samedi 9 novembre 2024

ROMAN: LE GARCON QUI PORTAIT JUPON (CHAPITRE 7)

 

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                                                                 CHAPITRE 7


 Judtih-Ann fut autorisé à dormir tard le lendemain matin.

Elle était tellement épuisée lorsqu’elle revint à Loxley Hall qu’elle ne s’opposa pas à devoir porter une chemise de nuit en coton blanc pour se coucher et il était déjà dix heures lorsqu’elle commença à s’agiter.

Comme auparavant, elle ne parvint pas à se rappeler où elle était et quand elle s’en souvint, elle ne ressentit aucun plaisir, si ce n’est celui de se rendre compte qu’ici elle était au moins en sécurité. 

Elle se demanda si elle allait être punie pour avoir essayé de partir , mais après le terrible épisode de la nuit, une chose était sûre: Elle n’allait pas réessayer. 

Ell sortit du lit, ôta sa chemise de nuit, enroula une serviette autour de sa taille puis se dirigea vers la salle de bains. Elle se sentit mieux après une longue douche et trouva une des filles, celle avec les cheveux teintés de rose, qui l’attendait à sa sortie de la salle de bains.

- C’est vrai que tu as failli te faire violer ? Demanda-t-elle, curieuse. 

Puis elle gloussa. 

- Ce que j’aimerais que ce soit moi. J’adorerais me faire violer... qu'un garon me prenne de force.

Judtih-Ann ne savait pas s’elle plaisantait. Elle le regarda de haut en bas et dit:

- Tu ferais mieux de ne pas laisser Miss Bagnall te trouver habillée comme ça. 

Judtih-Ann baissa les yeux sur elle-même. 

- Pourquoi ? Qu’est-ce qui pourrait bien se passer ? 

L'autre fille expliqua:

- Les filles ne portent pas de serviettes autour de la taille... Tu dois l'attacher au-dessus de tes seins.

-  Mais je n’ai pas de seins, protesta Judtih-Ann.

- Non, mais tu dois faire comme si tu en avais. De toute façon, Miss Bagnall veut te voir dans son bureau dès que possible. Tu dois t’habiller et descendre la voir tout de suite. 

- Est-ce que j’ai des ennuis ? 

- Bien sûr. Essayer de partir sans autorisation est la pire des fautes que l'on puisse faire quand on est ici... Tu passeras presque certainement quelques jours à la nurserie. 

Le cœur de Judtih-Ann se serra. Elle avait entendu parler de la nurserie, ou l'on y était traité comme un bébé et obligé de porter des couches. En sortant de la salle de bain elle était si inquiete de se retrouver avec des vêtements de bébé qui l’attendraient dans sa chambre que ce fut presque un soulagement de voir une robe à carreaux verts propre au bout de son lit. 

Elle s'essuya et resta nu au milieu de la pièce, se demandant, pendant un moment, s'il y avait un moyen d'éviter de s'habiller. Il n'y en avait pas et elle ne pouvait pas se permettre d'attendre car Miss Bagnall l'attendait. 

Elle soupira. Pourquoi sa mère lui avait-elle fait ça ? Elle sortit un gilet et une culotte de la commode, les enfila et fit passer la robe par-dessus sa tête. Elle la trouvait déjà un peu plus facile a boutonner, même si ses mains tremblaient. 

Judtih-Ann se demanda si elle avait le temps de mettre des collants aussi elle décida de prendre le risque de s’en passer. Elle pourrait toujours dire a Miss Bagnall qu’elle avait oublié dans sa hâte de la voir.

Puis elle s’assit sur le lit et mit ses Mary Janes, mais elles frottèrent tellement les ampoules sur ses pieds qu’elle les retira et chercha une paire de chaussettes. Elle ne trouva que des petites socquettes blanches bordées de dentelle, Judtih-Ann envisagea de les mettre à l’envers mais elle se dit que Miss Bagnall le remarquerait certainement. 

Essayant de ne pas pleurer, elle enfila donc les chaussettes détestées puis ses Mary Janes. Elle  ne se regarda pas dans le miroir en quittant sa chambre. Bien que Judtih-Ann détestât toujours devoir enfiler une robe, à ce moment-là, elle était plus préoccupée par les ennuis dans lesquels elle se trouvait que par ce qu’elle portait. 

Judtih-Ann ne l’aurait probablement jamais admis, mais la vérité était qu’après sa mauvaise expériences de la nuit précédente, toute la combativité, toute la défiance, l’avaient quittée. 

Elle avait été complètement effrayée par cette épreuve. Et si Miss Bagnall n’était pas arrivée a temps, elle avait une idée claire de ce qui ce serait. Le chauffeur de la camionnette était fort , il avait réussi à lui tenir les deux poignets d’une seule main, et Judtih-Ann n’avait aucun doute sur le fait qu’il voulait vraiment la violer. 

Elle se promit de ne plus jamais sortir habillée en fille. 

Le bureau de Miss Bagnall était une grande pièce à l’arrière de la maison, donnant sur le jardin. 

Judtih-Ann frappa doucement à la porte, le cœur battant. Lorsqu’elle entendit "Entrez", elle respira profondément et ouvrit la porte.

La directrice était assise derrière un grand bureau ancien, le dos tourné à la fenêtre. 

- Judtih-Ann, enfin te voilà. Entrez et asseyez-vous. 

Judtih-Ann commença à traverser la pièce lorsque Miss Bagnall leva la main et demanda:

- N’as-tu pas oublié quelque chose ? 

 Elle hésita. Mon Dieu... Cette maudite révérence. Pensa t-elle.

Elle saisit les pans de sa robe dans chaque main, mit une jambe derrière l’autre et plia le genou, luttant pour garder l’équilibre.

- Un peu laborieux tout cela. Mais tu t’amélioreras avec la pratique. Dit Miss Bagnall.

Lorsque Judtih-Ann commença à s’asseoir sur la chaise en face du bureau de Miss Bagnall, elle secoua la tête. 

- Non, non et non ! Cela ne vas pas du tout. As-tu oublié que lorsque tu t’assois, tu dois toujours lissée ta jupe sous tes fesses et ensuite t’asseoir les genoux joints ? 

Judtih-Ann devint rouge. Miss Bagnalle n'attendie pas sa réponse. Elle lui dit:

- Retourne à la porte et recommence. 

Judtih-Ann dut recommencée trois ou quatre fois avant que Miss Bagnall ne soit satisfaite et apparemment prête à discuter de la nuit précédente, un moment qui rendait Judtih-Ann si nerveuse qu’elle en avait peur de mouiller sa culotte. 

Miss Bagnall commença, sechement:

- La sécurité est très importante à Loxley Hall. Il est essentiel que les parents sachent que leurs enfants sont en sécurité ici, c’est pourquoi il est formellement interdit aux nouvelles arrivantes de quitter le domaine. Précisément pour éviter la chose affreuse qui a faillie t’arriver la nuit dernière. Tu comprends ça, Judtih-Ann ? 

La féminisée hocha la tête, essayant de prêter attention à ce que disait la Directrice. 

Miss Bagnall n'arrêtait pas de lui parler de l'importance de la sécurité pendant que Judtih-Ann se tortillait sur sa chaise et regardait fixement ses genoux nus. 

- Dans des circonstances normales, quitter le domaine sans permission entraînerait un séjour prolongé à la nurserie, mais je suis consciente de l'expérience déplaisante que vous avez vécue la nuit dernière et je pense que c'est probablement une punition suffisante pour vous... 

Le moral de Judtih-Ann remonta légèrement. 

- Si vous me promettez solennellement que vous n'essayerez plus de fuir, j'ignorerai pour cette fois cet écart de conduite. Me le promettez-vous ? 

Judtih-Ann hocha de nouveau la tête. 

- Je veux vous l'entendre dire, Mademoiselle. Je veux que me vous disiez: je promets de ne plus jamais essayer de quitter le domaine sans permission.

Judtih-Ann déglutit. 

- Je promets de ne plus jamais essayer. Marmonna-t-elle.

- Essayer quoi ? 

- De quitter le domaine. 

- Toute la phrase Judtih-Ann, allez un peu de courage !

 Judtih-Ann hésita un bref instant puis se moumet finalement:

- Je promets que je n'essaierai plus jamais de quitter le domaine sans permission.

- Très bien ! Souria Miss Bagnall. 

Puis après avoir regardé sa victime, elle lui dit:

- Bien, alors on va tout oublier. Maintenant tu peux aller rejoindre tes petites camarades.

Judtih-Ann se leva, impatiente de partir. À la porte, elle se souvint à la dernière minute de se retourner et de faire la révérence. 

- C’est bien mieux jeune fille. Dit Miss Bagnall. 

Puis elle la regarda partir, plus que satisfaite des événements. La peur que Judtih-Ann  avait eue la nuit précédente l’empêcherait presque certainement de tenter de s’enfuir à nouveau. Une fois de plus, elle se félicita d’avoir fait installer une vision nocturne sur les caméras de surveillance située tout autour de la maison. 

Car la nuit précédente, dès que Miss Bagnall avait entendue l’alarme résonné dans le boitier installé dans sa chambre, elle avait vérifiée le moniteur et vu la silhouette floue de Judtih-Ann quitter la maison, elle l’avait regardé se baisser pour enfiler ses Mary Janes puis disparaître dans l’allée.

Elle aurait aisément put la rattrapée et lui administrée une correction mémorable, mais au lieu de cela, elle avait fouillée dans les contacts de son téléphone portable et appelé un numéro. 

- Allo Gus ? c'est Julia... Je sais qu'il est tard mais j'ai une fugueuse. On procède comme a chaque fois, elle và sans doute rejoindre la grand route alors arrangez-vous pour la récupérée dans votre camionnette et garez-vous à l’endroit habituel. Je passerait la prendre... Je vous laisse cette petite écervelée durant 30 minutes... Je veux qu’elle soit effrayée comme elle ne l'a jamais été mais surtout vous n'allez pas plus loin, pas de fellation ou pire encore c'est compris ?

A chaque fuite, certes rares, Miss Bagnall utilisait la même technique pour reprendre ses proies dans ses filets. Une méthode qui portait ses fruits...  

Au cours des jours qui suivirent, Judtih-Ann apprit à mieux connaître "les autres filles"

Lorsque Judtih-Ann revint dans la salle commune après son entretien avec Bagnall, toutes voulurent toutes savoir ce qui s’était passé et par quel tour de force elle avait réussi à éviter d’être envoyé à la nurserie. 

Elle donna le moins de détails possible, se contentant de dire que l’arrivée heureuse de Bagnall lui avait évité d’être traîné à l’arrière de la camionnette et d’être violé. 

- Comment savait-elle où tu étais ? » demanda l’une d’elles.

 Judtih-Ann haussa les épaules, elle n’en avait aucune idée. 

Bien qu’elle fût étrangement fasciné par les « autres filles », elles la faisaient aussi flipper. Il lui était presque impossible de croire qu’elles étaient vraiment des garçons. Elles utilisaient tout le temps des prénoms féminins pour parler entre elles, chacun de leurs gestes était féminin et deux d’entre elles étaient extrêmement jolies, voire presque attirante.

Georgina, celle aux cheveux roses, avait été, comme Judtih-Ann , renvoyé de l’école avant que ses parents ne l’envoient à Loxley, mais contrairement à elle, elle avoua ouvertement être gay et fut ravi de découvrir, à son arrivée, qu’il allait devoir habiller en fille.

Georgina expliqua entre deux éclats de rire:

- J’avais hâte d’être en jupon. C’est ce que j’avais voulu toute ma vie. Mes parents pensaient que cela me remettrait dans le droit chemin en m’envoyant ici, mais ils auraient tout aussi bien pu m’acheter une robe et je serais restée à la maison. Mon père pense que lorsque je partirai d’ici, je serai le fils sage qu’il a toujours voulu être, que tous mes problèmes auront été réglés, qu’il pourra m’emmener à son club de golf et me montrer à ses amis. Ce qu’il ne sait pas, c’est que s’il m’emmène à son club de golf, je porterai une robe et des talons aiguilles vertigineux. 

Elle fit une pause et ajouta:

- J’ai hâte de voir son visage. Il ne supporte pas le fait que je sois gay et avoir un fils qui est gay et travesti va le faire mourir de honte… avec un peu de chance.

Elle s’arrêta, fouilla dans son sac à main pour y trouver un rouge à lèvres rouge cerise qu’il appliqua habilement sur ses lèvres, avant d’ajouter:

- Qui sais, peut-etre qu'en fréquentant les stupides soirée mondaines je me trouvait un homme plein aux As...

Josephine était de loin la plus jolie, mais aussi la plus calme.

Elle parlait rarement d'elle ou de sa vie de famille et c’est Georgina, qui semblait tout savoir sur tout le monde, qui lui donna les détails un après-midi où elle n’était pas là. 

- Elle était terriblement maltraitée par son beau-père, mais quand elle en a parlé à sa mère, cette derniere n’y a pas crut. Tout a commencé quand il l'a obligée à le branler, puis un jour il s’est glissé dans sa chambre au milieu de la nuit et l’a obligée à lui faire une pipe. Un jour elle en eue marre et elle lui a mordu la bite si fort qu’il a crié dans toute la maison et a dû être emmené à l’hôpital pour des points de suture. Elle a presque failli lui arracher la bite. Sa Mère a prise la décision de l'envoyée ici, juste pour qu’elle ne soit pas là quand il rentrerait à la maison. 

Judtih-Ann écoutait ce récit glaçant, Georgina expliquant a propos de Joséphine:

- J’ai entendu dire qu’elle était en vraiment mauvaise forme à son arrivée ici. Elle a passé trois semaines enfermée à la crèche à sucer son pouce et à crotter dans des couches. Mais quand elle a finalement été autorisée à sortir, elle s’est finalement trouvée et a réalisé qu’elle était trans, que son problème n’était pas seulement son beau-père mais sa sexualité. Elle dit qu’elle va subir une opération de réassignation sexuelle dès que possible... Elle est assez agée maintenant pour pouvoir subir cette opération. Elle a essayé de me persuader de le faire aussi mais j’ai dit non, j’aime trop ma bite. 

La gothique, prénomée Danielle, était la moins féminine de toute mais était la plus  frappante par son apparence. Mesurant près d’un mètre quatre-vingt avec de très longues jambes digne d'un mannequin.

Après les cours elle portait toujours de minuscules jupes plissées en tartan avec des collants résille, artistiquement troués, et des Doc Martens. Ses cheveux longs étaient teints en noir et son maquillage aurait terrifié les petits enfants, des yeux cerclés de noir, lèvres noires et fond de teint blanc. Elle aimait plaisanter en disant qu’à part sa jupe et ses collants, rien n’avait changé chez lui depuis son arrivée à Loxley, qu'elle portait le même maquillage dans la vie de tous les jours quand elle était encore habillé en garçon. 

Sa mère célibataire l’a envoyé à Loxley après qu’il ait été arrêté pour vol à l’étalage, un vol de maquillage bien sûr, c'était la troisième fois.

- Je n’avais absolument aucune idée de ce qu’était cet endroit quand je suis arrivé et j’ai eu de gros problèmes au début. Je n’avais rien contre le fait d’être traitée comme une fille, cela  ne me dérangeait pas vraiment, mais c’était le genre de fille qu’ils voulaient que je sois. Toutes ces robes de soirée stupides, tout ce rose. Ça me filait envie de vomir... Une fois qu’ils m’ont permis de m’habiller en fille gothique après l'école cela ne m’a plus dérangé, surtout quand j’ai réalisé que j’avais de belles jambes. La première fois que je me suis vu dans un miroir en mini-jupe, j’ai pensé: Je suis canon !

Judtih-Ann écoutait Danielle ave honte. Elle trouvait ces garçons si stupide d'accepté d'etre en fille... Danielle continuait:

- Je pense que ma mère espère que je resterai une fille quand je partirai, mais je n’ai pas encore pris ma décision. Elle pense que je poserais bien moins de problèmes en tant que fille. Peut-être qu’elle a raison, je ne sais pas...

Judtih-Ann était pourtant étonné de voir à quel point elles étaient toutes conditionnées a etre féminisées. Elles, tout spécialement Georgina et Josephine, riaient et bavardaient ensemble et parlaient constamment de maquillage, de mode et de garçons. 

Elles dévoraient les magazines pour adolescentes qui étaient régulièrement livrés dans la salle commune. Elles se peignaient les ongles, s’empruntaient des vêtements. Danielle ne s’embêtait jamais a porter un soutien-gorge, mais Georgina et Josephine en portaient toutes les deux tous les jours. 

Il fallut des semaines à Judtih-Ann pour apprendre comment ils cachaient leurs parties génitales, mais une chose était sûre: elles ne les montraient jamais. Georgina aimait beaucoup les jupes très courtes et très moulantes, mais il n’y avait jamais de bosse indiscrete sur le devant. Si bien que Judtih-Ann se posait régulierement si elles étaient vraiment des garçons. 

 Les deux "filles" restantes restaient entre elles, ne socialisaient pas, semblaient constamment malheureuses et perpétuellement mal à l’aise habillées en filles. 

Georgina dit a Judtih-Ann: 

- Elles ont hâte de sortir d’ici et de redevenir de sales machos... Un jour je leur ai dit une qu’elles devraient profiter d’être en jupe tant qu’elles le peuvent et tu sais ce qu’ils ont dit ? 

Judtih-Ann secoua la tête négativement.

- Elles m’ont dit que je pouvait aller me faire foutre. Je leur ai dit: Pourquoi l’un d’entre vous ne me baise pas ?

Georgina rit a gorge déployée.  Malgré sa situation Judtih-Ann rit aussi, elle aimait vraiment Georgina, elle aimait lui parler et être avec elle. Cela la faisait se sentir mieux, cet endroit sordide paraissant soudain plus vivable .

Chaque matin un professeur, M. Liddington, venait donner des cours dans la salle commune. 

Au début, Judtih-Ann était horriblement gêné d’être vu par un étranger dans ses petites tenues d’écolière, mais après quelques jours, étonnamment, cela ne la dérangeait plus beaucoup. Elle n’était pas sûr que Monsieur Liddington sache ce qui se passait dans cette école si spéciale, mais si c’était le cas, il faisait semblant de ne pas le savoir. Il les traitait toutes comme des filles, les appelant formellement "Mademoiselle"avant leur prénom de fille. 

Lorsqu’il arrivait et partait, elles devaient se lever et faire la révérence. 

Aucune d’entre elles ne prêtait beaucoup d’attention aux leçons et Monsieur Liddington, ce dernier ne faisant de toute manière aucune tentative pour imposer a ses jeunes éleves une quelconque discipline. 

Georgina aimait visiblement le tourmenter. 

Elle, Josephine et Danielle remontaient toutes la ceinture de leurs jupes de manière à ce qu’elles soient outrageusement courtes, et Georgina aimait s’asseoir à l’avant de la classe, croisant et recroisant les jambes, s'amusant a faire crisser ses collants, forçant ainsi le malheureux Monsieur Liddington à regarder ailleurs.

Georgina allait jusqu'a se maquillée pendant les cours, appliquant soigneusement son rouge à lèvres et son mascara à l’aide d’un petit miroir qu’elle gardait dans son sac à main, puis elle battait des cils en direction du professeur en lui demandait s’il aimait la couleur.

Il rougissait généralement et bégayait:

- C'est très joli Mademoiselle Georgina.

Le déjeuner se composait principalement de salades servies avec des verres d’eau. Un repas qui laissait Judtih-Ann sur sa faim, c'est le cas de le dire.

- Miss Bagnall n’arrête pas de nous répéter que nous devons prendre soin de notre silhouette,  c’est pour ça qu’on nous donne toute cette putain de nourriture pour lapins. Je pense  surtout qu’elle veut faire des économies aus dépens de nos estomac... Dit Danielle a Judtih-Ann. 

Mlle Bagnall prenait en charge les cours de l’après-midi: bonne tenue, économie domestique, travaux d’aiguille, étiquette sociale, danse, etc... Le tout avec une efficacité déconcertante.

Elle était hélas bien plus stricte que le malheureux Monsieur Liddington. 

Quiconque ne faisait pas attention était obligé de se tenir dans le « coin des vilains » et de se tenir le dos à la classe. Une « vilainie » persistante signifiait une bonne fessée avec une brosse à cheveux devant tout le monde. 

Judtih-Ann fit semblant d’être choqué quand elle l’apprit, elle avait trop honte pour admettre qu’elle avait été séverement fessée avant d’accepter de quitter sa chambre le premier jour. 

Comme elle était toujours traitée comme un enfant de huit ans, Judtih-Ann était envoyé au lit à 20 h 30 tous les soirs avec un verre de lait froid pendant sa première semaine. Elle s’allongeait sur son lit en chemise de nuit et essayait de comprendre ce qui se passait. Mais elle n’y parvenait jamais. 

Judtih-Ann avait encore du mal à croire que sa mère lui fasse subir cette épreuve.

 Elle savait qu’elle ne pouvait pas s’échapper, mais s’il y avait un moyen de la contacter… Chaque jour, elle gardait les yeux ouverts pour trouver une occasion de l’appeler, de lui envoyer un SMS ou un e-mail. Il était certain, malgré ce que Bagnall lui avait dit, que si sa mère savait qu’elle était en train de se faire mettre des jupons, ou ce que cela signifiait, elle viendrait le chercher tout de suite.

Mais les mesures de sécurité étaient strictes et efficaces. 

Tout le monde savait que les nouvelles filles étaient en purgatoire pendant les trois premières semaines. Après cela, elles avaient accès aux téléphones portables et aux réseaux sociaux, mais seulement en présence d’un membre du personnel. 

Mlle Bagnall avait un ordinateur et un téléphone dans son bureau, mais la pièce était toujours fermée à clé quand elle n’était pas occupée. Judtih-Ann avait été présenté à Molly, la femme de chambre, elle lui semblait très gentille et amicale, mais quand Judtih-Ann lui a demandé aussi négligemment que possible, si elle avait un portable, elle s’est contentée de sourire et de lui faire un doigt d’honneur en disant: Tu es une vilaine fille Judtih-Ann  ! 

Georgina avait dit très tôt a Judtih-Ann que Molly était un garçon et que Mlle Bagnall était une transsexuelle, mais elle ne l’avait pas crue.

Bien que tous les autres garçons avait été autorisé a changé d’uniforme dès la fin des cours durant la première semaine, Judtih-Ann est resté dans sa robe à carreaux vichy, non pas parce qu’il l’aimait mais parce qu’il était trop gêné pour mettre autre chose. 

Elle n’allait certainement jamais plus porter la jupe qu’elle avait enfilée quand elle  avait essayée de s’échapper. Chaque fois qu’elle regardait cette jupe elle s’imaginait pouvoir sentir la main de ce salopard dans sa culotte.

Un soir après le dîner, Georgina trouva Judtih-Ann seul dans la salle commune, l’air misérable dans sa robe à carreaux vichy, et lui demanda si elle aimerait lui emprunter quelque chose de plus en rapport a son âge réel.

Georgina avait des tonnes de choses, car sa mère lui rendait souvent visite et l’emmenait faire du shopping. Elle rit et dit a Judtih-Ann qu’elle devait probablement avoir la moitié des tenues vendues chez H & M dans sa garde-robe. 

Judtih-Ann secoua la tête. 

- La seule chose que je veux, ce sont mes propres affaires. Mon jean et mon T-shirt...

Georgina haussa les épaules avec désinvolture:

- Ils ne sont plus là voyons, ils ont été renvoyés chez toi. 

- Vraiment ? S'étonna Judtih-Ann. 

- Oui. Molly me l’a dit. 

Judtih-Ann fut soudain submergée de désespoir à cette nouvelle. Ce n’était pas seulement la perte de toute chance de retrouver ses propres vêtements, mais la preuve que sa mère était entièrement complice de ce qui se passait, qu’elle savait et approuvait ce qui se passait. 

Elle se mit soudain à pleurer. Georgina traversa la pièce pour s’asseoir à côté d'elle et passa un bras autour de ses épaules. 

- Qu’est-ce qui ne va pas ? 

- Je ne supporte pas cet endroit de merde... sanglota Judtih-Ann. Et je ne supporte pas non plus d’être obligé de porter une robe de merde, de faire des coubettes et des manieres tout en prétendant que je suis une fille, que tu es une fille, que toutes les autres ici sont des filles alors que tout le monde sait que nous sommes des garçons… 

Georgina fouilla dans la poche de sa robe et tendit un mouchoir à Judtih-Ann.

- Tu sais, le moyen le plus simple de s’en sortir ici est d’accepter que mettre une robe n’est pas la fin du monde. Quelle importance ce que nous devons porter ? 

- Tout va bien pour toi. Tu es, tu es… 

Judtih-Ann hésita mais Georgina savait ce qu’elle allait dire.

- Oui, je sais. Mon Père me l'a assez dit... Je suis un tapette qui aime porter des robes et des dessous coquins. Je ne dis pas que tu finiras par aimer tout cela toi aussi même si c’est possible. Tout ce que je te dis, c’est que tout ça n’a pas d’importance. Écoute, pourquoi ne monterais-tu pas dans ma chambre pour voir si j’ai quelque chose qui pourrait te persuader de mettre autre chose que cette horrible chose à carreaux rose vichy ? 

Judtih-Ann soupira de dépit. Georgina lui dit:

- J’ai failli mourir quand je suis arrivé ici et que j’ai découvert que j’allais devoir porter du vichy… 

Pendant que Georgina bavardait, Judtih-Ann , toujours en train d’essuyer ses yeux larmoyants avec le mouchoir, se laissa conduire à l’étage dans la chambre de Georgina, elle fut étonné de trouver un portant a vêtement avec des robes pour faire face au trop-plein de sa garde-robe. 

- Ma mère devient un peu folle quand nous allons faire les magasins. Expliqua-t-elle.

 Judtih-Ann s’assit sur le lit tandis que Georgina ouvrit les portes de sa garde-robe et commença à en sortir une robe après l’autre, faisant des blagues à tout bout de champ sur sa mère et son obsession pour le shopping. 

Judtih-Ann se retrouva bientôt à accepter une robe pour remplacer l’affreux vichy qu’elle portait. Elle retourna dans sa propre chambre, déboutonna sa robe d’école et en sortit, puis enfila la robe de Georgina par-dessus sa tête, secouant ses cheveux en même temps. 

C’était une simple chemise en lin à rayures horizontales noires et blanches et au grand soulagement de Judtih-Ann, elle n’était pas trop courte. Elle avait encore du mal à fermer la fermeture éclair dans le dos lorsque Georgina frappa à sa porte. 

Judtih-Ann l’ouvrit d’une main et Georgina leva les yeux au ciel et dit:

- Alléluia ! Judtih-Ann a laissé tomber cette horreur. Loué soit le Seigneur ! 

Judtih-Ann lui demanda s’elle pouvait l’aider à fermer la fermeture éclair.

- Oh oui, dit Georgina, j’avais oublié qu'il faut être une sacrée contorsionniste pour fermer cette fermeture éclair. Retourne-toi. 

Judtih-Ann tourna le dos à Georgina et sentit la robe se resserrer lorsque la fermeture éclair se ferma. 

- Je vais aller dans le jardin, dit Georgina. Tu veux venir ? 

Judtih-Ann n’avait pas quitté la maison depuis son évasion avortée, principalement parce qu’elle ne voulait pas être vu par des en robe par de parfaits étrangers. Elle secoua la tête.

- Je ne veux pas sortir comme ça... Soupira t-elle. 

- Comme quoi ? 

- Tu sais... en robe. 

Georgina rit: 

- Ne sois pas stupide, il n’y aura personne pour te voir, à part le garçon qui travaille dans le jardin et il a vu beaucoup des filles comme nous. Allez viens !!!

Georgina traîna plus ou moins Judtih-Ann dans le jardin. Judtih-Ann trouvait très étrange de se retrouver soudainement dehors en robe, les jambes et les bras nus. Il n’y avait, comme sa nouvelle amis l’avait promis, personne jusqu’à ce qu’elles tournent au coin de la maison.

Judtih-Ann faillit percuter un jeune homme poussant une brouette, qu’il posa aussitôt tout en regardant Judtih-Ann avec curiosité, cette derniere espéra alors que le sol s’ouvrirait sous ses pieds et l’engloutiraitpour toujours.

- Bonjour les filles, Qui est-ce ? Demanda le jeune homme.

- C’est Judtih-Ann, une nouvelle. Dit Georgina. 

La nouvelle arrivée baissait les yeux tandis que Georgina expliqua:

- Elle n’est arrivée que la semaine dernière, alors ne lui en veux pas si elle est encore un peu intimidée...

- Bienvenue Judtih-Ann. Alors comment tu trouves ça jusqu’à présent ? Lui demanda le jeune homme.

Judtih-Ann voulait crier que son nom n’était pas Judtih-Ann mais Jake, mais elle ne dit rien. 

Elle secoua simplement la tête et regarda le sol, espérant que ce garçon s’en irait au plus vite et les laisserait tranquilles. 

- Tu vois comme elle est timde, Sam. Dit Georgina au garçon

- Pas comme toi alors... Dit Sam.

Il regarda alors autour de lui pour s’assurer qu’il n’y avait personne d’autre, puis il tendit la main pour attraper Georgina et l'attiré vers lui, cette derniere gloussa dans sa main mais permit à Sam de l’embrasser sur la bouche avant de le repousser. 

- Si Miss Bagnall te voit faire ça, tu vas avoir de gros ennuis... Ria Georgina.

Sam rit.

- Je sais mais tes levres sont si douces que le risque en vaut la peine...

Puis il prit sa brouette en séloignant:

-  À plus tard, les filles !

 Judtih-Ann risqua de lever les yeux pour la première fois alors que Sam disparaissait de l’autre côté de la maison.

- Est-ce qu’il sait pour toi… euh et… pour nous ? Demanda-t-elle.

- Bien sûr qu’il le sait... Lui aussi est Gay. Répondit Georgina en ricanant. 

- Un conseil ne le laisse pas t'emmenée dans la cabine a outil sinon en un éclair tu vas te retrouvée la jupe troussée et la culotte baissée... A moins que tu n'en ai envie bien sûr !

- Je ne suis pas gay... je ne le suis pas !!! Protesta Judtih-Ann. 

Georgina sourit, laissant entendre qu'elle ne la croyais pas.

- JE NE LE SUIS PAS ! COMPRISE ?  Dit-elle a nouveau. 

Georgina ajouta:

- Admet au moins qu’il est très craquant, n’est-ce pas ?

Judtih-Ann ne dit rien, mais sentie le sang lui monter aux joues sous l'effet de la colere.

- Tu sais, dit Georgina avec un sourire narquois, tu es encore plus jolie quand tu rougis. 

- Ferme-la, putain ! S’exclama Judtih-Ann .


                                                                                                       A SUIVRE...

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