, les collants et la culotte autour des chevilles. Le premier coup de brosse à cheveux ne tarda pas à arriver. La féminisée ne savait pas au début, si c’était la honte ou la douleur qui la faisait hurler, mais par la suite il fut sûr que c’était la douleur.
Après elle ne se rappelait plus combien de fois il avait été battue, cela pouvait être dix ou vingt coups, mais quand Miss Bagnall lui demanda enfin si elle allait se tenir tranquille, elle hocha furieusement la tête et sanglota:
- Oui... oui s’il vous plaît, plus jamais... S’il vous plaît, plus jamais de coups.
Miss Bagnall lui dit de se lever et de remonter sa culotte et ses collants.
Le coton frais de sa culotte soulageait un peu le feu brûlants de ses fesses, mais elle dut tirer et se tortiller pour remonter ses collants jusqu’à sa taille. Miss Bagnall la regarda.
- Tu trouveras ça plus facile avec le temps, dit-elle. Maintenant, je vais te faire visiter la maison et plus tard je te présenterai aux autres filles…
- D’autres filles ? Quelles autres filles ?
- Ces filles vous plairont. Elles vous aideront à vous installer…
- Je ne veux pas m’installer. Je ne veux pas les rencontrer. Je ne veux pas que quelqu’un me voie comme ça…
Judtih-Ann fit un nouveau geste vers sa robe puis, à sa grande honte et à son embarras, elle se remit à pleurer.
- S’il vous plaît, mademoiselle Bagnall, ne me faites pas faire ça. Je veux rentrer à la maison. S’il vous plaît, laissez-moi rentrer à la maison…
Mademoiselle Bagnall ne prêta aucune attention à sa détresse et ne fit aucune tentative pour le réconforter. Elle sortit un mouchoir de son sac à main et le lui tendit.
- Séchez vos yeux. Vous ne voulez pas que tout le monde pensent que vous êtes un bébé qui pleure.
Judtih-Ann s’essuya les yeux puis regarda autour de lui pour trouver un endroit où jeter le mouchoir.
- Mets-le dans la poche de ta robe, c’est ce que font les filles. Dit la femme.
Judtih-Ann était sur le point d’ouvrir la bouche pour protester qu’il n’était pas une fille mais se ravisa. Il trouva la poche sur le devant de sa robe et y glissa le mouchoir, tout en sanglotant doucement.
- Bon, allons-y. Dit Miss Bagnall en tendant la main à Judtih-Ann , mais elle secoua la tête et la suivit docilement hors de la pièce.
Elle la suivit pendant qu’ils faisaient le tour de la maison, l’écoutant à peine pendant qu’elle lui expliquait quelles zones étaient interdites, les heures des repas, les roulements pour faire la vaisselle et d'autres corvées, le programme scolaire, les dispositions pour la lessive…
Bien qu’elle n’ait que vaguement conscience de ce qu’elle disait, Judtih-Ann était parfaitement consciente de la façon dont sa robe bougeait contre ses jambes, de ses collants blancs, du claquement de ses talons sur le parquet, de ses bras nus à l’exception des manches courtes. Elle n’arrivait pas à croire ce qui lui arrivait, il n’arrivait pas à croire qu’elle se promenait en robe, n’arrivait pas à croire qu’il y avait une école au monde qui obligeait les garçons à s’habiller en filles, il n’arrivait pas à croire que des jupons existaient.
Peut-être que tout cela se révélerait être une mauvaise blague, pensa-t-elle.
Mais se faire frapper avec une brosse à cheveux n’était pas une blague, perdre ses propres vêtements n’était pas une blague, entendre cette femme l’appeler jeune fille n’était pas une blague…
Lorsqu’ils s’approchèrent enfin de ce que Miss Bagnall décrivait comme la salle commune, Judtih-Ann entendit des voix derrière la porte fermée. Elle se retint.
- Je ne peux pas entrer là-dedans, tout le monde va se moquer de moi.
- Non, elles ne le feront pas. Je peux te le promet. Tout le monde ici commence de la même manière, avec des robes similaires, donc elles comprendront toutes. Elles sauront à quel point c’est difficile pour toi, parce que ça l’a été aussi pour elles. En fait tu as de la chance parce que tu es jolie…
Judtih-Ann grimaça.
- Je ne veux pas être jolie. Je suis un garçon. Les garçons ne sont pas jolie.
Judtih-Ann se rendit compte qu’elle avait fait une erreur dès qu’il eut ouvert la bouche. Miss Bagnall soupira.
- Je ne vais pas vous le répéter. Tant que vous êtes ici, vous serez une jeune fille et vous trouverez la vie beaucoup plus facile si vous apprenez rapidement à vous comporter comme telle.
Elle ouvrit la porte et poussa Judtih-Ann devant elle.
Les voix à l’intérieur s’arrêtèrent immédiatement et il y eut un grincement de chaises alors que les cinq jeunes filles présentes dans la pièce commençairent à se lever.
- Pas besoin de vous lever les filles, dit Miss Bagnall. Voici Judtih-Ann, une nouvelle élève. Je veux que vous lui souhaitiez la bienvenue et que vous lui montriez comment se passent les choses ici.
- Oui, Miss Bagnall. Répondirent-elles en chœur.
Miss Bagnall sourit puis ferma la porte derrière elle, laissant Judtih-Ann debout, impuissante, au milieu de la pièce, ne sachant pas quoi faire ou dire. Les mains de Judtih-Ann transpiraient et elle les frottait nerveusement sur les côtés de sa robe.
Elle essaya de sourire mais était plus près des larmes.
- Bonjour, réussit-elle enfin à murmurer.
Aucune d’entre elles ne prit la peine de lui répondre mais toutes regarderent Judtih-Ann avec curiosité. Elle fut instantanément confuse. Miss Bagnall lui avait dit que tous ses élèves étaient des garçons mais ceux-ci étaient visiblement des filles. Elles portaient toutes le même uniforme: Une jupe courte plissée en tartan noir et blanc, un chemisier blanc et des collants noirs.
Deux d’entre elles étaient très jolies. L’une avait de grands yeux, une peau parfaite et des pommettes hautes et une autre avait des reflets roses dans les cheveux et de grosses boucles d’oreilles créoles.
Une troisième avait un peu un maquillage style gothique, un maquillage intense, les yeux soulignés de khôl, des collants résille et des Doc Martens.
Les deux filles restantes lisaient des magazines. L'une d'elle finie par lui adressé la parole:
- J’aime bien tes cheveux, ils sont naturels ou teints ? Demanda la fille aux cheveux roses.
Judtih-Ann toucha ses cheveux. Elle ne savait pas quoi dire.
- Tu n'a pas de langue ? Tu peux parler, n’est-ce pas ?
Judtih-Ann hocha la tête.
- C’est… c’est naturel... Bégaya-t-elle, se demandant ce que cela pouvait bien lui faire.
La fille souria:
- Tu devrait te faire coiffer pour arranger ça. On dirait des queues de rat !
Judtih-Ann ne dit rien. Elle était gênée par la façon dont les filles l’examinaient. L'une lui redemanda:
- Comment t’appelles-tu au fait, petite fille ?
- Je ne suis pas une petite fille ! S’exclama-t-elle, soudain en colère.
- OK, donc tu es une grande fille dans une robe de petite fille. Alors comment t’appelles-tu ?
- Jake. Répondit instinctivement la travestie.
- Non idiote, ton prénom de fille !
Judtih-Ann ne voulait toujours pas admettre qu’elle avait désormais un prénom de fille et hésita.
- Ce n’est pas grave. Nous avons toutes des prénoms de fille ici tu sais.
- Oui mais vous êtes des filles, n’est-ce pas ?
Elles rirent toutes en coeur et de manière inattendue, comme si c’était la chose la plus drôle qu’elles aient jamais entendue. Toutes étaient manierées et féminine, presque trop...
- Non ma puce. Nous sommes des garçons en jupon, tout comme toi.
Judtih-Ann haleta.
Était-ce ainsi qu’elle allait finir ?
Elle allait devoir tout faire pour sortir de cet endroit, qui a ses yeux ressemblait de plus en plus a un asile de fou.
Cette nuit-là, dans sa chambre, Judtih-Ann envisagea ses options.
Tout au long de la journée, elle avait gardée les yeux ouverts pour voir s'elle pouvait repérer où ses affaires avaient été rangées, mais c'était une grande maison avec de nombreuses pièces. Les chances qu'elle y retrouve ses affaires étaient négligeables et même en supposant qu'elles ne soient pas enfermées à clé, comment pouvait-elle fuir sans se faire prendre ?
Néanmoins, elle était toujours déterminée à s'échapper. Coute que coute.
Elle avait passé une grande partie de l'après-midi sous l'autorité de Miss Bagnall à apprendre à faire la révérence. Il lui était difficile d'imaginer qu'il y ait quelque chose de pire que d'être obligé de porter une robe.
Miss Bagnall lui avait appris à faire la révérence. Quand elle lui avait expliqué a quoi elle s’attendait, à ce que toutes les filles fassent la révérence en entrant et en sortant d’une pièce, elle espérait qu’elle plaisantait, mais le regard dur sur son visage indiqua qu’elle n’était pas du genre à plaisanter.
- La révérence est la plus élementaire des courtoisies et vous serez surprise de la rapidité avec laquelle vous allez vous habituez, mais vous devez d’abord savoir comment la faire correctement. Lui avait dit Miss Bagnall.
Judtih-Ann avait vite apprise que la faire correctement n’était pas simple du tout et ses jambes lui faisaient déjà mal avant que Miss Bagnall ne soit enfin satisfaite, tout du moins relativement.
Puis elle lui fit s’entraîner à rentrer sa jupe sous ses fesses, toujours douloureuses, pendant qu’elle s’asseyait.
- Cela doit être une seconde nature, quelque chose qu’on fait automatiquement, sans avoir à y penser.
Cela prit encore une demi-heure. Au moment où Judtih-Ann en eut fini avec tout ceci, le dîner était sur le point d’être servi dans une grande pièce, meublée d’une longue table en pin et de bancs, directement à côté de la cuisine.
Le repas, un hachis parmentier accompagné de carottes et d'une salade, suivis d'une glace, avec de l’eau ou du jus d'orange, fut animé par une violente dispute entre la fille au maquillage gothique et la fille aux cheveux roses.
Judtih-Ann ne connaissait toujours pas leurs noms et les considérait toujours comme de vraies filles, la dispute était à propos de qui devait faire la vaisselle.
Lorsque Judtih-Ann revint dans sa chambre, elle découvrit qu’il y avait d’autres vêtements de fille accrochés dans son armoire, mais qu'il y avait des sous-vêtements propres dans la commode.
Elle fouilla le tout, espérant avec un espoir bien naïf de trouver une paire de jeans, mais il n’y avait que des jupes, des hauts et des robes dans l’armoire, et des sous-vêtements supplémentaire dans les tiroirs.
Comme il n’avait visiblement aucune possibilité de quitter Loxley Hall en ressemblant à un garçon, Judtih-Ann comprit que sa seule option serait de le faire en faisant semblant d’être une fille.
Elle portait toujours la robe d’école à carreaux verts et les collants blancs qu’elle avait enfilés à contrecœur ce matin-là. Mais lorsqu’elle se regarda dans le miroir, elle dut admettre bien malgré elle, qu’elle pouvait certainement passer pour une fille, tout du moins dans le noir ou la pénombre.
Son plan était de quitté la maison tard dans la nuit et de se faire prendre en stop par quelqu'un quand elle arriverait sur la route située tout en haut de l’allée. Au moins une fille aurait toujours plus de chances d’être prise en stop qu’un garçon, pensa-t-elle, mais elle ne voulait évidemment pas avoir à expliquer pourquoi elle était habillé comme une enfant agée d'une dizaine d'années, alors elle se déshabilla pour trouver autre chose à porter.
Elle finit par choisir une jupe courte plissée et un t-shirt en coton avec un papillon sur le devant qu’elle pourrait toujours retourner pour que le papillon ne se voie pas. Elle se demanda aussi si elle devait porter des collants, elle en trouva un plein tiroir mais un garçon digne de ce nom ne met pas de collants, elle décida donc de restée jambes nues, même si ses chaussures Mary Jane lui provoquaient déjà des ampoules aux talons.
Avec un peu de chance, pensa-t-elle, elle n’aurait pas à marcher trop loin avant d’être prise en stop. Et elle se regarda à nouveau dans le miroir. La jupe était inconfortablement courte mais c’était le genre de chose qu’une adolescente pourrait porter. Elle se demanda si elle devait se brosser les cheveux.
Elle décida de le faire.
Judtih-Ann se mit à se brosser comme une vraie fille, chose qu’elle n’aurait jamais osée faire un jour plus tôt. Puis elle réfléchit à ses projets. Elle n’avait qu’une vague idée de l’endroit où elle se trouvait dans le pays, donc si elle pouvait arrêter une voiture, elle demanderait au chauffeur de le conduire à la gare la plus proche, ensuite peut-être pourrait-elle emprunter un portable.
C’est tout ce dont elle avait vraiment besoin, un moyen d’appeler sa mère pour le sortir de ce lieu horrible. Judtih-Ann se glissa sous les draps de son lit, tout habillée, éteignit la lumière et attendit avec impatience que la maison devienne silencieuse.
Peu après 1h30, elle ouvrit la porte de sa chambre et écouta.
Il n’y avait aucun bruit dans les couloirs ou les chambres. Portant ses Mary Janes dans une main, elle descendit l’escalier qui craquait horriblement et traversa le couloir jusqu’à la porte d’entrée. Le verrou s’ouvrit facilement et elle referma la porte derrière elle dans un léger clic.
Puis elle s'accroupit pour enfilée ses chaussures et s'engagea dans l'allée, se dépêchant de mettre de la distance entre elle et la maison. C'était une chaude nuit de début d'été avec une demi-lune. Les arbres situés de chaque côté de l'allée projetaient des ombres effrayantes, mais elle continua, le cœur battant.
Il lui sembla qu'il lui fallait pas mal de temps pour atteindre la route principale et lorsqu'elle y arriva, elle ne savait pas dans quelle direction aller, mais elle avait un vague souvenir de sa mère tournant à droite dans l'allée, alors elle tourna à gauche.
C'était une route de campagne sinueuse, bosselée et pleine de nid de poule. Elle resta près du fossée, près de l'herbe, fronçant le nez à l'odeur des déjections des vaches polluant l'air nocturne.
Elle marcha probablement plus de 15 minutes lorsqu'elle entendit le bruit d'un moteur se rapprochant. Elle se retourna pour voir des phares s'approcher. Pendant un court moment de panique, elle se demanda si son absence avait été découverte et si quelqu'un de Loxley Hall venait la chercher.
Judtih-Ann envisagea de se cacher derrière une haie ou dans des buissons, mais les phares tournèrent soudain dans le virage et brillèrent droit sur elle. De toute façon c’était son seul espoir et elle le savait. Elle devait utilisé ce joker, tenté le tout pour le tout.
Alors elle tendit le pouce.
Une camionnette s’arrêta quelques mètres devant elle avec un crissement de freins. Alors qu’elle s'approchait, la vitre côté passager s’abaissa et le conducteur se pencha sur le siège passager et dit, avec un fort accent du West Country:
- Bonjour jeune demoiselle. Que fait une jeune fille comme toi, dehors à cette heure de la nuit ?
Judtih-Ann se mordit la langue, esperant que sa voix ne la trahirait pas:
- Pouvez-vous me déposer ? Demanda-t-elle.
Elle entendit le chauffeur tâtonner dans la nuit, a la recherche de quelque chose, puis une torche se braqua directement sur son visage. L'homme plissa les yeux et demanda:
- Et où veux-tu aller ?
Désireuse de fuir par dessus tout, Judtih-Ann jeta toute prudence aux oubliettes.
- En fait, tout ce que je veux surtout, c’est pouvoir utiliser un téléphone. C’est une urgence. Avez-vous un téléphone que je pourrais vous emprunter ?
- Oui, mais nous ne pouvons pas l'utilisé ici, il n'y a jamais eu de réseau... Monte et nous allons prendre la route jusqu’à un endroit où le téléphone portable passe.
Judtih-Ann ouvrit la portière et se glissa sur le siège passager, en ajustant sa jupe. L’intérieur de la camionnette sentait mauvais. Elle ne voyait pas grand-chose du conducteur mais elle devina qu’il avait environ une trentaine d’années et à en juger par ses vêtements, il était sans doute ouvrier agricole.
- Alors, que fais-tu dehors à cette heure de la nuit ? Demanda t-il comme s’il avait l’intention de faire la conversation.
Judtih-Ann ne savait pas quoi dire. Elle n’avait pas malheureusement pas pensé à inventer une histoire pour justifier sa présence a un tel endroit et a une heure pareille.
- J’essaie juste de rentrer à la maison.. Marmonna-t-elle.
- Et où est cette maison ?
- Brighton.
- Brighton ? Et bien, tu es bien loin de chez toi. Comment ça se fait ?
- C’est une assez longue histoire... Dit Judtih-Ann en essayant aussitôt de changer de sujet de conversation.
- Etes-vous sûr d’avoir un téléphone ?
- Mais oui j’ai un téléphone. Dit-il, puis après une pause
- Quel âge as-tu ?
- Quinze ans.
Le chauffeur rit:
- Tu es une grande petite fille alors ! Dit-il en riant de sa blague.
Judtih-Ann ne dit rien, même elle se rendrait compte plus tard qu’elle était tellement déterminée à s’éloigner de Loxley Hall qu’elle avait complètement oubliée toutes les regles de prudence a monter dans le véhicule d'un inconnu. Surtout sur une route de campagne, en pleine nuit et vetue d'une mini-jupe.
La camionnette roula quelques kilomètres, puis s’éloigna de la route et s’arrêta. Il faisait trop sombre pour que Judtih-Ann puisse voir où ils étaient. Dès que le chauffeur tira sur le frein à main, Judtih-Ann se tourna vers lui et dit:
- Puis-je emprunter votre téléphone alors ? Je ne veux passer qu’un appel.
- Oh oui, tu peux avoir mon téléphone.
Le chauffeur fouilla dans sa poche et en sortit un vieux Nokia et le tendit à Judtih-Ann. Elle appuya sur quelques boutons et réalisa qu’il était verrouillé.
- Il est verrouillé. Pouvez-vous me donner le code ?
- Je peux... mais ça va te coûter cher.
Judtih-Ann se mit a bafouillée:
- Mais je... Je n’ai pas d’argent.
- Ce n’est pas de l’argent que je veux...
Il y eut un clic lorsque les portieres se verrouillerent, puis Judtih-Ann entendit le grincement d’une fermeture éclair et l’intérieur de la camionnette fut soudain rempli d’une puanteur d’urine rance.
- Mon Dieu. Il semble que je n’ai pas été attentif a mon hygiène... Dit le chauffeur.
Judtih-Ann essaya d'ouvrir la porte, mais sans succès.
- Tu vas quand même nettoyer tout ça, mon chou ? Dit le chauffaur en allumant la torche et en la pointant vers son aine.
Judtih-Ann crut qu’elle allait vomir.
Le pénis en érection de l’homme dépassait du pantalon. Il était énorme.
- Tu veux le code, tu peux l’avoir. Mais d’abord, tu devras me faire un calin. A ton âge une fille sais forcément ce qu'est une fellation n'est-ce pas ?
- Je ne vais pas faire ça... Bredouilla Judtih-Ann.
- Pas question. Laissez-moi sortir d’ici. Hurla t-elle en secouant a la poignée, en vain.
- Je pensais que tu voulais passer un appel.
- Oui, mais pas à ce point-là. S’il vous plaît, déverrouillé les portes et laissez-moi partir.
- Quel est ton problème ? Tu te promènes au milieu de la nuit habillé comme une petite pute et tu fais de l’auto-stop. Qu’est-ce que tu attends ?
Judtih-Ann secoua la tête.
- LaisseZ-moi juste partir.
L’homme se jeta soudain sur Judtih-Ann, posa une main charnue sur sa nuque et la tira en avant pour l’embrassé à pleine bouche. Elle détourna la tête avec dégoût.
- LÂCHE-MOI ! Cria-t-elle, s’essuyant la bouche du revers de la main.
- Viens, mon chou, dit l'homme en essayant à nouveau d’embrasser Judtih-Ann, Tu sais que tu en as envie petit cochonne que tu es.
- NON, JE NE VEUX PAS. LAISSE-MOI TRANQUILLE.
Incapable de trouver la bouche de Judtih-Ann, l’homme glissa sa main libre sous la jupe de Judtih-Ann.
- Voyons ce que tu as là. Si je ne peux pas avoir ta bouche alors j'aurait ta chatte ou ton trou de balle. Vois même les deux ! Grogna le conducteur.
Judtih-Ann pressa ses genoux l’un contre l’autre et essaya d’attraper le poignet de l’homme, mais il tirait déjà sur la ceinture de sa culotte alors que Judtih-Ann se tortillait pour s’éloigner de lui, sachant qu’à tout moment l’homme allait découvrir qu’elle était un garçon.
- LÂCHE-MOI ! l cria t-elle encore.
Mais il était trop tard. Elle pouvait déjà sentir sa culotte baissée et la main de l’homme sur ses parties génitales.
- Mon dieu, mais qu’est-ce qu’on a là ? Quelle surprise. Tu n’es pas du tout une petite fille, ni même une grande fille d'ailleurs... Et moi qui pensais qu'il n'y avait qu'a la grande ville qu'on pouvait trouvé des petite tapette qui s'habille en fille...
Judtih-Ann complètement effrayé, continuai à lutter pour s’éloigner, mais il était coincé sur le siège passager alors que l’homme commençait à essayer de lui caresser le buste.
- Tu t'es fait pousser des seins ? Je peux voir tes nénés ?
Judtih-Ann essaya de repousser sa main, mais l’homme était fort et parvint à tenir les deux poignets de Jake avec son autre main. A son embarras et à sa grande honte, Judtih-Ann se rendit compte que son propre pénis durcissait et commençait à bander.
- Alors, tu vois que tu aimes ça, n’est-ce pas ?
- Non, je n’aime pas. Laissez-moi tranquille. S’il te plaît, laissez-moi partir. Je ne vous ai rien fait. S’il vous plaît, laissez-moi juste partir.
- Je vais te laisser partir rassure-toi, mais d’abord te baiser. Je vais tout d'abord te mettre ma queue dans le cul, ensuite dans ta bouche... Maintenant obeïe et passe l’arrière comme une bonne fille.
Il retira sa main de sous la jupe de Judtih-Ann qui se débattit de toutes ses forces. Cette derniere entendit quelque chose se déchirer lorsque l’homme lui mit les deux mains autour du cou. Puis elle entendit ensuite des voix à l’extérieur de la voiture et vit les faisceaux de plusieurs torches s’approcher de la camionnette.
L’homme relâcha son étreinte autour du cou de Judtih-Ann lorsque quelqu’un frappa à la vitre.
- Nous recherchons une jeune fille.. Cria une voix qu’elle reconnut immédiatement.
A son grand soulagement il s'agissait de la voix de Mlle Bagnall. Une torche fut orientée vers la camionnette, illuminant le visage terrifié de Judtih-Ann. Le chauffeur gesticula derrière le volant et déverrouilla silencieusement les portes.
- Nous l’avons trouvée... Lança Mlle Bagnall a des personnes que la féminisée ne voyait pas.
Puis à Judtih-Ann:
- Sors ma pauvre chérie.
Judtih-Ann n’avait jamais été plus heureuse que d’obéir a cette femme, mais alors qu’elle quittait la voiture, son T-shirt déchiré glissa de son épaule. Miss Bagnall le vit aussitôt:
- Est-ce que tout va bien Mademoiselle ? Demanda-t-elle avec une inquiétude sincère.
Judtih-Ann tenant son T-shirt d’une main, hocha la tête.
- Est-ce que cet homme t’a fait quelque chose ?
Judtih-Ann se mit à pleurer.
- Il, il, il… Mais elle pouvait à peine parler...
- Il t'a fait quoi ?
- il… allait me violer. Pleura Judtih-Ann.
- Vraiment ? Demanda Miss Bagnall en braquant sa lampe de poche dans la camionnette en direction du chauffeur, qui leva une main pour se protéger les yeux.
- Je vous connais vous...Vous travaillez à Worsley Farm, de l’autre côté du village, n’est-ce pas ?
- Et alors ? Marmonna l’homme.
- Eh bien, si je souhaite déposée plainte la police saura où vous trouver !
Se tournant vers Judtih-Ann elle lui dit:
- Viens ma puce, on va te ramener à la maison.
Miss Bagnall prit la main tremblante de Judtih-Ann et la conduisit jusqu’à une voiture qui attendait sur la petite route. La femme n’avait aucune intention d’informer la police de ce qui s’était passé.
Cette histoire est vraiment palpitante, j’ai hâte de lire la suite… Merci beaucoup pour ce récit
RépondreSupprimerMerci a toi, la partie 7 est en ligne.
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